Comment l'aimer ? - One shot Eremin

comment l'aimer ?

— Ce soir il y aura Mikasa ! Tu te rends compte ? Peut-être que j'aurais enfin une chance avec elle ?

Armin m'écoute sagement, assis en tailleur sur mon lit pendant que je me prépare. Lui ne s'embête pas à attacher ses cheveux — de toute façon il se les ai coupés récemment —, ni à mettre de l'eye-liner. J'ai décidé d'adopter ce look quand j'ai laissé pousser mes cheveux, il faut dire que la puberté m'a bien aidé. Aujourd'hui, je suis le gars le plus populaire de mon lycée, aussi bien au près des filles que de mes amis. Malgré mes résultats médiocres, mes professeurs m'apprécient assez, sans doute parce que contrairement aux autres idiots, je fais des efforts et je ne fous pas le bordel en classe. Pas comme Jean par exemple, avec son prénom du XXème siècle, cette tête de cheval se croit tout permis. J'ai encore du mal à croire qu'il passe tout son temps avec Marco, aka le mec le plus discret que je connaisse, encore plus qu'Armin.

— Tu crois qu'Annie va venir ? Il paraît que son paternel lui met la pression et que du coup elle étudie à fond la physique chimie. Ça serait cool qu'elle soit là, je suis sûr que tu as toutes tes chances avec elle.

— C'est faux, elle ne m'intéresse pas ! s'indigne-t-il. En plus, Bertie est fou amoureux d'elle.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je suis certain que Bertie se tape Reiner, je dis en traçant au noir mon liner sur l'œil gauche. Et puis même, tu vas pas le laisser te prendre ta place sous prétexte que tu la connais depuis moins longtemps que lui ?

— Je viens de te dire qu'elle ne m'intéresse pas.

Il a parlé sur un ton très sec, limite agressif, ce qui ne lui ressemble absolument pas. Je jette un coup d'œil derrière moi à travers le miroir. Je m'attendais à ce qu'il soit rouge de honte parce que je pensais qu'il voulait vraiment sortir avec Annie, mais au contraire. Ses yeux croisent les miens dans la glace. Je me retourne, il soutient mon regard, il ne baisse pas la tête comme il a l'habitude de faire dans ce qui peut le plus s'apparenter à une dispute.

— D'accord, d'accord, calme toi bébé. J'arrête de t'emmerder avec elle, j'ai compris.

Ah oui, « bébé ». Une fois en seconde, une fille encore au collège que je ne connais même pas est venue me parler à mon casier alors que je discutais avec Armin, et elle m'a ouvertement dragué. A la fin de son éloge à ma personne, elle est partie dans un clin d'œil en disant « à plus bébé ». Ça a fait beaucoup rire le petit blondinet qui s'est immédiatement mit à m'appeler comme ça, et pour me défendre je faisais pareil. Aujourd'hui c'est devenu tout simplement un surnom qu'on se donne de temps en temps.

— Comment tu sais que tu as des chances avec Mikasa ? demande-t-il alors que j'ai repris ma séance maquillage.

— Bah je sais pas trop comment dire, on est juste très proche c'est tout.

— Nous aussi on est très proche...

Je le regarde de nouveau à travers le miroir : là il est rouge comme une pivoine. Trop mignon.

— C'est pas la même chose chouchou.

Je sens bien que c'est le genre de conversation où je peux utiliser pleins de surnoms débiles sans que ça ne paraisse bizarre. De toute façon il a raison, lui et moi on est très proche. Notre amitié a toujours été très fusionnelle et les choses entre nous très naturelles. Les gens se sont même posé des questions quand une fois, en sport, j'ai voulu lui demander de l'aide pour me porter afin que je monte sur une poutre de gym. Sauf que voilà, j'ai mal formulé ma phrase... je ris au souvenir de cette anecdote.