Chase le savait, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler. Il a atteint sa cible et entre eux, les étincelles ont déclenché un brasier dont les flammes ont tout ravagé sur leur passage. Le désir les a consumés et lorsque la combustion est a...
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Avant que Tom ne refasse surface, je trouvais le temps long. Je passais mes journées et mes nuits à me demander ce qu'il nous réservait, ce qu'il attendrait de nous. Jamais je n'aurais pu imaginer que nous en arrivions là presque un mois après notre retour de France.
Je ne pensais pas cela possible mais depuis lundi, le temps est encore plus long. Chaque jour qui passe est un véritable supplice. Chaque nuit est un cauchemar et pourtant, je ne ferme pas les yeux.
Le décès de Linh pèse sur ma conscience bien plus que n'importe lequel. Je revois constamment sa jumelle s'effondrer dans les bras d'Harmonie. Je ressens sa peine et sa douleur jusqu'au plus profond de mes entrailles. Je me sens responsable de tout ce bordel et je regrette de ne pas pouvoir le dire, de ne pas pouvoir crier sur tous les toits que, oui, je suis coupable. Je regrette de ne pas pouvoir m'excuser au moins une fois. Je pourrais le faire. Au point où j'en suis, je pourrais dire la vérité mais tout le monde sait qu'Harmonie était avec moi lundi matin. Si je parlais, cela ne ferait que lui ajouter davantage de problèmes et ce n'est pas ce dont j'ai envie. Je lui ai causé suffisamment de soucis pour une vie entière.
La journée, c'est à Joe que je pense. Mon coloc, mon meilleur pote, mon frère. Je l'ai envoyé tout droit dans un lit d'hôpital et comme si je ne m'en voulais pas déjà assez, comme si je n'étais pas mort de trouille à l'idée qu'il y reste, James ne fait qu'accroître ma culpabilité. Même un aveugle verrait les regards noirs qu'il m'adresse à longueur de journée. Il ne sait rien de la vérité, mais c'est comme s'il savait déjà tout. Il a compris que je cachais quelque chose. Il a peut-être déjà envisagé que je sois responsable de ce qu'il s'est passé et il aurait raison d'y croire.
Il veut que je cède et en attendant que je craque, il a décidé de me faire vivre un enfer. Il ne m'adresse plus la parole, il ne me propose jamais de l'accompagner à l'hôpital et il m'ignore royalement. Au fond, je le comprends, mais j'ai du mal à ne pas me voiler la face. Les trois-quarts du temps, je lui en veux. On devrait se soutenir, se serrer les coudes dans ces atroces moments. Au lieu de ça, il me fait payer mon silence.
- Chéri, tu peux venir une seconde. Il faut qu'on parle.
Ma mère s'appuie contre le chambranle de la porte de la cuisine d'un air décontracté. Pourtant, son sourire est crispé, les traits de son visage tendus. Cette discussion n'annonce rien de bon.
- Bien sûr, j'arrive.
Elle s'éclipse et je m'empresse de terminer le chocolat chaud que j'apporte aux filles. Je dépose les bols sur la table, là où elles jouent à un jeu de société depuis plus d'une heure. Harmonie est venue, comme elle me l'avait proposé la veille, et Jenny était ravie de la voir arriver. Heureusement que mon amie parle couramment anglais, c'est bien plus simple que d'utiliser un traducteur.
- Merci, souffle-t-elle en m'adressant un sourire. - Tu viens jouer avec nous Chase ? demande ma sœur sans quitter le plateau des yeux. - Je dois parler avec maman, je viendrai après.