Jumeaux ~ Taekook

1. Taehyung & Daehyun

 Tout avait commencé ce jour, un dimanche comme les autres vraiment. Quelqu'un avait sonné à la porte et j'étais allé ouvrir. Ce n'est qu'en voyant les visages sérieux des deux agents de police que ce dimanche perdit toute sa banalité et par la même occasion, sa tranquillité.

   — Monsieur Kim Taehyung ? questionna l'un d'eux en s'avançant.

   — O-oui ? Je peux vous aider ?

Il demanda à rentrer et je n'étais pas du genre à dire non à la police, alors je leur fit du café. Les deux hommes me fixaient étrangement, scrutant mon visage silencieusement. Je connaissais bien ce regard, c'était souvent comme ça qu'on nous regardait mon frère et moi quand les gens essayaient de nous différencier. Mon frère jumeau devait avoir fait des siennes, ce qui était étonnant et en même temps pas vraiment. Il était plus que capable d'enfreindre la loi, mais je le savais plus malin que de se faire prendre.

   — Vous êtes bien le frère jumeau de monsieur Kim Daehyun ?

   — Euh, je pense que c'est évident, rigolais-je sous la pression.

Les officiers s'échangèrent un regard, pas amusés du tout par ma plaisanterie et je m'affaissais sur ma chaise en me réprimandant intérieurement.

   — Vous êtes proches tous les deux ? demanda le plus jeune.

   — Ça peut paraître étonnant pour des jumeaux, mais je ne m'entends pas avec Daehyun non.

   — Quand lui avez-vous parlé pour la dernière fois ?

   —  J-je dirais que ça fait... 5 ans.

Cinq années que je vivais ma vie comme s'il n'existait plus, sans oublier qu'il avait existé pour autant.

   — Est-ce qu'il a fait quelque chose ? demandais-je plus par curiosité qu'inquiétude.

Je n'en avais rien à faire ce qu'il pouvait bien lui être arrivé, du moins j'essayais de m'en persuader. Les deux hommes s'échangèrent un nouveau regard, cette fois ils avaient l'air mal à l'aise et bougeaient nerveusement sur leurs chaises. Ils ne répondirent pas à la question.

   — Et vos parents ? Vous avez coupé les ponts aussi ?

J'avalais difficilement ma salive, inconsciemment je savais que quelque chose de grave s'était passé, je voyais l'ombre de quelque chose se profiler à l'horizon, sans pouvoir en deviner encore la forme.

   — Oui, ils ont toujours été toxiques, alors dès que j'ai pu, je suis partie vivre ma vie tout seul, expliquais-je.

J'étais partie habiter à l'autre bout de la Corée de sud pour être tranquille, même si mon travail d'acteur me faisait souvent voyager dans le pays et à l'étranger. J'étais connu et hors d'atteinte pour eux. Un pur bonheur pour moi.

   — Je peux savoir ce qui se passe ?

Le plus vieux s'éclaircit la gorge et acquiesça, c'était l'heure des révélations. 

   — Ça va peut-être vous faire un choc monsieur... Il y a environ 48h, votre frère s'est rendu au domicile de vos parents et... les a abattu.

Vous savez, il y a des moments dans la vie où même les mots les plus simples semblent échapper à notre compréhension, comme si notre cerveau avait la capacité d'en oublier le sens à volonté. Une faculté autrement appelée le déni. 

   — P-pardon ?

   — Votre mère a été retrouvée noyée dans sa baignoire, il y a des traces de lutte évidentes. Votre père a eu le crâne fendu par un marteau, sur lequel nous avons trouvé les empreintes de votre frère.