Chapitre 4 - Notre passion

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Notre passion pour la Formule Un nous a rapproché. Elle m'a donné l'envie de travailler avec des voitures.

Suite aux révélations de mon père, je me suis un peu enfermée dans mes pensées, ça n'a pas dû être facile pour un pilote de se faire virer de son équipe sans avoir eu le temps de prouver tout son potentiel.

Mais je suis heureuse de savoir qu'il a réussi à se battre dans une petite équipe et à faire son premier podium. Je suis triste de voir que j'ai manqué tout ça, la première victoire de Charles et le podium de Pierre.

Je finis par sortir de mes pensées, prête à demander à mon père de me raconter le début du championnat 2020. Mais au moment où je souhaite m'exprimer, quelqu'un toque à la porte et une infirmière rentre, avec un plateau repas.

« Mademoiselle Hill, il est l'heure de votre dîner. Pour le moment, il faut réhabituer votre corps à manger, notamment votre estomac, alors c'est normal que ce ne soit que la purée et de la compote. D'ici peu vous pourrez reprendre des repas normaux, allez-y progressivement et ne vous forcez surtout pas. Monsieur Hill, les visites se terminent dans 5 minutes. Vous pourrez revenir demain, mais pas avant midi. On va l'emmener faire des examens, on devrait avoir fini vers midi. »

Alors qu'elle installe le plateau repas face à moi, mon père acquiesce et lui répond qu'il ne va pas tarder à partir.

Après le départ de l'infirmière, mon père reprend la parole.

« Je vais te laisser manger tranquillement, et te reposer. Prends des forces, et avec de la chance, tu sortiras lundi. Je vais essayer de te ramener ton téléphone demain, si je n'oublie pas. Je préviendrais la famille que tu es réveillée en rentrant.

- Merci papa. »

Mon père se lève et vient m'embrasser le front.

« Je suis heureux que tu te sois réveillée mon cœur, cette année a été très longue et j'ai vraiment eu peur. »

Je serre mon père dans mes bras, et il s'en va me laissant seule dans cette chambre.

Après son départ, je jette un œil à mon plateau, ce n'est pas des plus appétissant, mais j'ai quand même faim, et sur les conseils de l'infirmière de mange tout doucement. Dès la première bouchée, je sens mon estomac se tendre légèrement, ça va être plus difficile que prévu.

J'ai mis plus d'une heure à manger une pauvre purée et une compote. Mais ça me fait vraiment du bien, j'ai l'impression de revivre. Cette pensée me fait rire, c'est un peu le cas.

Une demi-heure plus tard, une infirmière entre à nouveau dans ma chambre et me reprend le plateau. Je me réinstalle en position allongée, prête à m'endormir. Mon réveil du coma, et tout ce que j'ai appris aujourd'hui m'a épuisé moralement.

*

Aujourd'hui je cours partout, on a eu beaucoup de travail cette semaine, et aujourd'hui n'a pas été différent, des rendez-vous qui s'enchaînent sans que je ne puisse vraiment décompresser, en plus je dois absolument finir mon travail à temps, pour pouvoir partir à l'heure.

Quelques heures, plus tard, alors que je venais de finir de ranger l'atelier, prête à rentrer à la maison, la sonnerie de mon téléphone retenti dans l'atelier. Je n'attendais pas vraiment d'appel, alors je ne cours pas vers mon téléphone, préférant aller me changer rapidement, avant de pouvoir partir.

La sonnerie s'interrompt à peine quelques secondes avant de reprendre. Ça doit être important, pour que la personne insiste. Je me dépêche de me changer et accours vers mon téléphone, 3 appels manqués, et je n'ai pas le temps de rappeler que mon téléphone sonne de nouveau :

« Élie ? »

La voix étouffée de l'un de mes meilleurs amis résonne.

« Que se passe-t-il ?

- Il faut que tu nous rejoignes maintenant...

- Mais je suis à Paris, comment veux-tu que je fasse ? Même en roulant vite, je mettrais des heures à arriver et puis pourquoi veux-tu que je vous rejoigne maintenant ? Que se passe-t-il ?

- Je... Je ne peux pas te le dire comme ça, rend toi maintenant à Charles de Gaulle, il y a un avion qui part dans une heure en faisant vite, tu peux y être, je vais te réserver un billet pendant que tu roules d'accord ?

- Je ne comprends pas, mais d'accord. Je préviens Paul que je pars et je me dirige vers l'aéroport, avec un peu de chance, j'y suis dans 20 minutes.

- Je t'envoie ton billet par mail et tu m'envoies un message quand tu es prête à partir avec l'avion, on viendra te chercher à l'aéroport.

- D'accord, mais dis moi juste que ce n'est pas grave.

- Élie, je ne peux pas te dire ça, dépêche-toi s'il te plait. »

Après cet appel, qui m'effraya plus que tout, je me dirige rapidement vers le bureau de Paul, pour lui dire que je pars rejoindre les garçons. Je monte en voiture, démarre et accélère pour arriver dans les temps. Heureusement, il n'y a pas grand monde sur la route, et je n'ai même pas besoin de dépasser les limites de vitesse. Alors que je m'engage sur la nationale, à quelques minutes de l'aéroport, je sens un choc immense...

*

Je me réveille d'un coup, comme si je venais de ressentir une nouvelle fois la force de ce crash. Mon cœur bat à mille à l'heure, je viens de revivre mon accident et j'ai maintenant du mal à respirer. Heureusement pour moi, je suis toujours relié aux machines qui me surveillent, et les pulsations si rapides de mon cœur, font biper la machine à mes côtés, quelques secondes plus tard, des infirmières rentrent dans ma chambre.

Je viens de revivre mon accident.


Free Practice - Notre passion
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Hello mes loulous. Le dernier chapitre de la journée. Quatre chapitre pour bien vous mettre dans l'ambiance, en espérant que cela vous donne envie d'en savoir plus.

🤍

Free Practice - Pierre Gasly 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant