À la recherche de la vérité - Le Clan Ailé [LGDC] [ABANDONNÉ, PAS DE SUITE]

Chapitre 16

Nuage d'Hirondelle s'enfonçait dans le territoire à la suite de son mentor. Il semblait suivre un sentier bien tracé, et bientôt ils quittèrent la lande, dans laquelle ils étaient pour se retrouver sous le couvert des arbres. Ils s'arrêtèrent sous un vieux chêne majestueux. Il expliqua ensuite :

- Dans la lande, on trouve principalement des oiseaux et des lapins, mais on y trouve parfois autre chose. Si on te dis va chasser à découvert, tu devras aller ici. Lors de l'évaluation finale, dans environ six lunes, ça arrivera. Mais note bien que si on te dit d'aller près du plateau, tu dois rester au bord de la forêt. Mais la lande est une partie du territoire un peu particulière que nous explorerons plus tard. Continuons.

Ils continuèrent donc leur course. La femelle noire et blanche voyait les arbres autour d'elle défiler à une vitesse folle, et ses pattes transies la faisaient souffrir. Mais l'exploration du territoire était loin d'être terminée, et il n'était pas encore midi, même si ça serait bientôt le cas. Elle sentait sa respiration devenir haletante, quand Pelage Vide s'arrêta enfin. Elle observa l'endroit où elle se trouvait d'un œil curieux, et remarqua qu'elle était dans une grande clairière, avec un chêne majestueux au centre.

- Que peux-tu me dire sur cet endroit ? demanda son mentor.

- C'est... grand. Et sur l'arbre je crois que je distingue des traces de griffures.

- En effet. Viens, approchons-nous.

Ils s'approchèrent donc, et quand ils furent assez proches, Nuage d'Hirondelle remarqua que tout l'arbre en était presque couvert. Des marques de chats étaient visible presque partout, même dans les branches les plus hautes. Elle observa l'écorce de plus près encore, et constata qu'il n'y avait plus beaucoup de place.

Mais avant qu'elle ait pu ouvrir la gueule pour poser une question, Pelage Vide poursuivit :

- Nous sommes dans la Clairière du Chêne, où la Clairière Centrale. Comme tu l'as sans doute deviné, c'est le centre de notre territoire. Lorsqu'il n'y a pas de neige, tu peux distinguer facilement les nombreux sentiers qui partent d'ici. Il est donc capital de connaître notre territoire par cœur, sinon il serait bien trop facile de s'y perdre. Saurais-tu me dire par quel chemin nous sommes arrivés ?

- Euh... par celui-là ? (Elle désigna un endroit un peu au hasard).

- Presque. C'est juste à côté. (Il lui montra un endroit un peu plus loin). Je vais te faire une suggestion : accepterais-tu de laisser ta marque ici ?

- Pourquoi ? s'étonna la femelle noire et blanche.

- Parce que c'est la tradition, répliqua Pelage Vide. Chaque nouvel apprenti laisse ici la marque de ses griffes, comme pour dire qu'il commençait réellement son apprentissage.

- Bah, je veux bien... (elle s'approcha et plante ses griffes dans l'écorce) et maintenant ?

- Tu retires ta patte et c'est tout, répliqua son mentor. Alors, satisfaite du résultat ?

- Un peu moyen, mais ça passe. (Elle balaya l'air de sa queue, l'air impatiente). Bon, on y va ?

- Oui, allons-y.

Ils se remirent en route, et aussitôt la douleur de ses pattes la rattrapa. Elle avait l'impression que mille épines s'enfonçaient dans ses coussinets, et ressentait le froid mordant plus que jamais. Mais elle refusait de se plaindre, et soutenait tant bien que mal le rythme imposé par son mentor. Il arrivèrent ensuite à la lisière d'une forêt de pins et s'arrêtèrent. Son mentor déclara :

- Je pense que tu t'en doutes, mais ici c'est tout simplement la Forêt de Pins. Et comme son nom l'indique, c'est... une forêt de pins.

- Logique, répliqua la femelle noire et blanche.

Ils poursuivirent leur course à travers la forêt, et débouchèrent sur un petit étang. Il était vraiment petit, mais les eaux claires étaient magnifiques. Pelage Vide lui expliqua :

- Bientôt, tu vas apprendre à nager et à pêcher. Ce n'est pas notre principale source de nourriture, certes, mais quand il fait froid on peut dégeler la glace et c'est vraiment pratique. Mais je t'apprendrai ça plus tard. D'ailleurs, on a de la chance vu que l'eau n'est pas encore tour à fait gelée. Continuons.

Cette fois la fatigue et la douleur dans ses pattes se fit encore plus forte. Mais la novice refusait toujours de se plaindre. Elle serrait les dents avec détermination et courait derrière son mentor le plus vite possible. Elle savait très bien que ce n'était pas très prudent mais craignait que si elle se plaignait Pelage Vide deviendrait attentionné et la ménagerait. Et ça, c'était hors de question. Son excitation commençait à retomber et finalement, lorsqu'ils arrivèrent devant un terrain marécageux elle était découragée.

- J'imagine que tu l'as deviné, c'est les Marécages. Peu de personnes aiment y chasser, car de toute façon n ne trouve pas grand-chose. Nous ne sommes pas faits pour ce genre de territoire. Mais si on traverse, on peut trouver un endroit très giboyeux. De nombreux mulots s'y cachent, c'est les Pierres aux Mulots. Veux-tu les visiter maintenant ?

- Peu importe, répliqua Nuage d'Hirondelle.

- D'accord, nous les visiterons une autre fois, décida le mentor. Suis-moi, il ne reste plus beaucoup de terrain à découvrir.

Cette fois, Pelage Vide alla beaucoup moins vite, même si il trottinait. À cette allure, ils mirent beaucoup plus de temps pour arriver devant une ouverture dans le sol, qui intrigua beaucoup l'apprentie. Elle regarda le guerrier, en attente d'une explication.

- Nous sommes juste à côté de la Caverne d'Entraînement, dit-il. Entre, je passe après toi.

La femelle noire et blanche entra en frissonnant dans le boyau sombre. Au début, elle eut l'impression que les murs de pierre se resserraient autour d'elle, mais finalement le chemin s'élargit et elle débouche dans une grotte. Les murs et le sol étaient tapissés de mousse, et il y avait beaucoup de place. De plus, un mince filet d'eau coulait le long de l'une des parois. En balayant l'endroit du regard, elle vit une autre entrée de l'autre côté. Elle demanda :

- Où mène le chemin qu'on voit là-bas ? C'est un raccourci pour arriver au camp plus vite. Nous allons l'emprunter, viens avec moi.

Ils sortirent à nouveau à l'air libre, et Nuage d'Hirondelle remarqua qu'ils se trouvaient dans une combe aux murs de pierre. Elle voyait également un chemin pour sortir, mais il lui paraissait très raide. Elle voyait aussi un énorme bloc de pierre au centre, et se demanda à quoi pouvait bien servir cet endroit. Et comme s'il pouvait lire dans les pensées, Pelage Vide expliqua :

- C'est la Combe du Rocher. Quand c'est la Saison des Feuilles Nouvelles, s'allonger dessus et profiter du soleil c'est très agréable, je pense que tu apprécierais aussi. Mais ne nous attardons pas. C'est le dernier endroit que je voulais te montrer, on peut rentrer maintenant !

- Enfin ! songea la femelle noire et blanche.

Ils n'étaient plus très loin du camp, et la novice sentait déjà les effluves habituelles lui parvenir. Bientôt, elle dépassa son mentor malgré ses pattes endolories et arriva en première à l'entrée. Le guerrier lui promit :

- Demain, je t'apprendrai à grimper correctement et chasser. Et peut-être que j'aurai le temps de t'apprendre une ou deux techniques de combat !

Soulagée, l'apprentie se prit une souris sur le tas de gibier et alla la partager avec ses amis. Et même si ses courbatures la faisaient souffrir, elle se sentait heureuse.