GOLD MELTING [BxB]

Chapitre XIII: L'Oracle

Il avait suivi Arios jusque dans l'antre de l'Oracle, bien qu'il n'appréciait pas du tout l'ambiance étrange qui y régnait. Il laissa le dieu passer devant lui.

Arios touchait frénétiquement le bas de sa toge. Il n'était pas plus à l'aise d'Aquilo dans cet endroit.

- Bonjour, je viens récupérer ma mission.

- Arios, tu as changé d'avis bien vite. Es-tu sur de vouloir ta mission ?

Arios répondit à contre cœur.

- Oui, allez-y.

- Arios, voici ta sentence.

La voix des déesses résonnait dans la bouche de l'Oracle.

"Arios, mon petit. Nous ne pensions pas te voir ici un jour, mais soit. La mission qui t'es confiée est relativement simple. Enfin tout dépend du point de vue. Te concernant, nous ne pensons pas que tu apprécieras. Tu devras te rendre dans la partie la plus sombre des Enfers, le Tartare, là où Prométhée expie ses péchés. Connais-tu sa sentence ? Il est enchaîné sur un rocher, et chaque jour, l'aigle du Caucase vient ronger son foie. Arios, tu seras à ses côtés pendant cinq jours, mais tu n'auras pas le droit de guérir ses blessures, ni même atténuer ses souffrances. Aucun de tes pouvoirs ne devra lui venir en aide, contentes toi de regarder. Nous te souhaitons bien du courage."

Le blond écouta attentivement la mission, sans émettre un seul son. À la fin du monologue de l'Oracle, Aquilo tourna un regard inquiet vers le dieu. Il l'avait vu à l'œuvre, il savait très bien qu'Arios ne pouvait pas rester les bras croisés en regardant quelqu'un blessé. Le jeune homme ne savait même pas quoi dire, il se contenta de se rapprocher pour lui montrer qu'il était toujours là.

Arios sortit directement de l'endroit adressant un faible regard à Aquilo. Cette mission etait de la pure torture. Heureusement qu'il ne passait pas en premier. Il avait du temps pour s'y faire.

Il le regarda sortir puis adressa un signe de tête à l'Oracle en guise d'au revoir. Puis il se rappela qu'elle était aveugle. Il se sentit bête et resta immobile quelques secondes, avant de finalement lui dire au revoir pour de vrai et sortir à la suite de son ami.

Arios était plutôt chamboulé. Il avançait assez lentement. Plusieurs choses tournaient dans sa tête. Cette mission était vraiment une torture psychologique, pour le faire sortir de ses retranchements. Il posa ses mains sur ses hanches regardant le ciel bleu. Il souffla. Complètement perdu par rapport à tout ça.

Il marchait à sa suite en l'observant, sans savoir comment agir. Aquilo avait plutôt l'habitude d'être réconforté et non l'inverse. Il savait écouter, mais pas conseiller. Le blond décida tout de même d'aller à sa hauteur.

- Est-ce que ça va...?

Il le voyait bien, que ça n'allait pas vraiment. Mais les questions stupides, c'était tout ce qui lui venait à l'esprit.

- C'est plutôt faisable, non...? Je veux dire... C'est pas un mortel, il se ressuscite à chaque fois, donc il n'a pas à être sauvé...

Le blond ne savait pas comment s'expliquer, mais il espérait que ça ne le rende pas plus mal qu'il ne l'était déjà.

Arios chassa ses mauvaises pensées. Il écoutait Aquilo d'une oreille.

- Je ne sais pas. Je préfère ne pas y penser pour le moment. J'enferme ça dans un coin de mon cerveau. On verra ça plus tard.

Il avait cette fâcheuse manie de contenir les choses négatives et les affronter plus tard. Tant que ça ne l'atteignait pas il faisait avec.

Il fronça les sourcils.

- Mmh... Je redoute le moment où tu vas extérioriser tout ça.

Le blond savait que ça pouvait être néfaste de cloîtrer ses émotions au fond de soi. Il en avait déjà fait l'expérience.

- Mais d'accord, on en parlera plus tard.

Il lâcha le ciel de vu. Il se tourna en direction de son interlocuteur.

- Je peux gérer. Pour le moment, ce n'est pas le plus important. Et puis c'est moi après tout qui est voulu entendre l'Oracle. Ne t'inquiète pas pour moi.

Il continuait à avancer.

- C'est de toi qu'il s'agit pour le moment.

Aquilo le suivit, le regard alternant entre le dieu devant lui et le sol.

- D'accord, je te crois.

Mais comment ne pas s'inquiéter ? Le blond était du genre à craindre tout, il ne pouvait pas juste effacer ça d'un claquement de doigt. Il ne releva pas, ce n'était pas nécessaire. À la place, il soupira.

- Oui... Hum, allons au rocher des sirènes, dans ce cas.

Arios hocha simplement de la tête. Il prit la main d'Aquilo.

- Ça va bien se passer.

Le blond soupira une fois de plus, et serra sa main dans la sienne.

- J'espère.

Il leva le regard et continua d'avancer, un poil plus vite.