Chapitre XXVI (partie 2): Un banquet désastreux

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Le brun n'avait pas particulièrement fait attention aux paroles du dieu nommé Dasos, sa voix était suffisamment basse pour ne pas le faire réagir. Lorsqu'il s'installa sur le banc, Efisio était tranquille. Sa colère n'avait été qu'éphémère et superficielle. Le dieu préférait le calme, quitte à employer les grands moyens afin d'y parvenir.

Il n'avait rien contre le garçon qu'il avait frappé, le jeune homme n'était pas rancunier. Il mangeait tranquillement un morceau de viande, le regard perdu dans le vague, quand celui qui ouvrait trop sa bouche se mit à l'observer tout en parlant. Bien évidemment, Efisio l'ignora, sa nourriture était bien plus intéressante. Puis, le volume sonore n'était pas très élevé.

Même s'il le voulait, le brun n'était pas doué pour tenir une discussion, il choisissait toujours de fuir plutôt que de se ridiculiser. Les deux autres personnes répondront à sa place. C'est ce que fit le blond qui était blessé. Le dieu l'écoutait attentivement, puisqu'il avait haussé le ton. Il comprit que le garçon s'adressait à celui qui se trouvait en face d'eux. Ces deux personnes semblaient se connaître.

Cependant, ce qu'il disait était assez violent, de plus, il criait. Efisio tourna la tête vers lui, ses prunelles sombres le fixaient afin de l'intimider. Il prit la parole, sa voix avait beau être posée, elle n'était pas moins menaçante et glaciale.

- Tu vas t'adresser autrement à ce petit si tu ne veux pas finir comme cet animal qui se trouve dans ma main.

D'un simple geste, le brun écrasa la nourriture qui était dans sa paume, la réduisant en bouillie.

- J'espère que j'ai été très clair.

Il garda ses pupilles noires un long moment sur lui. Mais la viande qui avait sali sa main le dégoûtait alors le dieu prit un morceau de tissu pour l'essuyer. Ses yeux se posèrent distraitement sur Aquilo, son regard avait retrouvé son côté blasé, dépourvu de haine. Le garçon ne savait pas ce qu'il se passait entre eux et sincèrement, il s'en fichait. Arios gâchait cette merveilleuse nuit alors il devait être recadré.

En entendant les paroles du seul dieu qui faisait des phrases compréhensibles, Aquilo secoua doucement la tête de gauche à droite. Il n'avait aucune envie de parler et encore moins de dévoiler ce qui lui travaillait l'esprit depuis une semaine. Il n'avait plus du tout faim et n'avait aucune envie de rester ici, en compagnie d'un dieu effrayant, d'un Arios qui perdait la tête et d'un dieu très gentil mais beaucoup trop enthousiaste.

La voix qui s'éleva ensuite lui fit fermer les yeux. On percevait à son timbre qu'il était déjà sous l'emprise de l'alcool et qu'il laissait échapper tous ce qui lui passait par la tête. Aquilo sentait déjà qu'il s'emportait, tandis que ses mots lui déchiraient le cœur. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors que l'incompréhension le gagnait. Il ne voulait pas croiser son regard, qui serait certainement aussi agressif que ses paroles.

Il hésita quelques secondes, sentant la colère assiéger son esprit. Arios n'avait aucun droit de lui parler de la sorte alors qu'il était l'unique raison de leur éloignement. C'était lui qui avait fait une erreur, le blondinet avait simplement été submergé de pensées contradictoires et il avait préféré prendre du recul. C'était dans ses droits.

En revanche, le dieu dépassait les bornes. Aquilo se sentait humilié devant les deux autres dieux, et il ne pouvait pas tolérer ça. En entendant son poing taper sur la table, le garçon sursauta, les paupières toujours closes.

Lui qui avait toujours privilégié le calme et la discrétion lors d'échanges brutaux, se sentait animé d'une rage immense, qui se déversait dans ses veines aussi violemment qu'un ras de marée. Le visage toujours baissé, il releva ses prunelles dans la direction du jeune homme alcoolisé.

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