Queen of my Empire - Tome 1

Chapitre 13 - Eastwood 🏍

-Seigneur je vais devenir fou, marmonne Rocco en entrant dans mon bureau.

-Qu'est-ce que t'as encore ? Soupirais-je.

-Émilie et Charlie, c'est pas possible.

-T'as qu'à renvoyer ta femme.

-T'as qu'à renvoyer ton adolescente.

Je le regarde mal et regarde sur mes caméras pour voir ce qu'elles sont en train de faire. Rien de grave, elles sont juste dans le jardin en train de discuter au bord de la piscine. Tiens, si Émilie l'encourageait à sortir l'un de ses maillots de bain, ça ne me déplairait pas. Charlie ne s'est pas encore baignée depuis qu'elle est ici, pourtant j'ai une piscine immense accompagnée d'un jacuzzi sur une terrasse fermée.

-Elles ne font rien de mal.

-Rembobine un peu pour voir.

Je m'exécute jusqu'à voir Rocco et je lâche un rire. Il a voulu leur faire peur, mais elles l'ont poussé dans l'eau en s'y mettant toutes les deux. Il a cherché, il a trouvé.

-C'est bien fait pour toi. Je garderai Charlie ici, fais toi à cette idée et arrête de te plaindre merde.

-Tu sais, si tu laisses Charlie avec ma femme, tu n'auras aucune occasion de l'approcher. Elle va se l'approprier.

-Dis surtout que ta femme ne veut plus t'approcher maintenant qu'elle s'est faite une nouvelle amie.

-De toute façon, tu n'arriveras jamais à faire grandir Charlie.

-On parie quoi ? Que tu te prennes enfin une maison à toi ?

-Non j'aime trop ici pour bouger. Tu pourrais faire peur à Charlie pour que je récupère Émilie ? On doit partir tous les deux.

Puisque je sais qu'il ne va pas me lâcher tant que je n'ai pas accepté, je me lève et pars dans le jardin. Les deux femmes très différentes physiquement se tournent vers moi et j'ai l'impression que Charlie se fait tout de suite plus petite.

-Émilie, ton mari t'attend.

La concernée se tourne vers Charlie et lui dit quelque chose. La jeune femme secoue négativement la tête en disant un non catégorique. Émilie soupire puis se relève pour suivre Rocco alors que Charlie reste où elle est.

Je repars dans mon bureau pour me remettre au travail et l'une de mes caméras détecte un mouvement. Par curiosité, je regarde ce que Charlie est partie faire et la vois dans le salon, assise au piano. Je l'ai déjà vue plusieurs fois en faire, mais elle fait toujours attention à ce que personne ne soit aux alentours avant de se mettre à jouer, ce qui fait que je ne la vois que depuis mon écran.

J'active le micro et l'écoute jouer en réfléchissant sur son compte. Sa mère est une grande pianiste, je l'ai découvert dans les recherches de Joshua sur elle. Ce qui me frappe encore plus quand elle est assise sur ce piano, c'est qu'elle est d'autant plus faite pour moi. La moto et le piano ne sont pas un hasard : deux domaines dans lesquels je m'y connais très bien.

Elle doit certainement penser qu'elle n'a pas le droit d'en faire, ou elle a simplement peur que quelqu'un l'entende. Je suppose que les deux propositions peuvent être bonnes.

J'ai l'impression de la voir plus mature quand elle est assise sur le banc du piano, comme si celui-ci la transformait. Elle est concentrée, comme dans son élément et tout un tas de questions que je pourrais lui poser me viennent à l'esprit. Charlie j'aimerais tout savoir de toi, parce que je t'estime de plus en plus.

Je suis tenté de la rejoindre, mais quand je la vois détendue comme ça, je me sens obligé de la laisser seule. C'est son moment à elle, autant la laisser jouer. Et puis je pourrais l'écouter jouer comme ça pendant des heures, c'est très apaisant. Elle m'apaise et j'espère qu'un jour elle le comprendra.

Je ne sais combien de temps se passe avant qu'elle ne finisse par rejoindre sa chambre, mais c'est l'heure de mon rendez-vous mensuel.

J'ouvre la porte de ma villa et fait entrer Zakaria, mon collaborateur et ami de longue date. J'avance dans les couloirs en sa compagnie et la musique très forte de Charlie retentit.

-Tu accueille des adolescents ? Ricane Zakaria en me montrant les ornements sur les murs et en faisant référence à la musique. Je comprends, j'en ai deux comme ça chez moi.

Je passe ma main sur ma barbe en soupirant. Comment expliquer ça ?

-Oh non, marmonnais-je, c'est juste ma femme. Entre, j'arrive dans un instant.

Je pousse la porte de mon bureau pour l'inviter à entrer et avance jusqu'à la chambre de Charlie, qui est allongée sur son lit, la tête à l'envers et traîne sur son téléphone.

-Charlie, dis-je doucement pour ne pas lui faire peur, tu pourrais baisser un peu ta musique ? J'ai un rendez-vous avec quelqu'un dans mon bureau.

-Oh euh... Oui désolée !

Elle s'empresse d'éteindre une de ses enceintes. Je la remercie et pars dans mon bureau pour rejoindre Zakaria qui m'attend impatiemment.

-C'est cette femme avec qui tu sors en public ? Quel âge a-t-elle ?

-Elle aura vingt ans dans quelques jours.

-Elle est très jeune.

-Et pas très mature pour son âge. Enfin bon, tu n'es pas ici pour parler de Charlie, mais de nos bénéfices.

-C'est vrai, tu as raison. Inutile de préciser que nos bénéfices montent en flèche. Le gouvernement ferme toujours les yeux sur ce que tu peux faire puisque tu es le plus gros bienfaiteur de Singapour. En revanche, je crois que je devrais tout de même te parler de Charlie, parce que je ne suis pas sans informations à son sujet.

-Qu'est-ce que tu as appris sur elle ? Joshua a bloqué toutes les informations la concernant sur internet.

-Je ne te parle pas d'internet, je te parle des rumeurs de ce pays. Sors un peu et écoute les gens parfois !

-Je finis toujours par être démoralisé en écoutant les gens et leurs conversations qui n'ont aucun intérêt sur les personnalités publiques comme "Oh tu as vu, le nouveau défilé des anges Victoria's secret ?" Ou encore "T'as vu la robe que Rihanna a mit la semaine dernière ?" Ça me dépasse ce genre de conversations !

-Ouais mais je suis sûr que le sujet Charlie est bien plus intéressant.

-Vrai, alors dis-moi ce que tu as entendu sur elle.

-Beaucoup de gens commencent à se poser des questions sur vous deux. Ils savent tous qu'elle a soudainement disparu à la fin de la course et se demandent si tu ne l'as pas kidnappée pendant ton coup "Je parle à la presse." Ça ne te ressemble pas ! Tu fais des sorties publiques avec elle, mais personne ne sait où elle est, ils croient vraiment que tu l'as kidnappée pour l'enfermer dans ta cave ou je ne sais quoi.

-Oh crois moi Charlie est très bien traitée ici. Elle a une très grande chambre, une salle de bain personnelle et un dressing rempli qui m'a valu une très grosse somme d'argent. Je l'ai fait embarquer après la course, c'est vrai, mais comme tout le monde, j'ignorais qu'elle était une femme.

-Tu devrais faire un démenti à la presse.

-Non, ils n'ont qu'à se contenter de la voir en public, c'est déjà bien. Je ne compte leur dévoiler aucune information sur Charlie ou sur le fait que je la détienne.