Chapitre 13

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La ballade en trotinnette auprès d'Alec me semble surréaliste et à la fois tellement naturelle.
L'air reste doux en ce début de soirée, mais le ciel est caché par une épaisse couche de nuage gris.

Alec gère avec une aisance naturelle comme s'il utilisait tous les jours ce mode de transport pour se rendre à son travail. Le visage détendu et rieur d'un enfant en plein jeu, il a l'air de s'amuser et de savourer cet instant de liberté.
Nous roulons sans plan, au hasard - un hasard un peu calculé quand même- et je sens l'air balayer mes cheveux détachés.

Nous avons rejoint la Seine, et nous la longeons afin qu'on puisse voir le monument métallique incontournable de Paris.

Un groupe de jeune nous prend de vitesse, et nous passe devant en rigolant gentiment.
Alec me demande si on va se laisser faire. Et nous voilà accélérant dans une courte poursuite amicale avec de parfaits inconnus.

Au feu, nous nous stoppons tous et ils nous souhaitent une bonne soirée. Le genre de petite chose qu'Alec ne doit pas connaître très souvent.

Une fois la Tour-Effeil passée, nous nous arrêtons pour nous balader le long des quais. J'adore cette promenade, je trouve que l'éclairage sobre lui donne un côté intime. Nous marchons une bonne heure tout en discutant. Il a troqué sa casquette de l'homme séducteur arrogant pour celle du garçon sincère et ouvert à tous sujet de conversation.

Malgré la discussion amicale, La tension reste persistante entre nous, une attraction, mais ça ne l'empêche pas de partager avec moi des moments simples où nous livrons un peu de notre vie.

- Quelle est la suite de la visite ?
- Avant qu'il se mette à pleuvoir j'ai un dernier endroit à te montrer. C'est le lieu que je préfère.
- Parfait, j'ai hâte de voir !

Nous reprenons nos trotinnettes sillonnant des rues de plus en plus étroites, pavimenteuses, et escarpées et nous rigolant des secousses ressenties et des chutes que nous évitons de justesse.

Nous arrivons devant la grande butte où se trouve le sacré cœur.
- Une église, tu m'emmènes à l'église ? Tu vas vite chérie, y a des étapes que je préfère avant d'en arriver là ! Toujours avec son air séducteur.
- Arrete... je mime de le pousser parce qu'il est énervant.
De là-haut, on a une vue imprenable de la ville.
- ok on y va, dit-il pendant qu'il m'attrape la main pour monter la centaine de marches qui nous séparent du sommet.

Pendant que je commence à buffer de l'effort physique, mais aussi du rythme de mon cœur qui s'emballe de ce contact, lui monte les marches à une allure sportive, un sourire enthousiaste aux lèvres.

Une fois au sommet, il contemple Paris, éclairée de ses lumières, à nos pieds. Cette vue m'a toujours donné le sentiment que le monde nous appartient.

- C est magnifique ! C'est pour ça que tu adores cet endroit ?
- Oui, mais aussi pour une raison personnelle.
- Je t'écoute! On a toute la nuit devant nous.

- Petite, je suis venue plusieurs fois avec mon père, et dans mon imagination d'enfant, cette église ressemblait au palais dans Aladin. Et mon père me surnommait « ma petite princesse Yasmine »
Et chaque fois que je reviens ici, j'ai cet agréable souvenir qui me revient en tête.

- C'est une très belle raison d'aimer ce lieu dans ce cas.

Il regarde à nouveau la vue quelques instant, silencieux, avant de se rapprocher de moi, de plonger son regard dans le mien plus sérieusement et de me demander :
- Et sinon princesse Yasmine, y a-t-il un Aladin dans ta vie ?

Mince. Whaou je l'avais pas vu venir. Je... je sais pas quoi répondre. J'ai pas envie de casser l'ambiance en étant honnête mais je ne veux pas mentir.

Il s'approche encore plus ne laissant que quelques centimètres entre nous, et pose son doigt sur mes
lèvres mimant le signe du silence, prononçant un léger « shhhhhhut », comme si il ne voulait pas rompre ce moment entre nous.

Il est tellement près que je sens son souffle chaud sur mon visage. Il passe sa main dans mes cheveux et là laisse s'attarder sur ma joue. Tout mon corps est en ébullition, mes sens en alerte. Ses lèvres m'appellent , c'est plus qu'une envie, c'est un besoin.
Un besoin urgent que je dois satisfaire.

Brisant toutes mes règles, je saisis sa tête avec mes deux mains, et l'embrasse fougueusement, un baiser dont il répond immédiatement en pressant encore plus son corps contre le mien.
Je ressens toute l'envie qu'il a pour moi, sa respiration s'accélère, ses baisers se font coquins parcourant maintenant mon cou, ses mains parcourant mon dos.

Et dans un murmure de désire, il me dit :
- Putain tu vas me tuer, il nous reste 30 minutes de trajet avant de rentrer...

After that nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant