Une rencontre inouïe

32 3 2
                                    



Il fut midi, le soleil se trouva à son apogé, une vapeur de chaleur envahissante caressa les feuilles de chaque plante. Sous cet éclat lumineux sans pitié, on put sentir l'odeur de la terre qui brûla sous les pieds des planteurs de café, on put même entendre le crépitement des racines des arbres qui plongèrent au plus profond de la terre à la recherche d'eau. C'est alors qu'on entendit trois coups de cloche de la chappelle de la grâce qui se situa au soleil levant, qui annonca la fin de la messe des mardi.
Marcus, un jeune paysan laïque, dont son seul éspoir est sur un Dieu inconnu, pour qui, il serait prêt à tout, même pour descendre en enfer, afin que ce dernier puisse faire pleuvoir sur la terre une pluie torrentielle qui ferait germer ses plantations de café, dans le but de se faire un peu d'argent pour continuer ses études en agronomie.
- « Ouf, c'est l'enfer ici! Comment font les morts qui se trouvent dans le cimetière? » demanda Marcus au vieux Délivrant qui se trouva au près de lui sous le Mapou vieux de 135 ans.
- « il faut demander à Baron Samedi » répondit-il.
- « Ah, ce connard, un égoïste, il préfère s'occuper des morts qui se reposent, au lieu des vivants qui souffrent, c'est un paresseux. » affirma Marcus
- « Il ne faut pas parler des Dieux comme ça, ça apporte malheur, surtout en ce midi, sous un vieux Mapou. » Relata Délivrant dans un ère farouche.
C'est alors qu'une jeune femme venant de l'église, dans une tenue allant d'une robe en dentelle de couleur lavende, pincée au niveau de la taille, épousant toute sa caricature et d'un foulard de tête, en satin, d'un blanc immaculé , entreprenant la route du soleil, de l'est vers l'ouest pour se rendre au cimetière avec un visage sur lequel on peut lire passion, amour, et véhémence. Marchant sous le ciel dénudé de nuage et dans lequel le soleil est roi, avec une démarche qui fait danser ses hanches sur un rythme de yanvalou, on dirait qu'un ombre s'étala à quelques mètres de distance de sa tête, et lui protégeait contre l'hardiesse du soleil brulant.Le sol ressemblait à un tapis roulant sous ses pieds qui lui empêcha de faire l'effort de marcher, comme si chaque plante ou arbuste prosternait devant sa beauté majestuese, elle portait une ordeur de rose, mélangée de canelle et poivre qui donnait cette impression sensitive de phéromone. En assistant à ce merveille qui découla sous les yeux des deux amis sous le Mapou,
Marcus déclara:
- « Ay fout tonnè, on dirait que mes propos apportent bonheur, celle-la, c'est la réincarnation parfaite d'Erzulie. »

Se dressant, pour justifier qu'il ne rêve pas, Marcus s'en alla à la rencontre de la jeune femme, en portant avec lui une odeur d'âcre mélangée de sueur et d'herbes sauvages, on dirait qu'il venait de pleuvoir sur lui en laissant une odeur de petrichord.
- « Je provoquerais la colère des Dieux si je vous laisserais passer sans vous dire à quel point que vous êtes d'une beauté divine. »
disait Marcus à la jeune femme.

Dans un silence qui les unit, la jeune femme continua sa route et Marcus lui suivit en relatant ses propos séducteurs:
- « je demandais aux Dieux un signe pour croire, ils vous font apparaître de nulle part, êtes-vous un ange? Une déesse? Vous ressemblez à l'ange Gabriel, c'est votre grand frère? » dans un ère amusant.
La jeune femme arrêta sa marche et se mit à rire.
Et Marcus fut un pas en avant, et lui tendit la main pour faire sa connaissance
- « Je suis Marcus fils de Tibwa, il n'y a pas de plus rassurant que d'admirer le sourire d'une jolie jeune femme qui refroidit le cœur désséché d'un jeune homme par le désespoir ».

- « Audacieux ! Je suis Mizyann ».
- « Tout le plaisir est pour moi, Déesse Zyann ! » répondit Marcus. « Vous me le permettez? » ajouta-t-il tout en enlevant son chapeau de paille avec exaltation en signe de respect tout en s'inclinant pour déposer un doux baiser sur la peau de la main de la jeune femme, qui lui offra une finesse et une douceur jamais explorées au paravant, tout en profitant d'exhaler l'odeur de sa peau et s'ennivra de son parfum de rose.
- « vous êtes imprudent! » Exclama-t-elle tout en retirant vivement sa main dans la main de Marcus, et s'en alla d'un pas décidé.
Il resta figer, la honte sur le visage, en regardant la silhouette de Mizyann qui disparait derrière les arbustes qui tracaient la route.
- «Twòp chèn gate revèy, ah ah ! » exclama Délivrant.
Avec un ère colérique il s'en alla muet, et rentra chez lui.
Sur un lit fait de cèdres, il coucha et remémora la journée, plus précisément son échec en présence de son meilleur ami, et commença à faire des plans, des plans sans issus car il n'a aucune idée d'où vint la demoiselle, mais cette sensation bizarre de déjà-vu, comme s'il la connaissait déjà. Et d'un coup, il commenca à se poser des questions:
-Est-elle humaine? D'où vient-elle? Je ne l'ai jamais vue au paravant mais c'est comme si je l'ai toujours connu? Pourquoi m'a-t-elle traité d'imprudent? Est-ce la femme de quelqu'un d'autre? Ouf! J'ai échoué aujourd'hui, j'ai perdu l'opportunité d'admirer de plus prêt ce que je convoitais de loin.

Entre AMOUR À VIE et AMOUR À Mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant