Larme De Sang

Coeur de glace -1

Les lanternes s'élevaient dans le ciel sous le bruit joyeux des pétards. Je souris le coeur léger sous le ciel lumineux. Je fêtais mon 6105ème anniversaire sous ce paysage flamboyant.

La directrice du funérarium me fixa le sourire aux lèvres pendant que je regardais le ciel devenir doré. Les autres employés commençaient déjà à trinquer en riant. Songeur je regardais toujours l'horizon.

Après quelques minutes, je les rejoignit pour prendre un verre. Les conversation s'enchaînaient comme les shots. Pour ma part je continua de siroter toujours le même verre pendant que certains entamaient déjà leur cinquième.

Les rues de Liyue étaient inondées de personnes de tout pays. On chantait, on dansait, on criait mais aussi on pleurait. Malgré la joie générale devant les statuts me représentant on pleurait ma disparition. Cela me faisait de la peine de voir ces gens inquiets pour leur avenir sans moi, mais je faisais confiance aux septs étoiles et aux adeptes pour les rassurer et prendre ma suite. Ils le faisaient déjà d'ailleurs très bien.

Je prit un deuxième verre. En ce jour de fête tout le monde était en congé. Grâce à cela les employés du funérarium avaient décidé de prendre un verre ensemble. Hu Tao était venue habillée d'un kimono traditionnel rouge et noir pour cette occasion. Cela changeait de d'habitude.

Je voyais nombre des employés à ses côtés loucher sur ses formes que mettait en valeur son kimono. Cela me répugnait qu'on puisse admirer le corps d'une femme avant d'apprécier son visage. Quel bande de pervers pathétiques... Ces chiens méritaient de mourir seuls et vierges. Comment une femme peut tomber sous le charme de leur langage grossier et leur manque de tact. Une voix me sortit de mes pensés :

"Zhongli, Zhongli ! Venez !" S'exclama-t-elle avant de me saisir le bras. Elle m'entraîna en se faufilant dans la foule pour arriver à la grande place

Sur celle-ci se déroulait un bal improvisé par un barde aux habits verts et l'air joyeux. Elle se mit face à moi avant de me tendre sa main.

"Est-ce que le beau et mystérieux Zhongli veut bien danser avec moi ? Me demanda-t-elle un sourire au coin des lèvres. Je rit avant d'accepter sa demande en saisissant délicatement sa main.
- Bien entendu Mademoiselle Hu Tao" Lui répondis-je en tirant la révérence

Je la pris par la taille tandis qu'elle entoura mon cou à l'aide de ses bras. La barde surexcitée entama son nouveau morceau accompagné d'un violoniste. On commença alors à danser ensemble l'un contre l'autre.

Ses yeux étaient encrés dans les miens. Une lueur illuminait ses pupilles, une lueur que je connaissais. Mon coeur se serra dans ma poitrine en comprenant ce que chuchotaient ses yeux aux creux de mon oreille. Est-ce qu'elle avait conscience du regard qu'elle me lançait ?  Pendant un instant elle se transforma en quelqu'un d'autre.

Je vis cette jeune femme aux longs cheveux blancs  dans mes bras. Cette femme qui s'était emparé de mon coeur la première. Je me plongeais dans ses yeux pour m'y noyer. Le temps s'arrêta brusquement. Me revinrent ces moments où elle caressait ma joue et calmait mes angoisses les plus profondes. Les larmes montèrent et ma voix devint tremblante :

"Ho-Hope ? Demandais-je la voix faible et désespérée
- Hope ? De quoi tu parles ? Oh oh Zhongli ?" S'inquièta Hu Tao

Je revint à la réalité  et elle disparue pour laisser l'image d'Hu Tao me revenir. Je la regardai avant de lâcher sa taille.

"Je vais prendre l'air, désolé."

Je m'éloignai de la grande place laissant Hu Tao seule dans l'incompréhension

Je me dirigea vers le port. Mon estomac était noué à tel point que j'avais atrocement mal. Arrivé à destination je m'isolai loin des marchands. Les larmes brouillaient ma vision sans que je puisse les en empêcher.

À chaque fois qu'une femme me faisait des avances je voyais à nouveau son visage. Elle me manquait terriblement. Mon coeur avait été piétiné par son amour. Je pouvais tout faire pour elle. Je lui ai offert mon gnosis sur un plateau. J'ai mis fin à tous mes contrats, ceux qui faisaient ma fierté. Mais où est ce que j'avais la tête ? Qu'est ce que j'espérais en agissant de la sorte ? Je mourais d'envie de la voir...

Le soir de mon 6105ème anniversaire fut le pire de toute ma longue vie.

De retour chez moi je m'allongea directement dans mon lit en pleurant. Mais elle revenait sans cesse dans mon esprit. Dans ces moments je la détestait autant que je l'aimais. Je voulais des bras pour accueillir ma peine. Mais les seuls capables de me consoler étaient ceux pour lesquels je pleurais.

Pourquoi avait-elle changée ? Avant elle était adorable et généreuse. Elle était l'une des femmes les plus douces du monde. Elle était tellement parfaite, autant que notre amour. Rien n'aurait dû nous séparer. Mais elle s'était mise en idée de tourner le dos aux autres archons et personne ne savait pourquoi.

J'en venais à me demander comment cela avait pu se terminer. C'est la faute des étoiles, ni de la sienne ni de la mienne.

Laissez moi la prendre dans mes bras une dernière fois. Je veux sentir son odeur. Me reposer sur ses genoux et veiller sur elle quand elle fera de même.

Est-ce que j'allais subir son amour pour l'éternité ? Mon esprit ne voulait plus s'arrêter. J'aimerais le faire taire pour fermer mes yeux et passer au lendemain. Pourquoi tout me revenait maintenant ? Mon cerveau s'était trouvait une nouvelle occupation après avoir enregistré autant de contrats ? J'explosai en sanglots étouffés. Est-ce qu'on pouvait me laisser fermer l'oeil ?

Je me leva pour aller jusqu'à la cuisine. J'attrapai une petite boîte où se trouvait des somnifères (oui je sais c'est un anachronisme c'est juste que je connais pas l'équivalent de l'époque ;-;). J'en avala un à l'aide d'eau. Je voulais juste par pitié passer au lendemain. Cette soirée chaotique je voulais qu'elle disparaisse.

Depuis quand étais-je si émotif ? Elle était donc si importante pour moi. À l'époque je lui offrait des lys blancs. Ils étaient symboles de pureté et de légèreté. Je trouvais que ces fleurs lui ressemblaient. C'était nos fleurs préférées.

Je sentis de nouveau les larmes monter. Je me leva de nouveau les larmes dévalant mes joues. Je saisit la même boîte et prit un autre somnifère. Je l' avalai avant de me coucher de nouveau.

Quand on s'était rencontrer elle si souriante et malicieuse. On observait les humains du haut de Célesta. Elle n'y prêtait guère attention mais ne leur montrait pas d'animosité. C'était une petite capricieuse, une archon parmi tant d'autres avant que la guerre ne nous déchire.

Je me levai de nouveau. Ça suffit je n'en pouvais plus. J'attrapai la boîte avala trois somnifère et retournai au lit. Cette fois ci je m'endormis