Que Sera Sera

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Alors que la péniche tanguait légèrement au rythme des vagues, des bruits sourds et métalliques résonnaient dans ses entrailles. Les bruits étaient irréguliers, tantôt une salve de trois coups rapprochés, tantôt une rafale de coups incessants. Pendant quelques secondes le silence pouvait revenir. Mais il se faisait aussitôt chasser par un long crissement métallique. Et parfois, des cris, hurlements et aboyements incalifiables venaient ajouter de la nuance à ce récital de coups et de violence.m
Kartac réenfonça ses bouchons d'oreilles à l'endroit approprié tout en  chérissant cette maigre barrière contre une insomnie promise. Il se tourna vers le hublot, la lune se reflétait contre la surface de l'eau. Trois coups et un hurlement. Il tenta de se caler sur le roulis régulier de la péniche. Un crissement et le bruit d'un objet lourd qui tombe contre le sol. Il pensa alors à sa journée de demain, à comment organiser l'expédition de la semaine prochaine. Des aboyements et un bruit de mâchoire qui claque. Comprenant qu'il ne trouverait pas le sommeil dans l'immédiat, il alluma sa lampe de chevet, pris un petit livre à la couverture neutre de ses grandes mains vertes. Selon Tarkun, ce livre parlait de la "Purulence Verte". L'ouvrage était relativement récent et écris, comme par hasard, par un elfe ayant vécu à l'époque. Il anticipait déjà le léger flot de vantardise elfique qui venait ruiner des détails historiques. Après tout si des section d'histoire et d'archéologie avaient surgis à peu près dans toutes les universités ses quarante dernières années c'était aussi pour empêcher les elfes de l'époque de modifier l'histoire selon leur bon vouloir.
À contre coeur il ouvrit le livre accompagné par des bruits sauvages. Et il comprit pourquoi Tarkun le lui avait prêté, sur chaque page plusieurs informations étaient raturés et complétés d'annotations écrit dans tout les sens et de toutes les couleurs. Il passa des heures à avancer, revenir en arrière pour lire, relire et rerelire. La bulle qu'il se formait venait parfois se briser sous les bruits de coups et autres sons stridents et inquiétants.
À la fin de ça longue lecture il se posa quelques minutes et se mit à refléchir. 
Tout ce livre, son contenu initial et final. Tout ça restait vague. Et il comprit pourquoi cela passionait autant son amis aux longues oreilles. Parce-que tout restait encore à découvrir. Témoignages indirects et légendes urbaines pullulaient à foisons étant tous aussi différents et possédant tous un fond de vérité commune. On ne connaissait même pas la cause de cette maladie ou malédiction. Simplement des symptômes étranges s'étant contractés sur un seul être. Des témoignages de ses agissements et ses lients étranges avec la pègre. Tout restait encore à établir, définir, éclaircir.
Ses pensaient se tournèrent vers les causes. Un coup violent frappa le sol le faisant trembler. Puis un deuxième. Il se maudit de ne pas pouvoir faire à part de ces bruits. Ses bruits.
"La lycantrophie ! pensa-t-il soudain. "
Mais oui il devait bien exister un lien même mince entre les deux syndromes. L'un vous change en créature mi-homme mi-loups une nuits toutes les pleines lunes. Et l'autre. L'autre, l'autre vous transformait lentement en. Brrr. Rien que d'y penser cela lui faisait froid dans le dos.
Passant une main dans ses cheveux, il jeta un regard par le hublot. Le soleil commençait lentement à se lever, tandis qu'en bas il entendait des râles d'agonie. Quand tous ses longs cris prirent fin et qu'il n'entendit plus qu'un souffle irrégulier et profond. Comme celui de quelqu'un qui aurait commencé à suffoquer. Il imaginait ses poumons qui se soulevaient en déformant la poitrine, comme si, mu de leur propre volonté ils voulaient sortir de ce corps qu'ils habitaient.
Pour la deuxième fois de sa vie, il descendit à la cale. Pour la première fois il desserra le lourd volant mécanique qui lui faisait penser à un gouvernail. Une fois la lourde porte libéré de ses entraves métallique, il la tira péniblement avec effort puis pénétra dans la pièce.
Les murs étaient griffés de toutes parts, et on y voyait l'impact des coups répétés gondoler les murs. Sur le sol gisaient d'immenses touffes de poils et elle. Au centre de la pièce, le dos contre le sol, Meg, elle tentait de reprendre son souffle et le contrôle. Son bras droit était parfois parcouru de spasme. Kartac s'approcha d'elle doucement et posa une pile de vêtement à côté d'elle puis remonta.
À la cuisine, il se mit à préparer le café, mettre la table, sortir les bocaux de verre au contenu sucré.
Après quelques minutes, il entendit des pas irréguliers monter le long de l'escalier. Meg émergea dans l'encadrement de la porte, les cheveux emmêlé, des yeux plissés et la main devant une bouche baillante. Quand elle eu finis de bailler elle dit:
"Ça va t'as réussi à dormir ?
-Comme un bébé .répondit-il en sentant ses paupières se fermer.

Idyie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant