Carla

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Le soleil levant, les passants à chaque ruelle, le bruit dans tous les recoins, les odeurs écœurantes. Tout ce que détestait un hypersensible à plus forte raison, Sébastien.
Étant amoureux de l'écriture et de l'art, il avait tendance à passer chaque heure et chaque journée à écrire, contempler des images, regarder des films romantiques cela semblait être clairement le vécu qu'il a toujours souhaité.
Insouciant de l'avenir, considérant sa plume comme la seconde source de son bonheur, Dieu qui en est le premier prend exactement toute la place dans son cœur.
Sa mère, commerçante, savait comment l'aider à sortir de son renfermement.
C'était un jour, tout comme les autres, un mardi auquel il avait sa routine en tête, lire, écrire, prier et méditer. Mais sans son approbation, sa mère changea ses plans avant qu'il n'eût le temps d'écrire sa journée son carnet intime. Il devait se rendre au lieu de travail de sa mère pour une remise d'attiéké et ensuite rentrer à maison.
Malgré le chemin clairsemé de son domicile et au lieu du boulot de sa mère, il était toutefois contrarié à l'idée de sortir en ce jour...
Il se leva de son canapé, enfila un jeans tommy hilfiger et un polo Lacoste. Il avait tendance à prendre soin de son corps et de son style, car malgré tout sentir bon et rester propre était l'une de ses plus grandes vertus.
Il prit le chemin du goudron, salua la majorité des personnes qu'il croisait, il était affectionné par tous les habitants de son quartier pour son charisme et sa sympathie qu'il mettait en vue lorsqu'il était en communication avec les autres.

Sébastien s'avança vers un véhicule, discuta un moment avec le chauffeur et se mit à l'intérieur du véhicule.
Dans sa tête, tout bouillonnait, la pensée d'être dans une voiture le tracassait et encore plus voir du monde n'était pas son fort à moins d'être à l'église ou encore avec certaines personnes qu'il a toujours fréquentées.
Quelques minutes, à rouler, il arriva au lieu destiné.

Il sortit deux bassines d'attiéké à l'intérieur du coffre du véhicule et se précipita de chercher des brouettes pour emporter la marchandise auprès de sa mère. Tout se fit comme il voulait jusqu'à ce qu' il arriva chez sa mère.
Il s'arrêta et souffla un moment.
-Tu as l'air fatigué, on croirait que tu as dû marcher de la maison jusqu'ici... Affirma sa mère.

-Bien sûr que non, je n'ai tellement pas l'habitude de sortir que lorsque je sors à peine, je suis épuisé.
Elle leva le menton en souriant.
-Heureusement que tu aspires à devenir écrivain, ça t'aidera mieux à passer des heures à écrire à la maison. Tu n'auras pas de soucis à te faire.
Il posa un sourire mesquin.
-DIEU nous en dira plus... Bon, je crois que je vais rentrer à la maison.
-D'accord, je serai avant 22 h. Occupe-toi bien de la maison.
Il fit un clin d'œil pour dire ok et il s'en alla...
Bourré dans le véhicule qu'il devait emprunter, les odeurs, et le bruit le rendait encore plus mal, il avait tellement du mal à contenir toutes ses vibrations qu'il fallut qu'il ferme les yeux pendant quelques secondes et qu'il prenne un gros souffle.
Les passagers continuaient à monter et plus les vibrations s'enfonçaient en lui...
Une jeune fille s'approcha à ses côtés.
-Salut tonton, je peux m'asseoir à vos côtés ?
Il regarda un moment cette petite fille, avec ses yeux si épais, son iris marron et ses pupilles dilatés comme une jeune fille amoureuse. Sa chevelure était si fine et son pull ressemblait à celle des petites poupées que l'on aperçoit dans les différents magasins de jouets.
Il lui posa un sourire radieux et remua la tête.
-Oui, bien sûr, tu peux. C'est un plaisir.
Elle lui fit un sourire radieux à son tour et posa son regard devant le pare-brise.
Le chauffeur démarra le véhicule et toujours dans la même dynamique, mais cette fois la petite fille à ses côtés avait égayé les passagers par sa voix douce qui chantaient les louanges de Dieu. Les passagers l'applaudissaient et cela n'avait pu empêcher Sébastien d'en faire autant. Étant hypersensible, il ressentait de l'empathie pour cette jeune fille et se demandait d'où pouvait- elle venir...
Une femme a sa droite fixa Sébastien.
-Votre petite sœur a une très belle voix, vous devez en prendre soin.
Il voulut répondre et la fillette le devança.
-Je suis heureux d'avoir un grand frère comme lui, il est si aimable.
Elle se coinça vers lui et lui donna un câlin, tous les passagers furent éblouis par cette action.
Sébastien, quant à lui resta stupéfait de ces événements, il ne la connaissait pas et a peine cette fillette était attachée à lui. Il se posait toutes les mille questions à savoir, pourquoi cette jeune fille avait prétendu qu'il est son frère.
Sébastien et la jeune fille restèrent ensemble attachés à se lancer l'un et l'autre un sourire jusqu'à ce dont Sébastien arrive à sa destination. Lorsque celui-ci descendit, la jeune fille à son tour le suivit et tous les deux descendirent au même lieu et se regardèrent l'un et l'autre.
-Tu résides à Gonzague ? Dit Sébastien
Elle clignota ses yeux et laissa un sourire évanoui.
-Je suis juste avec mon nouveau grand frère.
Il écarta les yeux et jetait un coup d'œil autour de lui.
-Tu n'as pas de famille ?
-Si bien sûr, c'est toi ma famille maintenant.
Il souffla un grand coup, se demandant quel est ce délire dans lequel il était.
Il lui posa un grand sourire en la balafrant des lèvres et se baissa pour être à sa taille.
-Je demande, si avant que l'on ne se rencontre tout à l'heure dans le véhicule, tu n'avais pas de famille ?
Elle fronça les sourcils.
-Si, j'en ai une, mais c'est bien avec toi que je veux rester.
-Comment veux-tu rester avec moi ? Sûrement, tes parents sont à ta recherche. Ou tu ne connais plus ton domicile ?
Elle posa un regard d'étonnement et resta en silence.
-Tu as quel âge d'ailleurs ? Demanda-t-il
-8 ans et demi...
-8 ans ? Et ça fait combien de temps, tu es dehors ?
Elle baissa la tête.
-Depuis ce matin.
Sébastien fut rempli de compassion pour cette jeune fille. Dès cet instant, il voulut la prendre à son droit, mais il devait avant tout éclaircir certaines choses. Il ne voulait en aucun cas être pris pour un kidnappeur.
-Tu sais quoi, dis moi où tu résides. Je t'enverrai toute de suite.
Un homme vêtu en chemise blanche s'avança vers lui et la jeune fille.
-Sébastien, comment tu vas ? C'est ta petite sœur ? Elle est mignonne.
C'était Joy, un ami du quartier de Sébastien. Il se connaissait depuis environ peu de temps. Suite à une aide posée par Sébastien, cela avait engendré une amitié entre les deux.
Il toucha la joue de la petite fille et elle fut remplie de joie.
-Elle se nomme comment ?
-Carla répondit la jeune fille.
-Très beau prénom, tu as un bon grand frère, tu sais. Ne tarde pas à suivre ses pas.
Il tapa l'épaule de Sébastien et prit son chemin.
Sébastien resta confus face à tous ça. Il n'avait pas imaginé un mardi assez traumatisant. Il aurait voulu être devant son ordi et écrire, mais malheureusement sa mère en a décidé autrement.
-Tu sais quoi, Carla, je me nomme Sébastien. Je crois qu'on n'avait pas fait connaissance.
Elle tendit sa main vers lui.
-Enchanté mon grand frère Sébastien.
Il resta muet et fit un sourire.
Malgré tout, il aimait le comportement de cette petite fille, mais il savait en son fond qu'il ne pouvait pas la garder.
-D'accord, ravi de faire ta connaissance Carla
Elle posa ses deux mains sur sa hanche et dirigea son pied-droit vers l'Ouest.
-Tout le plaisir est pour moi grand frère.
-Moi aussi... Maintenant, laisse-moi te raccompagner chez toi stp. Tes parents doivent être morts d'inquiétude.
Le visage de la jeune fille s'assombrit.
-Mes parents ne s'inquiètent pas, ils sont en voyage tous les deux.
-Voyage ? Tu es toute seule.
-ils m'ont laissé avec une nounou qui passe son temps à communiquer et n'a pas vraiment mon temps.
Sébastien fut à nouveau rempli de compassion vis-à-vis de ce que Carla évoquait. Le feu brûlant en lui voulait clairement aider cette jeune fille. Mais il voulait s'éviter des problèmes.
-Je suis désolé pour toi, Carla. Tu résides ou avec tes parents ?
Elle leva les yeux et indiqua le nord.
-Nous résidons à la Riviera, je voulais aller chez ma grande mère à bassam. Mais je ne reconnais plus le domicile.
-Si je comprends bien, tu as fugué ?
Elle remua la tête légèrement.
-Laisse-moi te raccompagner chez toi stp...
Elle s'accrocha sur Sébastien et lui fit un câlin. Il avait du mal à résister à ce genre de situation. Il avait absorbé toute l'énergie de cette jeune fille qu'il était obligé de l'évacuer par une larme.
-STP Sébastien, laisse moi être avec toi lui dit Carla
Il se détacha d'elle lentement.
-Tu sais Carla, ce n'est pas facile. De plus, je ne connais pas tes parents, ils pourront me prendre pour un criminel. Pourquoi n'essaies-tu pas de retourner ? Peut-être qu' ils sont rentrés.
Elle souffla un coup léger.
-Ils ont toujours l'habitude de voyager, jamais ils sont présents. De plus, je ne me sens pas aimé par mes parents...
-Ne dis pas ça, tes parents t'aiment sinon jamais ils ne t'auraient pas mise au monde...
Elle s'écroula en pleurant.
-J'ai faim...
Sébastien la fixa longuement et essuya ces
Larmes.
-Que veux-tu manger ?? Lui demanda-t-il.
-De l'attieke...
-D'accord, il y a un lieu pas très loin d'ici .

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 02, 2021 ⏰

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