Chapitre 2

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Le soir, Ela et moi nous baignons dans le lac près du camp. Nous sommes en sous-vêtements et nageons lorsque je vois Malik arriver près du lac. Malik à 20 ans, notre âge. Il est le fils du chef du clan le plus proche du nôtre, à l'ouest. Nous nous connaissons depuis que nous sommes enfants mais passons notre temps à nous chamailler. Depuis deux ans, nos pères nous ont voués à nous marier. Malik nous sourit et retire son tee-shirt, prêt à nous rejoindre.

- Il ne peut pas te lâcher celui-là, me souffle Ela en souriant.

Je souris et sors de l'eau pour le rejoindre.

- Tu viens si loin te baigner ? Je me moque gentiment.

J'enfile mon tee-shirt

- Je voulais te voir.

Ela nous rejoint et commence à se rhabiller.

- Je t'ai manqué ? Je réponds.

J'enfile mon short.

- Des hommes de la royauté rôdent dans le coin ces temps-ci. Méfiez-vous. 

- Ne t'inquiète pas pour nous, dit Ela. On sait se défendre. 

- Nos relations avec les clans du Nord commencent à s'envenimer, répond-il.

- Je ne parle pas de politique Malik, arrête, je le coupe froidement.

- Alors parlons mariage

Je rigole.

- Tu sais qu'on devra en parler, insiste-t-il.

- Non. Mon père est au courant, je ne me marierai pas avec toi.

Depuis la première fois que j'ai entendu mon père évoquer ce stupide mariage je l'ai refusé. Je ne me marierai par obligation, pour unir deux peuples ou autre raison politique. Je me marierai si je le souhaite, avec l'homme que j'aime. Les mariages arrangés sont très fréquents dans la région mais je refuse cette idée.

- Ton père est le premier à vouloir nous unir, reprend-il. Tu devras honorer la tradition.

- Mais ton père n'est pas capable de donner autant qu'on lui propose alors pour l'instant, c'est au point mort.

- On n'y échappera pas

- Malik, ne m'en parle plus.

Le craquement d'une branche nous surprend et nous nous retournons rapidement. Un sauvage approche de nous. Les sauvages sont des Hommes vivant isolé ou en groupe. Ils n'appartiennent à aucun clan, sont nomade et vive très pauvrement, grâce aux pillages. Il s'agit d'un homme âgé, courbé, amaigri et dont les vêtements tombent en lambeau.

- Mademoiselle, un peu de pain s'il vous plaît, dit-il d'une voix chevrotante.

Ela se met devant moi et sort son épée pour la pointer vers l'homme.

- Depuis quand les sauvages demandent ? Vous avez plutôt l'habitude de vous servir, râle-t-elle.

- Je ne quémande que du pain

Je passe devant Ela et baisse son arme. Malik observe la forêt à la recherche d'autres comme lui.

- Je vais te chercher ça, je dis.

- Quoi ?! S'exclame Malik.

- Pour une fois qu'un sauvage demande poliment du pain, sans nous voler, je ne vais pas lui jeter la pierre

- Vous êtes trop bonne mademoiselle, me dit le vieillard.

- Surveille-le, je dis à Ela.

Je disparais et réapparais un peu plus tard avec du pain. Il le prend rapidement, affamé.

- Tu es complètement folle ! Gronde Malik

Je le fixe.

- Ici tu es sur mon territoire, se sont mes règles. Si tu as un problème, ça m'est égal.

- Remercie-là, dit Ela au sauvage  

- Tu fais preuve de faiblesse ! reprend Malik.

- Moi je suis faible ?!

- Je ne remercierai jamais des barbares dans votre genre, répond froidement le sauvage à Ela.

Malik l'attrape par le cou, le plaque contre l'arbre et lui pose un couteau sous la gorge.

- Tu t'adresses à la meilleure guerrière de tous les clans réunis alors surveille ton langage crasseux, dit-il méchamment au vieillard.

Je sors rapidement mes deux épées, pose le dos de la première contre l'abdomen de Malik pour le faire reculer et pointe la deuxième sur la poitrine du sauvage.

- Toi, si tu ne veux pas finir éventré je te conseille de déguerpir rapidement d'ici, je dis à l'intrus.

Je le relâche et il s'enfuit. Je me tourne vers Malik, remanie mon épée et pointe la lame sur sa gorge.

- Toi, je n'ai besoin de personne pour me défendre et ne t'avise plus jamais de créer de conflit, au sein de mon clan, sans mon approbation. De plus, je te signale que le faible ici c'est toi car contrairement à moi, au moindre problème tu sors les armes.

- Range ton épée Talia, dit-il d'un ton amer.

- Et sinon quoi ?

- Je te la fais bouffer

Je souris. Je me penche, tends ma jambe et le frappe derrière les genoux. Il tombe au sol et je m'à genou sur lui, mon pied appuyé sur sa trachée. Je pointe mon poignard sur son cœur

- Attention à ce que tu dis, je pourrai te tuer sans remord.

- Ce serait une déclaration de guerre.

- Je te l'ai dit, je ne parle pas de politique

Je m'écarte. Il se relève

- Rentre chez toi, je dis sévèrement.

- Ça, tu me le paieras

- J'adorerai te mettre une raclée, je réponds en souriant.

Il peste et s'en va. Ela et moi rentrons à notre tour. 

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