Possession

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Je conjoins les mots dans une harmonie spirituelle pour te parler de ma peine. 

Voici le récit de ma vie chaotique à laquelle j'ai dû dire adieu sans consentement.

Quelques heurs plus tôt...

Mon appartement est devenu mon extérieur. Je ne vois que le dehors à travers ma fenêtre. Tenant une cigarette à la main pour décompresser de toute cette douleur, j'observe les gens vivre tandis que je pourris. Il est important pour moi de préciser que plus aucuns cheveux ne se tiennent sur le haut de mon crâne. Je les ai coupés volontairement pour éviter qu'il ne les utilise. 

Mon apparence ne fait plus partie de mes priorités depuis qu'il m'a passé la bague au doigt, il y a de cela deux ans. 

Je voyais en lui, le bonheur mais ce n'était qu'une facette. Cette même facette me cachait ce qu'il était réellement. 

Un homme assoiffé d'autorité. 

Résister et vous perdez, parler et vous devenez bleuté. 

À l'heure actuelle, il est absent, c'est pour cela que je profite pour fumer, car si, il était amené à le savoir, ma vie en dépendrait. Cela fait deux ans que je tente de m'échapper de ses mains qui enserrent ma gorge la plupart du temps, mais il a coupé les ponts avec tous mes proches. Il a menti sur les causes de mon départ. 

- Désolés, nous déménageons très loin mais votre fille viendra vous rendre visite, avait-il dit à mes parents.

Mensonge. Je n'ai plus revu leurs beaux sourires depuis deux ans. Il m'a privé d'eux comme il m'a privé de ma liberté. 

Ma cigarette consumée au maximum, je jette le mégot par la fenêtre et dis adieu à ses personnes au visage rayonnant. 

Je tourne en rond, tout en dansant en espérant trouver dans cela, de la joie. Mes bleues qui vivent sur mon corps depuis des jours ne me font plus mal à présent. J'ai appris à cohabiter avec eux. Ils sont devenus un soutien, dans mon monde de solitude. Certains sont d'une couleur violette, d'autres prennent toute la largeur de mon membre. 

Je me pensais si forte, mais ils me rappellent à quel point, je suis faible face à ses mains. À quel point, je suis si vulnérable face ses insultes, si idiote face à son sourire. 

Je patiente, tout en espérant qu'il revienne moins énerver que la veille. Mais lorsque la clé s'insère dans la serrure, mon corps tout entier animé par l'euphorie s'arrête pour laisser place à la terreur.   

Il arrive, je l'entends.

Aidez-moi.

Je vous en supplie.

Ces pas qui cognent le sol me préviennent de son humeur, mais il est trop tard...

Face à moi, les yeux froncés d'énervement, il me hurle :

- Le voisin t'a vu fumer ! Impossible pour moi de répondre, les pleures ont déjà pris  possession de mon visage abîmé, par lui.

Il s'approche dangereusement de moi. Je suis paniquée mais j'ai l'habitude alors c'est dans le silence que je vais souffrir. 

Sa main qui serre mon cou me coupe la respiration. Il attrape mon corps faible pour me jeter contre le sofa. La douleur est acceptable, mais ses nerfs sont inconcevables. Il s'empresse de reprendre le contrôle sur moi en attrapant mon pauvre chemisier. Ces mains giflent mon visage à plusieurs reprises. Tout mon corps est en alerte et pourtant il ne réagit plus. 

Car il a tellement souffert que par la douleur, il vit. 

Ce corps qui ne souhaite que disparaître, dans les tréfonds de la tombe. 

Cela était parti d'une simple gifle, jusqu'à maintenant .

Jusqu'à ma future mort.

Une fois que mon visage est assez rouge, il me jette de nouveau contre le mur. Il me hurle un nombres incalculables de saloperies que j'arrive même plus à attendre. Ma tête me devient lourde à porter. Je tente de focaliser mes pensées sur des souvenirs joyeux, mais il est bien trop fatigué de recevoir des coups.

L'insouciance.

L'amour aveugle. 

Les coups destructeurs. 

Pardonnez ma débilité, j'étais amoureuse. 

Ses pieds s'abattent sur mon dos violemment sans aucune pitié pour celle qui est sa femme. 

Au début, je protégeais ma tête de ses attaques à présent, je protège mon ventre où la vie se tient. 

Mes battements de cœur s'excitent. Il prend du plaisir à me voir souffrir. Je retiens mon souffle comme je me retiens de vivre. Ma respiration est saccagée. Il frappe sans relâche, sans retenue. Je hurle à l'arrêt mais cela le rend encore plus colérique.   

Je plonge dans l'abandon de mon corps quand ses poings s'abattent sur mon ventre. J'aimerais lui dire que son enfant prend vie dans mon ventre mais cela ne changera rien. 

Où tout simplement, je ne souhaite pas que mon enfant ne vive dans ce monde avec lui, comme père. Ma pensée est un meurtre. Ses poings sont meurtriers. Le sang qui se loge dans ma bouche me révulse. 

- Tu ne me mérites pas, me hurle-t-il. Irrépressible envie qu'il en finisse. Mais ses petits mouvements me poussent à vivre.

Dans mon ventre, il vit. 

Dans la réalité, je survis. 

Pour lui. 

L'univers s'écroule autour de moi. Ma vue se floute. La dernière chose que je verrais avant de quitter ce monde, sera celui qui aura détruit ma vie. 

Celui qui a réduit mon espérance de vie. 

Il continue de marquer mon corps de ces mains. Pourtant il ne voit pas comme je ne résiste plus, car en cet instant, je ne ressens aucune douleur. Seule la souffrance de mon cœur prend possession de moi. L'arrêt des battements de mon cœur sera brutal, mais mon corps est préparé à cette mort imminente. Bien au contraire, mon être à attendu tous les jours que ce cœur égoïste décide d'arrêter de se battre. 

Je n'ai pas attendu la mort. Je l'ai espéré. Car il m'a fallu bien du courage pour accepter mon triste sort. Chaque minutes ont été un calvaire pour ce corps malade, car quand il ne me frappait pas, mes hématomes émettaient de la douleur. Quand ces poings  ne s'abattaient pas sur mon être, c'était ses parties intimes qui prenaient possession de moi. 

Je me suis muté sur ces coups. 

Sur ces viols. 

Sur ces paroles. 

Sur son mensonge. 

Donc qu'il en finisse, que je puisse rencontrer mon créateur en compagnie de mon enfant. 

Éternelle envie de vivre. Mais mes mots sont réduits au silence. 

Alors que cette lumière blanche me prend moi et mon enfant.

La dure réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant