C'est toujours la même chose avec toi : tu trouves un pretexte pour te sauver de ma chambre quand les lumières de la ville se rallument peu à peu mais tu reviens le soir quand tout le monde dort.
Tu ne toques jamais. Tu préfères entrer en faisant légèrement craquer le parquet avant de tout envoyer valser autour de toi. Et tu cries, tu tapes, tu jettes tout. Pourtant, à cet instant, c'est le silence qui prime et j'entends simplement le bruit de ces maux que je croyais panser qui cognent dans ma tête. Mon coeur, lui, se serre de plus en plus fort jusqu'à ne former qu'une toute petite boule de sang prête à exploser. Demain, elle ne sera plus là et mes organes pourront fonctionner de nouveau. Demain, le bruit des gens, de la l'amour et de la vie aura remplacé ton silence.
Mais ce soir, rien n'y fait, tu as gagné.
Et tu le sais bien, l'euphorie qui suit ton départ m'enhivre jusqu'à ce que l'ivresse de ce bonheur soudain me rappelle ta présence.