Aujourd'hui, je vais vous raconter ma journée dans une ville qui, contre toutes attentes, m'a beaucoup marquée.
Pour faire court, à la base, je ne voulais pas y aller. C'était juste un week-end que mes parents avaient prévu pour le début des vacances de la Toussaint. Au final, j'y suis quand même allée (de toute façon, je n'avais pas le choix :)).
En arrivant sur les lieux, je remarquais que c'était très calme. Pas un chat.
Notre habitat se trouvait dans un petit camping du village. Forcément, douches et toilettes communes, sinon ce n'est pas drôle.
Après avoir déposés nos bagages, mes parents voulaient visiter les alentours. Alors, on se balade calmement, en prenant notre temps. Et c'est là que le dédoublement de ma mémoire commença.
Tout d'abord, nous sommes arrivés devant une salle à plusieurs baies vitrés. En fait, malgré son petit effectif, Saint-Cast possédait une salle d'artiste. On pouvait y voir exposé les oeuvres des artistes travaillant ici. Il y avait de si belles créations. Nous pouvions distinguer l'âme des artistes à travers leurs chefs-d'oeuvres. De plus, ils avaient tous un style très différent, passant par la peinture, la sculpture, le dessin...
Mais, ce qui m'a rendu pensive, c'était l'un des livres, qui se trouvait posé sur une pile de bouquins, près d'une sculpture noir. Je ne me rappelle plus très bien du titre, ni de l'auteur, mais c'était exactement la même couverture du livre que j'avais acheté cet été, dans un département voisin. Honnêtement, je ne l'ai pas fini. Par contre, je me souviens que l'auteur racontait des souvenirs marquants de son enfance. De ce fait, en voyant ce livre, posé sur une pile de bouquins, près de cette sculpture noir, une vision de moi m'est apparue.
C'était une vision de moi en train de lire le bouquin que j'avais acheté. J'étais posée sur mon canapé, lisant les premières pages du livre. C'était très étrange.
Puis, un peu plus loin dans le village, nous nous sommes arrêtés devant une maison abandonnée. En nous approchant, nous nous sommes rendus compte qu'en réalité, c'était un restaurant fermé depuis très longtemps. Depuis 2008 pour être plus précis. On essaya d'y entrer mais impossible. De plus, j'avais cette sensation étrange. Pour moi, ce village était comme un village fantôme. Pas un seul bruit, pas un seul habitant, pas un seul animal apparent...
Et puis, ce restaurant. Cela rajoutait comme une sensation d'abandon. Comme ci, les villageois durent tout quitter pour une raison quelconque. Mais quoi ? Une malédiction ? Une secte ? Une histoire de sorcellerie ? D'apocalypse zombie ? Des cavaliers fantômes ?
C'est souvent comme ça dans les films. Par exemple, dans "Teen Wolf" ce sont les cavaliers fantômes qui ont enlevé les habitants de la petite ville de Canaan. Un par un. En effet, Canaan est devenue une ville fantôme. Ils ont juste laissé la banshee Lenore. Alors, pendant un instant, je me suis imaginée à la place de cette Lenore. Que pouvait-elle ressentir ?
Je pouvais le rajouter à ma liste de nostalgie.
Face au restaurant, le seul détail qui me ramenait à la réalité, qui brisait ce silence assourdissant, et qui cassait ce côté "ville fantôme", était le soudain bruit des moteurs de voitures qui passait derrière moi. Donc, je me retourne, dans ma tête au ralenti, et je les vois, alors je me rends compte que toutes mes théories fondées sur une probable "ville fantôme" ne pouvaient être vraies.
Plus tard dans la journée, nous avons visité la côte de cette ville. En arrivant sur place, lorsque je suis sortie de la voiture, la vue sur la mer m'a tout de suite captivée. Elle me rappelait fortement une ville que je connaissais. A l'époque, j'allais tout le temps là-bas, durant mon enfance.
Ville de mon enfance :
Saint Cast :
Alors, en voyant ce paysage, je me suis revue, là, au bord de la plage, à mes 7 ans, dégustant une glace à la vanille. Je me rappelle de chaque goût, chaque texture de cette glace, achetée chez un marchant du bord de mer. Il existe encore d'ailleurs. J'avais les papilles ravies en recevant la saveur vanillé de la glace italienne. Je me souviens que j'étais heureuse. Tellement joyeuse :
Puis, à ce même endroit, nous sommes allés faire du lèche-vitrine. Il faisait frais mais c'était amplement supportable. Il devait être au alentours de 17h30. Quelques minutes après, nous étions dans un magasin. Contre toutes attentes, il me rendit lui aussi nostalgique. Ce magasin vendait des produis rappelant la Réunion. Etonnement, je n'y suis jamais allée. Alors, pourquoi ? Malheureusement, de ce côté-là, je n'ai toujours pas eu réponse à mes questions.Et voilà, c'était tout pour mon recueil nostalgique de cette ville.
Je ne l'oublierai jamais.