Ils marchaient dans la rue en se tenant la main, faisant retourner les badauds sur leur passage. Shizuka ne pouvait s'empêcher de sourire, bien qu'elle se mordillant discrètement la lèvre inférieure dans l'espoir de le cacher. Mais c'était impossible. Soudain, Gojo s'arrêta devant un bâtiment, et la jeune femme faillit percuter son épaule. À quelques centimètres près, et son nez se serait fracassé contre lui. Toujours sans rien dire, l'exorciste entraîna l'étudiante à sa suite en tirant doucement sur les doigts liés.─ C'est 17 000 yens la nuit, fit la vieille femme qui s'occupait de l'accueil.
Le silence n'était pas pesant, mais Shizuka sentait quand même le regard scrutateur de la vieille femme s'attarder longuement sur elle ─ trop longuement.
─ A payer en avance, continua-t-elle d'une voix monotone en s'apercevant du manque de réaction de l'homme à la chevelure étrangement blanche.
Sur ces mots, Gojo plongea sa main dans sa veste, et en sortit rapidement quelques billets, ne prenant même pas la peine de regarder si le compte était bon. Parce qu'il savait déjà que c'était le cas. L'hôtelière échangea la monnaie contre une clef qu'elle fit glisser sur le comptoir, et avec un dernier regard perçant, elle leur annonça leur numéro de chambre. Quelques instants plus tard, elle semblait s'être replongée dans son occupation : un vieux magasine qui devait traîner là depuis plusieurs années. Gojo attrapa de nouveau la main qu'il avait lâché pour fouiller dans ses poches, et se dirigea vers l'ascenseur au bout du couloir.
Le silence se fit lorsqu'ils se mirent à l'attendre, debout, les mains toujours liées, devant les portes. Shizuka sentit alors le regard curieux de la vieille femme dans son dos, qui s'était levée de sa chaise pour les observer partir.
─ Elle connait pas la discrétion... marmonna la jeune femme en faisant galoper les doigts de sa main libre sur sa cuisse.
─ Les gens ici sont friands de ragots, ils s'en foutent de la discrétion s'ils peuvent avoir un nouveau sujet de discussion, répliqua le géant avec un petit rire.
─ Tu as l'air d'étonnement bien connaître le sujet, tiqua Shizuka en lançant un regard amusé vers son compagnon d'un soir.
─ J'aime aussi les ragots, fit simplement Gojo en haussant les épaules.
Avec un sourire, ils entrèrent dans l'ascenseur. Shizuka se mit à repenser à ses amies qui l'avaient d'abord abandonnée, puis qu'elle avait abandonné en retour. Elle imaginait déjà les innombrables questions auxquelles elle aurait le droit le lendemain, et elle sentait déjà le mal de crâne arriver.
Les minutes passèrent, et au moment où ils se retrouvèrent enfin dans leur chambre ─ étonnamment luxueuse. Tout en longueur, de nombreux luminaires illuminaient la pièce à différents endroits : au fond, un canapé faisait face à un meuble télé, accompagné de cette dernière. Ils étaient séparés par une table basse en bois sombre. D'ailleurs, tous les meubles de la chambre étaient fait de ce même bois, et l'on pouvait presque sentir son odeur si l'on arrivait à passer outre les produits chimiques, les parfums, les fragrances des différents shampooings et savons, et l'odeur nauséabonde et tenace du tabac. A quelques pas de la porte se trouvait un énorme lit deux places, couverts de draps bordeaux soyeux. En face, une double porte couvert de miroirs du sol au plafond devait certainement ouvrir sur une salle de bain. Que Shizuka s'empressa de rejoindre, laissant en plan un Gojo surpris. Elle était plus rapide qu'il ne l'aurait cru.
La salle de bain était composée d'une double vasque, d'un toilet et d'une baignoire énorme. Shizuka était sûre de pouvoir s'allonger dedans avec facilité. Quant à Gojo... Cela restait à voir.
Alors que l'étudiante se déshabillait et allumait l'eau, elle entendit le jeune homme dans la pièce d'à côté de mettre à chantonner. Et elle l'entendit également fouiller le mini frigo, où était sûrement enfermée quelques jolies bouteilles. Et le son se dit étouffer lorsqu'elle mit la tête sous l'eau.
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✯ P E R F E C T E A R ✯
FanficShizuka fait partie du monde des exorcistes depuis toujours. Issue d'une famille des plus normales, elle a toujours vu les monstres de ce monde, constitués des émotions des gens qui l'entourent. C'est alors tout à fait naturel pour elle d'aller dan...