Chapitre 18

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Je sortis de ma chambre en baillant. Je remarquais que la porte de celle de Chloé était encore fermée. Cependant, j'entendis du bruit dans la douche et devinait qu'il s'agissait de ma mère. Je me dirigeais dans la cuisine d'un pas traînant. J'attrapais un mug et fit couler de l'eau. J'enfournais ensuite la tasse dans le micro-onde, en me grattant les cheveux. Ma mâchoire se décrocha encore une fois. Je me préparais des tartines grillées et sortis du beurre, posais le tout sur la table. La sonnerie stridente de l'appareil ménager sonna. Ma génitrice choisit ce moment pour apparaître, fraîche et pimpante, dans le salon. Je l'observais depuis ma position, dans la cuisine. Elle épousseta quelques meubles, déplaça des journaux qu'elle mettrait d'ici peu à la poubelle. Puis, elle se tourna vers moi.

« Coucou mon puceron, bien dormi ? »

Elle s'avança dans l'entrée, recommençant le même cirque. Je répondis positivement et lui renvoyais la question. Après s'en être prise à l'entrée, elle s'attaqua à la cuisine. Elle essuya la vaisselle de la veille, la rangea. Elle sortit par la suite casseroles et poêles. Elle se saisit, dans le frigo, de viandes et de légumes. Elle avait beaucoup trop d'énergie pour moi de bon matin.

« A quelle heure viennent tes amis ? Commença-t-elle, vous révisez ici, en fait ?

-Oui, maman. C'était chez Hugo, mais avec ce qui est arrivé à Chloé, ils m'ont proposé de venir. »

Elle hocha la tête, empoigna le couteau et s'en prit à la viande. J'avalais le restant de pain, avant d'en faire de même avec mon thé. Je posais ensuite les affaires dans l'évier. Puis, la petite voix de Chloé perça. Cette dernière avait des cernes. Elle nous bisa et nous contourna pour préparer son petit-déjeuner. On se proposa notre aide mais elle refusa catégoriquement. Elle nous assura qu'elle nous demanderait si elle avait besoin. Alors que j'étais dans l'entrée, ma mère lâcha :

« Au fait, pour le policier qui vient ce soir à la maison, vous avez une idée de ce qu'on peut lui préparer ? »

Cette phrase me fit l'effet d'un électrochoc. J'avais oublié ce gros détail. Je me retournais, pour observer les deux femmes échanger sur un hypothétique menu.

« Un ragoût ? Lança alors ma sœur, carotte, patate et viande en sauce. Ça ferait l'affaire.

-Pourquoi pas, mais on n'est plus en hiver, réfléchissait ma mère

-Sinon un truc du genre paella, chili... ? Tentais-je »

Les filles finirent par opter pour un plat en sauce. Je les laissais avant de rejoindre mon antre. Je fis mon lit, en ouvrant grand la fenêtre. Puis, j'attrapais mon paquet de cigarette. Je laissais les effets de la nicotine m'envahir. Puis, je me dirigeais dans la salle d'eau. Chloé frappa deux coups à la porte avant d'ouvrir. Elle s'aperçut que j'étais en caleçon et me balança mon pantalon, pour que j'ai une « tenue décente » devant elle. Je l'enfilais donc, et elle se brossa enfin les dents. Je ne mis pas longtemps à déguerpir, ma sœur prenant toute la place et me fixant. Elle me transmettait le message « j'ai besoin de me changer et je suis pudique ». Je lui ébouriffais les cheveux avant de m'enfoncer dans le canapé, laissant une série qui passait à la télévision me happer. Mon portable vibra alors. Des messages venant de mes amis me prévenaient de leur heure d'arrivée. J'ajoutais mentalement quinze à trente minutes car ils n'étaient pas vraiment ponctuels. Au même moment que je pensais cela, on toqua puis rentra. C'était Hugo. Il avait l'habitude de faire cela. Il salua tout mon monde, puis s'enfonça dans le canapé à nos côtés. Il discuta avec Chloé un instant, écoutait ensuite attentivement la vidéo tutorielle, et ce jusqu'à ce qu'on frappe à nouveau. Petit à petit, mes amis arrivèrent. Ils questionnèrent tous Chloé. Puis, les deux femmes migrèrent dans la cuisine, nous abandonnant à nos révisions où les mêmes scènes se répétaient : nos affaires s'amassaient sur la table basse, le sol et le canapé. Nous nous entassions aussi, tels les feuilles, les uns à côtés des autres.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant