1. 𝐼 𝑟𝑒𝑎𝑙𝑙𝑦 𝑤𝑎𝑛𝑛𝑎 𝑘𝑛𝑜𝑤

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Je m'appelle Hwang Hyunjin et je suis un individu lambda de Séoul, enfin ça, c'est que j'ai toujours aspiré être. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours senti que je n'étais pas comme mes camarades de classe . Ca a commencé dès la primaire où quand j'invitais des copains chez moi, ces derniers avaient les yeux ébahis en voyant l'architecture de ma maison. Ils étaient impressionnés en constatant la présence d'une nourrice permanente à qui on pouvait demander n'importe quoi, elle était capable de nous l'apporter à la minute. En revanche, j'étais très peu convié à des après midis chez eux. J'ai compris tardivement que c'était leurs parents qui étaient injustement honteux de la modestie de leurs foyers  pour oser me proposer d'y entrer. Ridicule

L'écart s'est accentué et a même pris une dimension singulière dès que j'ai intégré mon lycée. J'ai encore en mémoire ces professeurs, très souvent des hommes qui, lorsqu'ils ont pris connaissance de ma fiche de renseignements avec notamment la profession de mon père, m'attribuaient des traitements de faveurs grotesques en échange d'une réservation dans l'entreprise familiale.

J'ai oublié de préciser que mon père est le grand patron du Love Shot.

Pour reprendre les mots de mes amis à l'université, le Love Shot c'est « The place to be » quand tu veux faire la fête le week-end et surtout quand tu veux te faire plaisir comme il se doit. De mon point de vue, c'est un night club de Gangnam, certes très prisé, mais un night club de tout ce qu'il y a de plus classique. Le petit « plus » du Love Shot sans compter la beauté et la superficie du bâtiment, c'est la présence de danseuses exotiques qui peuvent être privatisées pour un show de dix minutes ou pour une nuit entière dans une pièce dégoulinante de luxure. Et depuis peu, des danseurs exotiques ont rejoint l'équipe. Je vous vois venir, JE NE TRAVAILLE PAS au Love Shot. Comme je vous le disais, je suis étudiant à l'université d'arts du spectacle à Séoul. Je suis en deuxième année dans la section danse et l'année prochaine, j'intégrerai la spécialité enseignement, je rêve de devenir chorégraphe.

Est-ce que mon paternel est contre cette idée ? Est-ce qu'il m'a demandé de le succéder à la direction de son bébé ? La réponse est non. Il comprend que ce n'est pas une place qu'on occupe quand on n'a pas la passion du monde de la nuit. Il a d'autres projets pour moi. Quand il a appris que mon objectif était de faire de la danse ma profession, il n'a pas hésité à sauter sur l'opportunité et m'a fait une promesse d'embauche pour assister ses danseurs à la création de leurs chorégraphies. Je n'ai pas accepté, mais je n'ai pas refusé non plus, je dois encore peser le pour et le contre. En attendant que le brouillard se dissipe dans mon esprit, je suis fréquemment convié aux réunions des cadres, comme ce soir.

Il est dix-huit heures vingt-deux et le ciel de Séoul se teinte d'un camaïeu de rose agréable à observer. Je suis dans la voiture avec mon chauffeur personnel, Kyung, que je connais depuis l'enfance. Nous roulons à une allure parfaite, ni trop lentement, ni trop rapidement. Les buildings de la capitale défilent sous mon regard furtif, l'épuisement peut se lire sur les traits de mon visage. Je viens de finir les cours et cette séance fût particulièrement éprouvante. Ne vous méprenez pas, j'ai négocié mon absence pour la réunion du jour mais la direction a catégoriquement protesté. Le sujet nécessite obligatoirement ma présence bien que je ne sois pas encore employé. Nous allons discuter du recrutement des nouveaux danseurs. Il y a six mois, Christopher, Bang Chan de son nom de scène foulait pour la première fois les planches du Love Shot et il deviendra vite la coqueluche des visiteurs, si bien qu'il attirait une nouvelle clientèle ce qui séduisait beaucoup mon père, voyant son chiffre d'affaire et sa réputation gonfler. C'est moi qui ai recruté Chris, j'ai soumis l'idée d'élargir notre cercle de danseurs et de laisser place aux hommes. Le paternel ne m'a jamais assez remercié à son goût. Il prétend que je serai un piètre chef d'entreprise mais qu'à côté de ça, j'avais l'instinct et l'intérêt des belles choses bien aiguisé.

𝐑𝐞𝐝 𝐋𝐢𝐠𝐡𝐭𝐬   - ʜʏᴜɴʟɪx -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant