13. Junkie

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- Ah vous voilà ! s'écria Alex, qui nous attendait sur les marches de l'école.

Elle était accompagnée d'une fille d'une autre classe avec laquelle je ne l'avais encore jamais vue.

- Ouai, Zoé, c'est avec eux que je traine d'habitude... expliqua-t-elle à son nouveau faire-valoir. Le beau-gosse brun s'appelle Jon... Et je pense que j'ai une touche avec lui.

- Wouah, t'as trop la classe Alex. Comment tu fais pour trainer avec des mecs plus vieux ? geignit la dénommée Zoé, une étincelle d'admiration dans les yeux.

- Tu sais c'est une question d'attitude et de maturité, répondit Alex, fière comme un paon. L'âge n'a rien à voir là-dedans.

- Bon, on a cours ! Moi j'y vais... prévins-je, lasse de l'écouter se faire mousser auprès de la pauvre fille qui buvait littéralement ses paroles.

- Oui j'arrive, attends ! A plus, Zoé !

Alex se précipita pour me rejoindre et s'adressa à moi tout en marchant :

- Tu surveilleras ton téléphone, la prochaine fois. J'ai essayé de te joindre !

- Désolée... m'excusai-je en serrant les dents. Je n'ai rien entendu.

- Vous avez fait quoi avec les garçons ? Ils n'ont pas demandés où j'étais ?

- Pas vraiment...

- Comment ça « pas vraiment » ?

- Je ne pense pas que le sujet les intéressait, précisai-je.

- N'importe quoi, Charlie ! Tu devrais arrêter de te la péter juste parce que tu es devenue, grâce à moi , la pote d'élèves plus âgés...

- Parce que c'est moi qui me la pète ? m'indignai-je, au bord de l'explosion.

- Un peu oui ! Je reste cool parce que je t'aime bien mais tu n'es pas irremplaçable, hin.

- Tu ferais bien de te regarder dans un miroir... soufflai-je. Si mon comportement te dérange, tu n'as qu'à vivre ta vie. Ça nous fera des vacances.

- Pfff... comme si c'était ce que les gars voulaient. Je te rappelle que ce sont « mes » potes, avant d'être les tiens. Si je n'avais pas été là, tu ne leur aurais jamais parlé !

- Comme toi pour Jon, en fait ? fis-je remarquer froidement.

- Oh Jon, parlons-en ! Tu as bien caché ton jeu, en faisant, genre « Il ne m'intéresse pas »... Mais ce n'est pas parce que tu attires quelques attentions en t'habillent comme une pute que...

- Oh, va te faire voir Alexia ! m'emportai-je. Fous-nous la paix et profites de ton temps libre pour t'acheter une personnalité !

Elle me regarda un moment, les yeux écarquillés, avant de me répondre d'un ton crispé :

- Très bien, si c'est comme ça... Mais ne viens pas pleurer après.

Elle tourna les talons et alla s'installer dans le fond de la classe avec un air outré. Nous passâmes l'heure de cours suivante à nous ignorer superbement. Je ne me retournai pas vers elle, même quand la prof de français nous proposa de faire un exercice en binôme. A la place, je proposai à mon voisin de faire équipe avec moi et celui-ci profita de la cohue qui régnait en classe pour engager la conversation.

- Alors Charlie, comme ça, tu es une junky ? postula-t-il avec un clin d'œil complice.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Antonio t'as vue, dans le fond du parc...

- Et alors ?

- Bah, c'est là que trainent les fumeurs de joins... Et apparemment, tu étais avec un groupe qui-

- C'est bon ! le coupai-je. La prochaine fois, dis à ton pote de se mêler de ses affaires.

- Moi ça m'intéresse, fit une voix, au-dessus de ma tête.

Alexia nous observait avec insistance.

- C'est quoi cette histoire Charlie !?

- ... Retournez vous assoir, Mademoiselle Duval, ordonna la chargée de cours. Pourquoi faut-il toujours que ce soit le bazar quand on vous propose un travail collectif ? ajouta-t-elle en soupirant.

Sauvée par le gong. Je n'avais vraiment pas envie d'avoir une discussion, avec qui que soit, concernant mes activités plus ou moins légales du début d'après-midi.

Drice - D'ombres et de lumières [PARTIE I]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant