Everything has changed

Le brun ténébreux

Lundi 1er Septembre,

Aujourd'hui c'est la fameuse rentrée qu'on attend tous desespéremment.. La rentrée qui risque de changer beaucoup de choses. Pour moi, ma famille, ma meilleure amie.. Je rentre dans un nouveau lycée avec de nouvelles personnes.. Je ne connais absolument personne, à pars une fille. Nora, une grande, fine et belle fille à la peau noire. Elle a des yeux sombres mais pas pour autant vide, ils sont remplis de douleur et d'un passé difficile. Tout comme le mien d'ailleurs. Je ne pensais qu'à une seule chose : me retrouver dans sa classe. Je ne veux surtout pas me retrouver seule de nouveau. Etre seule me terrifie, surtout depuis ma rupture avec Jeremy, qui date pourtant de 9 mois à présent.. Il est toujours dans mes pensées, je n'arrive pas à l'oublier et je ne sais pas si j'y arriverais un jour. En tout cas je l'espère.

Arrivée devant le portail grisâtre du lycée, je prend mon sac et ouvre la portière de la voiture vert lagon de ma mère.

- Bon courage ma puce, passe une bonne journée et essaye de trouver Nora pour pas être trop toute seule. Elle m'embrasse sur la joue. Toujours choquée de sa soudaine occupation envers moi, je ne réagis pas trop, ne sachant quoi répondre, je décide de sortir de la voiture. En claquant la portière, je sens son regard me suivre jusqu'à mon entrée au lycée et l'entendre repartir.

Je stresse. Ne voyant pas Nora devant le lycée, je prend l'initiative de me diriger vers le gymnase : le lieu où se déroule l'appel et la répartition des classes. J'angoisse rien qu'à l'idée d'entendre mon nom retentir dans la salle. De ne pas entendre celui de Nora suivant le mien. Je redoute tellement cette journée, cette année, que j'en perd mes moyens. Je me sens transpirée, malgré la température relativement basse et la buée que forme ma respiration haletant dans le froid matinal. Je remonte les manches de mon cardigan en fine maille gris, essuyant mon front de sueur. Dans le vent et la brûme du brouillard, les batiments gris, le sol en béton et le ciel blanc, je ne peux remarquer qu'une seule chose : le rouge. Le sang desséché et cicatrisant de mes poignets. Je ne peux pas me permettre de me faire remarquer de la sorte, surtout en arrivant dans un nouveau lycée où je pourrais commencer une nouvelle vie, peut-être, qui sait? La fille qui a tenté de se suicider pourrait cesser d'exister pendant au moins un an. Il faut que je cache mes mutilations. Je redessant mes manches, malgré la chaleur qui envahit mon corps peu à peu. Soudainemement, j'apperçois au loin une grande fille mince noire : Nora. Un sentiment de soulagement me traverse de la tête au pieds, dessinant un sourire sur mon visage. Le premier depuis longtemps, peut être bien le dernier de la journée. Je l'a vois m'illuminer de son sourire entourée de ses amies, me faisant de grands signes, en acclamant mon nom. Je me met à rire. Cette fille est incroyable, elle arrive à rester positive le jour de la rentrée et en plus de ça à me faire sourire. Ce qui n'est pas donner à tout le monde.

On se presse de rentrer dans le gymnase, celui ci enfin ouvert aux élèves de seconde. Il y a deux grandes rangées de chaises et en face un piédestrale. Les professeurs se trouvent en face des rangées. Il doit y en avoir une vingtaine. Nora m'entraîne vers la rangée de gauche, dans le milieu, accompagné d'une de ses amies. Celle ci me dit vaguement quelque chose, c'est étrange. Un homme pas très grand, portant des lunettes et une épaisse moustache prend la parole, me coupant de ma réflexion.

- Bonjour et bienvenue à tous et à toutes au lycée polyvalent général, technologique et professionnel de Lynchburg ! Je me présente, je suis Mr Gibson, votre CPE. Nous sommes ici réunit pour vous accueillir et vous enseigner convenablement, comme il se doit de l'être. Aujourd'hui, c'est pour vous, un nouveau départ. La seconde. Un transfert très important du collège au lycée. Pour d'autre, vous avez la chance de recommencer ce départ..

- Il parle de nous, là ! s'exclame Nora, parlant un peu trop fort pour que quelques élèves nous dévisagent mais pas assez pour que le porte-parole nous entendent. Son reflexe est de rire discretement, la main devant la bouche.