Aymee Parker T2 - La Marque Maudite

Chapitre 33 : Adieux

Hepzibah's POV

Hepzibah sortit de chez elle en verrouillant la porte. La grande jeta un coup d'œil aux environs tout en replaçant les lanières de son sac. Comme d'habitude, elle se demanda pourquoi la rue s'appelait Magnolia Crescent étant donné qu'il n'y avait aucun magnolia dans les environs. En fait, il n'y avait pratiquement pas d'arbres, seulement des petits arbustes bien taillés uniformément pour séparer les terrains entre les maisons. Tout était si morne qu'il était improbable que des gens viennent réellement s'installer dans ce quartier et pourtant, il y en avait des voisins. Beaucoup trop, de l'avis d'Hepzibah.

Quel quartier pourri, pensa Hepzibah en descendant l'allée de sa maison.

La Poufsouffle sortit sa baguette de sa poche pour appeler le Magicobus. Il ne fallu pas attendre longtemps avant que le bus violet à double impériale n'apparaisse. Le guichetier avait toujours autant de boutons qu'à l'habitude et ne lui demanda même pas quel était son arrêt. C'était toujours le même.

Il lui tendit son ticket et Hepzibah fila se trouver une place au deuxième étage puisque le premier était plein. Les sorciers s'écartèrent sur son passage, lui cédant même leur place. Personne ne voulait s'assoir près d'elle, au risque d'être associés ensemble.

Hepzibah s'installa finalement au fond du bus, là où elle aurait enfin la paix. Elle sortit la lettre urgente qu'elle avait reçu quelques minutes plus tôt pour la lire. Le bout de papier avait été rédigé par Miriam Strout, la guérisseuse-en-chef. Hepzibah n'avait pas eut besoin de savoir le contenu de la lettre, c'était facile à deviner : c'était aujourd'hui.

Pour passer le temps, Hepzibah prit quand même la peine de lire le contenu de l'enveloppe.

Miss Smith,

Je crains que votre mère n'ait plus que quelques heures à passer à nos côtés. Votre père est déjà avec elle, mais elle demande votre présence à son chevet. Mortaga semble avoir des dernières choses urgentes à vous dire avant de partir. Veuillez venir dans les plus brefs délais.

Mes sympathies,

Miriam Strout.

- Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ses sympathies? marmonna Hepzibah entre ses dents.

Tout de même, la lettre eut le don de piquer sa curiosité et son agacement. Qu'est-ce que sa mère avait de si urgent à lui dire? Pourquoi ne l'avait-elle simplement pas mis dans cette lettre? Ou lui avoir dit plus tôt? Maintenant, Hepzibah était coincée et n'avait pas le choix de se rendre à l'hôpital. Elle allait devoir passer des heures à l'écouter gémir et se plaindre pour finir harcelée par les condoléances des guérisseurs.

Ça a intérêt à être important, grommela intérieurement la géante.

- Hey, Smith! l'interpella enfin Rocade. C'est ton arrêt!

Hepzibah attrapa son sac et descendit les marches pour sortir, payant son tarif au passage. Elle eut à peine posé les deux pieds sur le trottoir que le Magicobus s'enfuit dans un coup de vent. Les moldus ne firent même pas attention.

Hepzibah traversa la rue bondée pour finir devant la vieille vitrine de Purge & Pionce Ltd. Ce magasin avait un aspect extérieur miteux et mal famé qui suffisait amplement à repousser les moldus. Elle toqua dans la vitre avant de parler au mannequin avec une horrible robe en nylon vert.

- J'ai reçu la lettre d'urgence de Strout pour visiter ma mère, Mortaga Smith.

Heureusement, la magie était à l'action, alors le mannequin n'eut aucun mal à entendre la voix basse d'Hepzibah malgré le brouhaha de la rue surpeuplée. Il ne fallut pas longtemps avant que le mannequin ne fasse le subtil geste de la main pour lui indiquer qu'elle pouvait passer. L'impression familière du rideau d'eau fraîche contrastait avec l'atmosphère sèche et chaude du hall d'hôpital.