Prologue

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"L'amour, c'est surfait, maintenant, c'est le réalisme."
Hardin, After

Qu'est-il raconté concernant la société de nos jours ? Avec quel genre de mensonges pouvons-nous bercer les jeunes enfants, tard le soir ou encore tôt le matin, au bord de leur lit ridicule ?

Savez-vous que l'union, si intime soit-elle, entre le bonheur et l'amour est si lointaine de la réalité ? Existe-t-elle réellement dans un monde où la haine, ne se retrouve qu'à un tout petit pas de l'amour, le vrai. Cette barrière est si facilement cassable quand bien même la beauté la noie.

Cette barrière que les êtres vivants ne cesse de vouloir dépasser pour tenter de vivre ce petit moment d'euphorie, si court et extrêmement fade, que les créateurs du monde se sont donnés tant de mal à nous offrir sur un plateau d'argent. Pourquoi créer une chose aux aspects beaux et joyeux, pour que les humains, si cruels soit-ils, décident, sur un coup de tête irréfléchi et soudain, de le détruire seulement parce que l'envie leur prend ?

C'est ce que j'aurai sans aucun doute dit si je n'étais pas tombé dedans en m'y enfonçant si loin. Si seulement cette sensation qui vous brûle l'estomac et vous retourne le cerveau n'avait pas décidé d'elle-même qu'il était, pour moi, le moment de souffrir encore un peu plus longtemps, un peu plus fort, j'aurais peut-être pu continuer de balayer le sol de mes pieds.

Fuyez, courez, ne vous retournez pas... c'est ce que j'aurais dit une fois de plus si je n'avais pas ressenti ces sensations si agréables et puissantes. Ces magnifiques battements d'ails dans le creux de mon ventre. Ma tête n'avait cessé de me supplier de partir loin de cette chose si étrangère à ses habitudes tandis que mon cœur, lui, me demander de rester. Mais mon cœur avait insisté assez longtemps pour que je décide de rester. Il avait gagné. Il l'avait emporté sur ma raison.

Le bonheur m'avait frappé de plein fouet. Sans que je puisse m'en rendre compte, j'étais déjà rempli de cette douleur passionnelle au creux de ma poitrine. Celle-ci me brûlait quand je voyais ce qui m'était destiné. N'est-ce pas comme cela qu'ils l'appellent ? La Destinée ? Comme les deux âmes séparées ?

Comme Edward était la destiné Bella, Damon celle d'Elena, Caleb celle de Valentina ou encore Asher celle d'Ella.

Ma Destinée à moi, était grande, brune et si impressionnante. Si belle, si puissante, si brillante. Mais si sombre et dangereuse à la fois. Mais j'arrivais tout de même, malgré ça, à plonger dedans chaque jour un peu plus.

Pourquoi cela devrait-il être si dure ? Pourquoi l'humain s'entêtait-il toujours à vouloir compliquer les choses ? Pourquoi était-il si capricieux et à la recherche de toujours plus que ce qu'il ne possédait déjà ? Ne pouvait-il tout simplement pas se satisfaire de ce que lui donne, si généreusement, la vie ?

Pourquoi somme nous toujours obliger de nous compliquer l'existence avec tant de colère et de haine ? Ne pouvions-nous pas vivre dans une paix totale et une tolérance intégrale ? C'est ce que j'aurais dit si j'étais encore là pour vous le raconter, que cette façon de penser était une réalité.

Où suis-je ? Dans un endroit bien vaste, beau et paisible. Un endroit où les soucis d'avant ne franchissent même plus la barrière de mes pensées. Un endroit où la haine que ressent chaque humain envers autrui continue de persister pour tenter d'exister, en vain. Cette haine meurt en même temps que l'âme, que le corps en lui-même. Elle m'a accompagné aux portes de la blancheur et m'a délaissé au moment où mon corps à décider de m'abandonner à son tour. Elle m'a lâché la main, m'a souri avant de partir dans une direction que je connaîtrais plus.

Cette douleur. Cette douleur si poignante dans mon cœur n'est plus comparable à cette euphorie. Cette douleur-là, elle me brûle, m'agresse, me fait mal à en souffrir. Ce n'est plus en rien la douleur de l'amour que je ressens. Cette douleur-là, c'est la douleur de la mort. La douleur lente et froide de la mort.

Parce que c'est de cette façon que je suis morte. D'une manière si lente et agonisante. Dans le froid total de mes pensées, partant au galop, loin de mon esprit vide et sans vie. Le goût de cette mort est bien plus horrible que ce à quoi je m'étais attendu. Cette mort-là, ma mort, se définit par prendre une vie parce que la haine a envahi chaque recoin du corps de mon meurtrier sans y laisser une once de bon. La rédemption n'existe plus dans ce cas-là.

Avant que l'amour ne devienne ma bouée, ma priorité, la danse prenait le monopole monotone de ma vie sans écarts. Elle était ma ligne de vie avant de rencontrer la dérive qu'il représentait. Il a été mon plus beau, mais aussi mon plus dangereux écart, après tout, cela m'avait coupé le fil de la vie. De ma vie.

Je suis Shea Shelbia, et voici mon histoire.

Celle de ma vie puis celle de ma mort. En espérant qu'elle ne soit pas trop comme dans les films...

clichées et surfaites.

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