Les échos de voix et de cris perçaient à travers les murs épais du manoir Malefoy.
Drago sursauta lorsqu'un bruit sec se fit entendre à quelques mètres de la porte de sa chambre. Quelqu'un avait transplané dans le couloir. S'ensuivirent des bruits de pas puis, une porte qui claque.
Cela faisait maintenant plusieurs semaines que le manoir était l'épicentre d'une agitation sans précédent. Les Mangemorts se succédaient à toute heure du jour ou de la nuit... La demeure Malefoy n'avait jamais été un havre de paix pour quiconque, mais c'était ce qui ressemblait le plus à un « chez soi » pour Drago, du moins jusqu'à présent.
Aujourd'hui, il avait l'impression que les couloirs étaient plus sombres, les pièces plus froides, les coins plus poussiéreux... et ces cris, encore et toujours ces cris. Drago avait pris l'habitude de se couper de l'atmosphère des lieux, se répétant inlassablement les mêmes phrases :
" Je ne crains pas les coups du sort,
Je ne crains rien, ni les supplices,
Ni la dent du serpent qui mord,
Ni le poison dans les calices,
Ni les voleurs qui fuient le jour,
Ni les sbires, ni leurs complices..."
Drago ne savait plus vraiment quand ces phrases lui avaient été contées, dans son enfance de toute évidence, mais elles l'avaient marqué. Il avait l'étrange impression de sentir une main dans ses cheveux et une odeur de lavande en les récitant. C'est ainsi qu'il se coupait du monde, des cris, de la pression, du devoir familial, de tout... Les heures se succédaient parfois, sans qu'il ne bouge, assis sur son lit en répétant ces vers. Sa tante appelait cela « l'occlumancie », cette aptitude à se couper de tout. Pour lui, c'était comme une seconde nature, entretenue d'années en années. Sa froideur, ce retrait, c'était bien la seule chose pour laquelle il semblait doué. Du moins, c'était la seule chose pour laquelle son père avait un semblant de fierté, dommage que ce fusse la seule compétence dans laquelle Drago n'ai jamais voulu exceller.
Trois coups retentirent à sa porte, le jeune sorcier remarqua seulement à cet instant que la nuit était tombée. La porte s'ouvrit sur Lucius Malfoy, sa voix rauque et rocailleuse brisa les rêveries de Drago.
- Drago ? Viens avec moi.
Sans répondre, Drago se leva et suivit son père. Les lumières tamisées du couloir reflétaient les ombres des deux sorciers, celle du père noyant celle du fils, comme un symbole qui n'échappa pas au jeune homme. Le bruit de leurs pas fut remplacé par des échos de voix à mesure qu'ils avançaient le long du couloir obscur. La discussion semblait animée et Drago rentra instinctivement la tête dans les épaules. Le bruit l'indisposait de plus en plus, il aurait tué, littéralement, pour une journée de silence. La salle à manger du manoir était à l'origine du tumulte, Bellatrix et sa sœur se disputaient et l'échange houleux s'interrompit à l'entrée de Lucius et Drago.
A peine eut-il passé la porte que Drago leva les yeux sur sa tante. Elle semblait extatique pour une raison qu'il ignorait. Ses yeux brillaient d'excitation et cela n'augurait jamais rien de bon, du moins pour qui ne partageait pas ses sombres desseins.
Lucius, se tournant vers son fils, plaça ses mains sur les épaules du garçon. Il ne put s'empêcher de remarquer qu'il n'avait plus besoin de se pencher pour mettre son visage à la hauteur de celui de Drago. Du haut de ses seize ans, son fils unique avait bien grandi.
- Drago, j'ai une mission à te confier. Le maître désire te parler et je veux que tu m'écoutes attentivement...
Un frisson d'excitation remonta le long de l'échine du jeune homme. Il n'avait jamais rencontré le maître des ténèbres en personne. Il avait ouï l'écho de sa voix dans les cachots du manoir une ou deux fois mais jamais il n'avait eu l'honneur de partager sa présence.
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La naissance d'un Mangemort
FantasyDrago va commencer sa nouvelle vie, celle qu'il attends depuis toujours... Mais les désillusions semblent pleuvoir dans la vie du Serpentard. L'histoire commence au début du Tome 6 de la saga. Le monde et les personnages appartiennent à J.K Rowling