Chapitre 8

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En fin de journée on frappe à ma porte, mon père entre. Je remonte mes genoux contre ma poitrine.

- Je ne veux pas te voir, je dis en détournant le regard.

- Je t'avais demandé de rentrer.

- Je n'allais pas laisser tous ces gens mourir en sachant que la garde n'était pas là, je dis en le regardant à nouveau.

- Arrête Talia, garde ou pas tu les aurais rejoint.

- Oui, parce que j'aime défendre mon clan

- Ce n'est pas ce qu'on attend de toi, dit-il fermement.

- Je n'épouserai jamais ce sauvage. 

- Si, sûrement du moins.

- Ils voulaient juste te faire peur, je m'énerve. Ils sont tellement faibles qu'ils ont profité que notre garde soit absente pour attaquer. 

- Ils sont intelligents.

- Je ne te pardonnerai jamais de m'avoir humilié ainsi.

- Talia, tu m'as manqué de respect devant tout le clan et il y avait des accords en discussion

- Je ne vois pas en quoi je t'ai manqué de respect. Cet homme s'est moqué de toi, m'a provoqué, a essayé de me tuer, je me suis défendu

- Tu as failli déclencher une guerre.

- Je savais ce que je faisais

- Non ! Tu t'es montré impertinente !

- Tu ne me fais pas confiance de toute manière.

- Tu ne fais que me décevoir !

Je sens les larmes me monter aux yeux mais me retiens de pleurer devant lui. Il quitte la chambre en claquant la porte.

Je passe le reste de la journée seule, à pleurer, tenter d'imaginer à quoi pourrait ressembler mon avenir, que ce soit avec cette homme ou avec Malik. Je ne cesse de repenser à cette scène où j'ai dû m'agenouiller et m'excuser devant cet homme qui venait de me poignarder. Je suis tellement en colère. Et les mots de mon père, « tu ne fais que me décevoir », ne cessent de résonner dans ma tête.


Je passe la semaine dans ma chambre à me morfondre. Je ne revois pas mon père, je ne vais pas au feu de camp, je refuse l'invitation de Malik à l'une de ses fêtes. Ela tente par tous les moyens de me faire sortir mais je refuse. Elle essaie de me faire penser à autre chose, me parle d'Édouard, qu'elle a revu plusieurs fois. 

Le mardi suivant Ela me réveille des 9h, attrape mon bras et tente à nouveau de me sortir du lit.

- Allez debout ! Il fait beau, on sort !

- Non je n'ai pas envie.

- Il y a des gardes de la royauté qui rôdent, des sauvages à éloigner

- Non, on a une garde pour ça, moi je ne suis pas habilitée à prendre les armes.

- Alors on va se baigner

- J'ai mal au bras

- On va se promener

- Mon père croira que je failli à mon devoir

- Talia ! On sort.

Elle me tire et je tombe du lit. Nous rigolons et je me relève

- S'il te plaît... me supplie-t-elle

- Très bien, je lui accorde

- Super !

Elle part se préparer. Je me lève et m'habille en faisant attention à mon bras. Je prends mes armes et nous sortons dehors. Nous descendons de notre cabane et rejoignons le village. Je salue quelques amis et villageois. J'ai l'impression que nous sommes observée. Je ne remarque pourtant personne en forêt. Nous faisons le tour du marché puis allons laver le linge de la famille d'Ela au lac.

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