Prologue

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Quand on s'appelait Victoria Verdure, il était difficile de passer inaperçue dans une foule. Surtout avec le degré de blondeur presque indécent de ses cheveux qu'elle trouvait parfois embarrassant. Être française avait toujours eu des avantages certains, comme pour rentrer à Beauxbâtons et y passer ses quatre premières années.

Mais s'appeler Victoria Verdure à Poudlard, ça, elle en doutait. La jeune adolescente enroulait nerveusement les lanières de son sac à dos autour de ses doigts, ce que sa mère remarqua. Elle se pencha vers elle et dit, de ses joues pleines:

- Ne t'inquiètes pas, ma Vicky ! Tout va bien se passer.

- Je sais bien, murmura la petite blonde en se mordillant la lèvre.

Ce n'était pas ce qui allait se passer qui la préoccupait, mais plutôt quel genre d'impression elle pourrait laisser sur les gens. Apparemment, les magiciens de Poudlard n'étaient que très peu habitués au charme des demi-vélanes. C'était à moitié rassurant -tout le monde la trouverait formidable- et à moitié embarrassant -elle n'avait aucune envie que tout les garçons tombent amoureux d'elle-.

Elles suivirent le flot d'élèves habitués qui se promenaient sur la voie 9¾, et passa nostalgiquement son regard sur les groupes de sixième années qui discutaient bruyamment. Ils étaient beaux et charismatique... Mais elle, est-ce qu'elle le serait comme eux un jour ?

Elle passa devant un groupe de quatre personnes habillées dans de grandes capes noires, un maquillage inquiétant et quelques cicatrices sur le visage.

- Tu les as vu ? Tu les as vu, eux ? Mon dieu, on dirait que ce sont des racailles, dit sa mère à son oreille.

- Pas trop fort, imagine qu'ils nous entendent...

Elle croisa le regard d'une des filles du groupe qui avait un air menaçant, des cheveux frisés et un chapeau vissé sur le crâne.

Ceux-là, ce sont des serpentards, s'entendit-elle penser.

- Bon. Tu as tout ma chérie ? Tu as ton sac, ta valise, ta chouette...

Alors que sa mère faisait anxieusement une liste de toutes les affaires qu'elle était sensé prendre, Victoria la coupa gentiment en déclarant d'un ton sûr d'elle:

- J'ai tout. Merci maman.

- D'accord, déclara la petite femme en passant sa main sur son visage rouge et gras.

Elles se firent un câlin, sentant l'émotion les prendre toutes les deux. Malgré son agacement habituel pour les manières trop stressées de sa mère, Victoria dit d'un ton chargé de sentiments:

- Tu vas me manquer, m'man.

- Tu n'oublies pas de m'envoyer des hiboux, hein ? Tu me le promets ?

- Bien sûr.

- Je vais t'abonner à la Gazette du Sorcier si tu veux. Comme ça tu sauras ce qu'il se passe en Grande Bretagne.

- Cool !

- Et pleins d'autres abonnements. Tu vas voir, ça va beaucoup te plaire ici. Tu te feras vite des amis.

- Oui, dit Victoria en la lâchant, une boule dans la gorge.

Avec un faux sourire confiant, elle prit ses affaires, salua sa mère et rentra dans le Poudlard-Express pour la première fois de sa vie.

La disparition de PeevesWhere stories live. Discover now