House Of Memories [Kiribaku]

.10.

Pdv Katsuki
Finalement, tout se calme subitement.
Je reconnais son odeur, qui, en moins d'une seconde, se mélange à la mienne. Le sang coule sur mon visage et laisse derrière lui une vague sensation de chaleur.
Comment il s'appelle, déjà?
Kirishima?
Il me tient contre lui. Il me tient fort, comme s'il avait peur que je disparaisse. Je suis épuisé, et le calme qu'il vient de m'amener m'attire.
Je me laisse aller, doucement.

- Tout va bien, Katsuki. Tout va bien.

Il pose sa tête sur la mienne.

- Tout va bien.

Sa poitrine se soulève de plus en plus rapidement.

- Ça va bien se passer. Je te le promets. Tout va bien se passer.

Il souffle doucement. Lentement, mes mains passent dans son dos. Mes doigts caressent le tissu qui le recouvre, et je peux sentir les reliefs qui sont en dessous. Je ne pensais pas qu'avoir du contact avec quelqu'un pourrait me plaire.
Ces sensations me reviennent doucement.
Il se sépare un instant pour examiner ma blessure.
Il déchire un bout de son tee-shirt et me fait un bandage avant de venir mettre sa tête dans mon cou. Je le regarde faire sans esquisser le moindre geste. Tous ses mouvements sont clairs, et d'une douceur que je n'arrive à me représenter uniquement parce que je l'ai vu.

- Reste avec moi...

Il se met à pleurer. Je sens ses larmes sur ma peau. C'est très étrange, comme sensation. J'ai l'impression d'être celui qui pleure tellement ça me fait mal.
Je tire doucement ses cheveux pour le faire reculer. Il évite mon regard. J'essuie ses yeux. Ses pupilles sont aussi rouges que les miennes. Mes mains se placent d'elles-mêmes sur ses joues.
Je l'embrasse.

Pdv Kirishima
Il m'embrasse.
À travers ses lèvres, je peux toucher toutes ses facettes. Toujours plus intenses. Katsuki s'avance jusqu'à m'allonger sur le sol.
Il reprend le baiser.
Ses doigts glissent sur mon torse et remontent sur ma gorge.
Il la serre de plus en plus.
J'échange les positions avec plus de facilité que ce que j'aurais pensé.
À califourchon sur lui, je prends ses mains et entrelace nos doigts.
Ses sourcils tremblent. Il est confus.
Je souris et m'approche. J'effleure ses lèvres. Il essaie de m'embrasser, mais je m'écarte juste assez pour l'en empêcher. Il me fixe.

- Dis, comment ça se fait ?
- De quoi ?
- C'est pas pareil, quand t'es là.

J'hausse les épaules.

- En positif ?

Il hésite un instant, detourne le regard, puis finit par hocher la tête lentement.

- Peut-être que je devrais rester avec toi, alors.

Son regard descend sur mes lèvres.

- Peut-être...

Je m'avance. Je sens son souffle.
La porte s'ouvre.

Pdv Katsuki
J'ouvre les yeux, dans mon lit.
Instinctivement, je regarde l'espace vide à côté de moi.
Il devrait y avoir quelqu'un, et je le sais pertinemment. Je le sens.
Son prénom. Je l'ai sur le bout de la langue. Je ferme les yeux de toute mes forces. Des frissons se baladent sur moi, et je peux presque visualiser ses caresses.
Kirishima.
Il s'appelle Kirishima.
J'esquisse un mouvement : la douleur est telle que j'ai l'impression de me prendre une décharge électrique dans tout le corps. Je me retiens de crier.
Je dois aller le voir. Et je sais où il est.
Poser le pied par terre me coupe le souffle. Je fais un pas. J'ai envie de vomir. Un deuxième. Mes jambes me lâchent. Je m'écroule. En m'appuyant sur le lit, je parviens à me relever.
J'avance.
Ma vue se trouble. Je tente d'ouvrir la porte. Elle se bloque. Fermée à clef ?
Je me précipite vers ma table de chevet. Le tiroir est vide. Les clefs ont disparu. J'ai froid.
Je n'arrive pas à penser comme il faut.
Je m'adosse à la porte et me laisse glisser au sol.
J'ai mal à la tête. Je touche l'arrière de ma tête. C'est poisseux. Du sang. Les images défilent dans ma tête. Puis les sons, en décalé. Un bruit, une explosion, des voix. Tout se mélange.
Une voix de femme se distingue cependant. Je la connais sans la connaître.