En arrivant dans le pôle cancérologie, une femme aux cheveux noirs foncés et aux yeux clairs accueillit Michael d'un sourire et les bras ouverts. Je devinais aisément qu'il s'agissait de sa tante. Après son accolade, l'adulte le détailla et articula :
« Tu as changé mon garçon. Comment tu vas ? »
Michael lui offrit un réponse brève, lui renvoyant la même question. Ce dernier, d'ailleurs, me rapprocha de lui instinctivement en m'attrapant par la hanche. Cela attira l'attention de sa tante sur moi.
« Qui est ce jeune garçon blond ? Questionna-t-elle. »
Le brun me scruta avant de se détourner vers sa tante et de lui avouer :
« C'est mon petit-copain.
-Ravie de te rencontrer... fit-elle.
-Joshua, me présentais-je en lui tendant ma main, qu'elle saisit.
-Cela me rassure que tu ne sois pas seul, mon grand, confia-t-elle à son neveu en se tournant vers lui. »
Michael acquiesça en lui offrant un sourire, changea ensuite de sujet pour s'enquérir de sa vie. Ils eurent un rapide échange, se donnant les savoirs essentiels sur les activités de l'un et de l'autre. Quand ce genre de sujet fut clos, mon compagnon attaqua directement :
« Tu l'as prévenu ?
-Oui. »
Il grimaça, sûrement inquiet et mal à l'aise. Alors, la femme déposa une main sur son épaule, planta ses prunelles dans celles Michael et articula :
« Prépares-toi, elle n'a pas changé. »
Le brun eut un air dépité, anxieux et blasé. Je me collais encore plus à lui, mêlais nos mains ensemble et le fixais. Il coula un regard vers moi et nos prunelles s'accrochèrent. Je ne lui offris pas un mot, mais je le soutenais et il devait bien s'en douter. Michael monta son bras à mon cou, qu'il entoura avec avant de déposer un baiser sur ma tempe. Ensuite, il rompit notre contact, prêt à affronter cette situation. Je reculais de quelques pas, observant les deux adultes se jauger avant de me tourner le dos pour se diriger vers la porte. Sa tante s'approcha de lui, et Michael posa son bras sur ses épaules. Il me jeta un œil et je hochais la tête pour lui signifier que je l'attendais.
***
Un magazine datant du mois d'avant dans les mains, je patientais que la rencontre se passe. Je me doutais que cela ne devait pas être joyeux, et que c'était particulièrement difficile pour Michael. De ce que je savais, il n'avait pas revu sa famille depuis ses 18 ans. Il en avait maintenant huit de plus. Je me questionnais donc sur les émotions qu'il devait ressentir en revenant. Peut-être était-ce dur de se douter qu'il ne serait jamais plus observé avec amour ? Peut-être ressentait-il un vide sans une famille à ses côtés ? Mes yeux glissèrent régulièrement sur la pendule, traînant là sur le mur blanc. Les minutes semblaient être des heures, s'écoulant avec une lenteur affolante. Ensuite, je scrutais brièvement la porte. J'attrapais finalement une seconde revue, et la feuilletais. Or, mes pensées étaient entièrement tournées vers Michael, vers ce qu'il vivait entre ces quatre murs, juste à quelques pas de moi. J'aurais voulu me lever, le rejoindre et faire face avec lui. Cela n'était pourtant pas mes histoires, et je voyais mal Michael accepté que je m'immisce dans tout cela. Il voulait me préserver, parce que j'étais jeune. Cette volonté expliquait notamment qu'il ne m'ait pas proposé de l'accompagner. Parfois, pourtant, j'aurais aimé qu'il cesse de me voir par mon âge. Depuis notre première rencontre, cela avait constitué une forme d'obstacle entre nous qu'il nous faudrait discuté. Je ne devais pas être chaperonné, il fallait qu'il en soit conscient. Je soufflais, redressant mes prunelles en quête d'un moindre mouvement. Le seule que je décelais fut celui d'une aide-soignante.
***
J'entendis du bruit, une porte grincer et je me redressais sur l'assise en découvrant qu'il s'agissait de celle menant à la chambre du parent de Michael. Je lançais à moitié la revue coincée entre mes mains sur la table, et me hâtais vers mon copain qui n'avait pas fière allure. Ses traits étaient tirés, son front plissé et ses yeux étrécit. Tout cela m'indiquait sa sourde colère. Sa tante, elle, fronçait les sourcils, un air agacé sur son visage.
« Connasse, pestiféra-t-elle alors une fois la porte fermée. »
Michael quitta sa tante des yeux et m'observa. En quelques enjambées, nous nous retrouvâmes à la même hauteur. Mon compagnon m'enlaça alors, serrant ses bras autour de mon cou, plongeant son visage dans mon cou. Une longue expiration vint chatouiller ma peau. J'enroulais mes mains autour de lui, en plaçant une dans ses cheveux afin de les ébouriffer. Cela n'avait pas dû être de tout repos. Je déposais un baiser sur sa tête, m'intéressant :
« Alors ?
-Infecte. »
Cela suffit à comprendre que l'entrevue s'était déroulé de la pire manière possible. Je soupirais, sentant ma compassion pour lui grandir.
***
Sa tante nous invita au restaurant, pour remonter le moral des troupes alors que nous étions sur le parking. On se sépara donc pour récupérer les voitures, grimpa dans la notre et Michael tourna la clé, fit ronronner le moteur. Ses yeux étaient vides, je le sentais vraiment perturbé et particulièrement fatigué. L'entrevue avec sa tante hors de ces murs lui changerait sûrement les idées, et c'était tout ce qui comptait. Alors que nous sortions de notre place, je posais ma main sur la sienne, qui tenait la boîte de vitesse. Michael releva alors nos mains, porta la mienne à sa bouche pour y déposer un doux baiser. Je ne pus retenir un petit rire qui attira son attention, dès lors qu'il s'extirpa de sa place. Son sourcil était arqué, et il me dévisageait. J'articulais, mes lèvres s'incurvant :
« J'ignorais que tu étais vieux jeu avec tes petits bisous sur la main. »
Il roula des yeux, non sans pourtant sourire. Je préférais cette moue.
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Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - Terminée
Romance*MxM* / *Homoromance* Tout était parti d'un sachet trouvé par hasard dans mon casier. Dès ce moment-là, j'étais foutu parce que l'un des flics appelé était aussi sexy en uniforme et avait un regard aussi clair que le ciel. Dès lors, ce fut comme si...