Chapitre XXII: De belles paroles

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Désormais moins agité, Aquilo cessa de le frapper et posa ses poings fermés contre sa peau.

- Je te déteste, souffla-t-il, les yeux clos. 

Le blond ne le pensait pas du tout. Il lui en voulait beaucoup, énormément même, mais il était encore loin de la haine. En disant cela, il voulait que son cœur ait le déclic de lâcher l'affaire. Mais ça n'avait pas fonctionné.

En sentant les mains d'Arios se balader sur son corps, il ne put s'empêcher de les imaginer sur la peau de cet autre garçon. Est-ce que ses gestes avaient été si doux aussi ? Avait-il été si agréable de passer du temps avec une autre personne ? À côté, la divinité ne devait pas valoir grand chose.

À ses paroles murmurées, Aquilo se détacha de lui en le repoussant de ses deux mains, guidé par sa conscience paranoïaque. Il essuya ses larmes d'un revers de main et le regarda un long moment. Malgré toutes ses tentatives, le blond ne parvenait pas à cesser ses sanglots. À la simple vue du dieu, ses larmes forçaient les barrières de ses paupières.

- Tu es désolé...?

Il essayait de lire sur son visage, mais Arios n'était pas aussi limpide que lui.

- Comment est-ce que je pourrais en être sûr...? Tu ne l'es pas du tout...

Ses pensées se contredisaient les unes après les autres, le garçon n'arrivait pas à réfléchir correctement. Mais il attendait une preuve, un geste, des paroles, quelque chose qui lui assurerait ses regrets.

Arios ne changea rien à sa position. Il aurait aimé que cela dure une éternité. Aquilo avait le don de l'apaiser même dans les pires moments. Il aurait voulu sourire à ses mots mais rien ne sortait. Son visage restait neutre et triste.

- J'aimerais bien que ce soit vrai. 

En effet, tout aurait été plus simple si il l'avait détesté. Tout cela ne serait jamais arrivé. Il espérait qu'Aquilo en comprenne la subtilité. Une preuve d'amour dissimulée.

En le repoussant si vite, Arios n'eut pas le temps de revêtir cette carapace de bonne humeur. Il n'en avait même pas la force. Il essuya presque en même temps que lui ses larmes. Il gardait cette attitude de confiance, mais il savait au fond de lui que ça n'allait pas tenir très longtemps.

- Bien sûr que je suis désolé. J'ai été égoïste de penser comme je l'ai fait. Tu crois que j'aurais avoué ça à n'importe qui ? J'ai honte de mon acte.

Arios se laissa tomber à genoux. Ses os souffraient, il n'en avait rien à faire. Sa punition était à sa hauteur. Il joignit ses mains. Se mettre aux pieds de quelqu'un était plus que dégradant pour lui, mais il aurait fait n'importe quoi pour lui montrer qu'il était sincère.

- Qu'est-ce que je dois te dire de plus pour que tu comprennes que je tiens plus à toi qu'à ma propre famille ?

Il était très sérieux. Ses yeux ne mentaient pas. Il le regardait fermement en écoutant ce qu'il pouvait en redire. A bout de force, il posa ses mains à plat sur le sol en rentrant ses épaules. Arios ferma ses yeux un instant. Il avait l'impression de se battre dans le vide, contre une puissance inatteignable.

Aquilo avait saisi ses paroles mais ça ne l'avait pas empêché de s'éloigner. Après avoir posé ses questions, il en écouta les réponses que le blond avait à lui offrir. Le garçon les redoutait. Ses sourcils se froncèrent quand il remarqua à quel point sa voix était peinée. Il ne l'avait jamais vu aussi attristé. Ça lui brisait le cœur.

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