Come back, please

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PDV Chifuyu

« Dis, Chifuyu ! »

Il était là. C'était lui.

« T'aimes les peyoung soba ? »

Il avait été le premier homme que j'ai admiré et accepté de suivre. Baji Keisuke-san.

ƚɾαɳʂιƚισɳ


Je me levai, ignorai les notifications que je recevais, et allai me laver. Les mains, le visage, les dents. C'était une habitude. Je pourrai faire tout ça les yeux fermés.
Puis je retournai sur mon lit, et pris enfin mon cellulaire. Je remarquai un message venant du collège qui datait d'hier soir. Habillez-vous en noir pour demain, s'il vous plaît, qu'il disait. Ces simples mots me donnèrent l'impression de recevoir un coup de couteau dans le dos. Ils eurent pour effet de me faire pleurer de bon matin, car je savais déjà ce qu'il en advenait.
Je reposai mon téléphone, essuyai mes larmes, et me levai pour aller m'habiller. Je n'étais pas sûre d'avoir des vêtements noirs autres que ceux du Toman.

ƚɾαɳʂιƚισɳ


« Toi aussi, t'as pas trouvé de tenue complètement noire ?!

- Ouais... J'espère qu'ils accepteront le gris... »

J'écoutais les filles de ma classe parler. De l'autre côté, je pouvais voir des gars et les entendre se plaindre et se demander pourquoi fallait-il s'habiller en noir.
Et moi, j'étais là. Devant le collège. Depuis ce samedi 31 octobre, tout se bousculait dans ma tête. J'avais parfois du mal à savoir ce qui était bon, et ce qui ne l'était pas. Je ne différenciais pas ce qui était vital et ce qui ne l'était pas.
Néanmoins, je regardai devant moi, et avançai. Un pas après l'autre. Prudemment. Comme si j'étais capable de tomber à tout moment. Je mis mes chaussures dans mon casier, et mes chaussons aux pieds. Puis je continuai ma route jusque ma classe, dans laquelle j'entrai sans faire attention à quiconque. Je me mis à attendre, jusqu'à ce qu'enfin, la professeur se décide à venir. Elle aussi était habillée en noir. Elle avait même un bouquet de fleurs dans les mains.

« Chers élèves, sachez que nous, professeurs, sommes très attristés par cette nouvelle »

Les élèves étaient dans l'incompréhension, tandis que moi, je me concentrais surtout à ne pas pleurer.

« Nous sommes réellement désolés de vous apprendre que votre camarade de classe, Baji Keisuke-kun, est décédé ce samedi 31 octobre »

Ils eurent enfin une réaction. Ça paraissait pourtant évident. Des vêtements noirs, un bouquet de fleur, une ambiance pas très amusante.
Je mordis ma lèvre. Je ne voulais pas y croire. Durant tout le week-end, j'avais tenté de me convaincre que je finirai par me réveiller un jour, que tout ça était faux, et que Baji-san serait toujours là à mon réveil.

« Chifuyu-kun, tu as quelques mots à dire ? »

Je relevai le regard. La professeur semblait me laisser sa place devant le pupitre. Elle voulait que je dise quoi, au juste ? Que Baji-san n'était plus ? Ou elle voulait peut-être savoir comment ?
Je me levai, et allai à sa place. Je jetai un regard à tous les élèves. Même les plus chiants d'entre eux semblaient être triste. J'inspirai doucement, rabaissant le regard.

« Baji-san et moi faisions parti d'un gang. Le genre de gang où on ne faisait que s'amuser entre gosses. Le genre où on se battait un peu entre nous, sans que ça n'aille trop loin »

J'y avais bien réfléchi. Je voulais quitter le Toman. J'étais perdu, sans Baji-san.

« Je n'ai pas vu..., continuai-je en serrant le haut du pupitre dans mes mains. Je n'ai pas réussi à comprendre quand est-ce que ça a dérapé. Je ne sais pas quand est-ce qu'on est passé de gosses qui s'amusent à bain de sang et mort »

Je marquai un temps de pause. J'avais besoin de me calmer. Je ne voulais pas pleurer devant eux.

« Baji-san est mort dans mes bras. Il nous a quitté avec le sourire »

Ce sourire que j'aimais tellement voir.

« L'ironie, dans tout ça, c'est qu'il est mort seulement trois jours avant son anniversaire. Que sa mère et moi avions tout prévu. La fête, les cadeaux. On voulait qu'il ait le meilleur anniversaire »

Je pleurai. Je n'avais pas réussi à me retenir.

« Depuis ce samedi, tout se mélange dans ma tête. Tout tourne en boucle. Je revois Baji-san se planter le couteau dans l'abdomen. Je le revois cracher du sang. Je le revois rendre son dernier souffle. J'ai tellement espéré, ce week-end. Tellement espéré que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve, qu'il soit toujours là lorsque je me réveillerais. Pourquoi la vie est-elle si cruelle ? »

Je restai à nouveau silencieux, et la prof s'approcha de moi. Elle posa une main sur mon épaule, la caressant. Peut-être tentait-elle de me rassurer.

« Si tu as besoin de sortir et de respirer, tu peux »

Sa voix était douce. Calme. J'aimais ce timbre de voix. J'aimais l'air qu'elle donnait, comme si j'étais son fils.
Je passai une main sur mes yeux, séchant mes larmes, hochai la tête, et sortis de la salle de classe. J'allai à une fenêtre, il faisait frais. L'hiver approchait à grand pas, ça se sentait. J'avais déjà froid, pourtant, je fermai les yeux et laissai le vent me fouetter le visage.
J'aimais Baji-san. Il avait été le premier homme que j'avais admiré et accepté de suivre.

« Comment ça, il en reste qu'une boîte ?! Maman ! »

Je l'imaginais se tourner vers moi, son sourire collé au visage. Je le revoyais me tendre une boîte de peyoung soba.

« Bon... On fait moite-moite ? »

Baji Keisuke-san. Tu étais tout, pour moi.

[921 mots]

Et voilà !! Je suis plutôt fière de cet OS. Il n'atteint pas les 1000 mots, mais je sais parfaitement que si j'écris plus que ça, ça le rendra juste nul ! Donc je préfère m'arrêter !
J'espère qu'il vous aura plu autant que j'ai aimé l'écrire !

✌️ and ❤️ and 🍋

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 18, 2021 ⏰

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