Chapitre 25

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Comme je le fais chaque fois, je dépose mon sac dans un coin de la pièce puis je m'installe sur la chaise qui n'est jamais à la même place

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Comme je le fais chaque fois, je dépose mon sac dans un coin de la pièce puis je m'installe sur la chaise qui n'est jamais à la même place. Ça me rassure. Je suis content de savoir que Joe n'est pas constamment seul.

Je sors mon téléphone et lui lis les actualités. Comme toujours, je lui parle de ce qu'il a raté à l'université, mais je lui annonce uniquement les bonnes nouvelles. De cette manière, j'ai l'impression qu'il va se réveiller plus rapidement. Je me dis qu'il aura envie de sauter du lit pour rattraper tout ce temps perdu, pour croquer la vie à pleines dents comme il le faisait avant. L'espoir fait vivre, non ?

Je soupire en verrouillant mon téléphone. Je pose mon regard sur mon meilleur pote et putain, qu'est-ce qu'il me manque ! C'est la première personne que j'ai rencontrée en arrivant ici. Il venait de déposer un ami à l'aéroport quand j'en suis sorti. Je n'avais nulle part où aller, je ne connaissais rien de ce pays, de New York et de la ville dans laquelle Tom m'avait demandé de vivre. C'était un heureux hasard. Joe retournait sur New Paltz, là où je devais me rendre, et de fil en aiguille, je me suis retrouvé à squatter la chambre de son ancien coloc. Et je n'en suis jamais parti.

J'ai appris à apprécier son humour décalé et ses quelques moments d'excentricité. Le voir allongé ainsi est perturbant et son silence est pesant. J'ai tellement l'habitude de l'entendre crier à travers la maison, parler en continu d'une fille qu'il a rencontrée pendant sa pause ou râler lorsqu'il perd aux jeux vidéo. Ça fait trop longtemps que je n'ai plus entendu le son de sa voix.

Allez mon pote, il faut vraiment que tu ouvres les yeux. Je vais régler toute cette merde et après, je rentrerai en Australie.

Je détourne le regard pour observer ce qu'il se passe dehors. La chambre de Joe donne sur le parking de l'hôpital. De nombreuses personnes entrent et sortent du bâtiment. C'est étrange mais ainsi, je me sens moins seul.

Je sais mec, j'avais dit que je finirais mes études ici. Peut-être même que j'aurais pu avoir une vie cool, un job bien payé. Je ne sais pas pourquoi j'y ai cru. Je dois rentrer. Il le faut, ce sera mieux pour tout le monde. Pour moi aussi. Mais je partirai pas tant que tu n'auras pas quitté ce lit d'hôpital.

Je passe les mains sur mon visage, épuisé. J'ai besoin qu'il sorte de ce coma. Je serai incapable de partir avant d'avoir la certitude qu'il va bien. Mais je n'ai pas l'intention de m'éterniser ici non plus.

Cela fait des jours que j'y pense. Mon année est foutue, mon rêve d'avoir une vie stable parti en fumée, ma vie brisée. La mienne, et celle de mes proches. Je n'ai plus aucune raison de rester à New Paltz. Je ne vais pas poursuivre mes études et je dois mettre ma famille en sécurité, loin de cette ville qui a réduit en cendres tout ce que j'avais et tout ce que j'étais.

J'ai passé des nuits entières à réfléchir et à lister tout ce que je devais faire avant de retourner en Australie. Et il n'y a qu'une seule chose qui tourne en boucle dans mon esprit : je veux détruire Tom. Pour protéger mes amis qui ne seront pas épargnés, même si je quitte le pays, mais aussi pour moi. Tom Colman a brisé ma vie et celle de ma famille. Mon père est mort par sa faute et je n'ai pas l'intention de connaître le même destin funèbre que lui. Je vais le faire tomber, faire voler en éclats tout ce qu'il pense détenir. Je me réjouis d'avance à l'idée de voir son empire s'effondrer. Je pourrais le tuer, me débarrasser de lui très facilement, mais ce serait trop simple. Je veux croiser son regard quand il aura tout perdu.

Our battlefield - Tome 2 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant