Timeless [Taekook]

Chapitre 24

S'enfuir.

Jungkook avait la tête qui tournait légèrement, un air confus  sur le visage.

Il ne semblait pas avoir réellement compris ce que Taehyung lui avait dit.

S'enfuir.

L'idée même, peut-être maladroitement exprimée, n'était pas claire à ses yeux, mais cela lui importait peu.

Le jeune homme avait quitté la chambre du Prince pour la sienne.

En arrivant, il détache les rideaux rouges épais, et sort ses draps de coton de leurs bords.

Puis il s'était simplement allongé sur son lit, par dessus les draps, et patientait silencieusement maintenant, revêtu d'une tenue largement plus confortable.

Dans la pièce, les cliquetis d'une vieille horloge accrochée au mur semblaient beaucoup plus bruyants qu'ils ne l'étaient dans la réalité.

Ils semblaient presque chuchoter aux jeune garçon, tout autant que ses éternelles et multiples pensées.

Sans bouger la tête, Jungkook déplace ses pupilles brunes dans tout l'espace à sa disposition.

Sans trop savoir pourquoi, il retrace du regard la forme des meubles qu'elle contenait, et la boule dans son estomac s'agrandit.

La table ornementée, avec sa lampe éteinte posée par dessus. Il la trouvait jolie, rafinée et solide.

Non loin, le grand miroir étincelant, dans une forme légèrement en sablier. Il fixe ensuite les rideaux soyeux et vermillons de part et d'autre de la porte d'un minuscule balcon carré, où il n'avait jamais mit les pieds.

Et pour terminer, la grande armoire presque vide, large et haute, qu'il n'aimait pas particulièrement, parce que trop imposante.

C'était divertissant, de dénuder sa chambre.

Sa chambre, à lui.

Elle lui paraissait être immense et impersonnelle, les premiers jours, mais il avait commencé à y accumuler des affaires, des affaires neuves qui lui appartenaient réellement. Elle commençait à adopter son odeur, et avait relâché cet aspet hostile des premières nuits.

Les commissures de ses lèvres se redressent tout doucement. Sa chambre lui était agréable.

Taehyung avait dit qu'ils partiraient. Tous les deux, seulement tous les deux.

"Toi et moi." reprend-t-il en silence. Rien que cela suffisait à le faire sourire comme un imbécile, dans son lit.

Ses jambes remontent doucement contre son torse. Une douce chaleur se crée quelque part dans sa poitrine, et réchauffe tout son corps, allongé dans ses draps.

Puis il reporte de nouveaux ses orbes sur l'horloge. La routine allait bientôt se mettre en marche.

La même routine que tous les autres jours.

Les saisons tournaient lentement, les feuilles jaunissaient et tombaient misérablement des arbres colorés ; et le vent se refroidissait et les faisait toutes disparaître avec lui.

Le soleil se lève une nouvelle fois sur le beau et charismatique Palais. Ses rayons, freinés par l'hiver qui arrachait leur chaleur, frappaient doucement les façades de pierres blanchâtres du large bâtiment, s'infiltrant dans leurs vieilles fissures approximativement entretenues.

Étonnement, la visite matinale de Namjoon, n'apporte que de magnifiques vêtements, toujours impeccablement repassés ; un thé au lait bouillonnant et une viennoiserie fourrée au chocolat, disposés sur une assiette ronde, elle même sur un plateau d'argent scintillant.