30 - MOHAMED

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8 mars 2017, 11:17. Paris (France).

Face aux deux femmes les plus importantes dans ma vie, je ne sais que dire. Mais leur regard en dit long sur ce qu'elles pensent de la situation.

Saloua: Moh' je sais que c'est difficile pour toi mais c'est pas sain de te renfermer sur toi-même de cette manière.

Maman: Ta sœur a raison, Mohamed. Parle-nous! Crie, dis-nous tout ce que t'as sur le cœur mais je t'en prie parle. Ne te tais pas.

Moi: Je sais pas quoi dire. En fait... y a rien à dire. J'ai pas envie de parler.

Ma mère passe une main sur son visage et finit par s'assoir.

Maman: Quand t'as auras envie de parler, tu sauras que tu n'es pas seul. Tu as plein de personnes vers qui te tourner: moi, ta sœur, tes amis, Nélya.

À l'entente de son prénom, mon cœur se serre. J'ai ignoré tous ses appels et ses visites depuis ce soir-là, elle doit être mal.

Comme si elle lisait dans mes pensées, ma mère me dit:

Maman: Surtout Nélya. Ne l'oublie pas et ne la néglige pas simplement parce que tu es triste et désemparé. C'est la mère de ta fille mais c'est avant tout ta partenaire, peu importe ce que vous dites.

J'aime ma mère, même dans ce genre de situation elle arrive à penser aux autres. Elle apprécie beaucoup Nélya et la protège comme si c'était sa propre fille.

Je m'assois à côté d'elle et je dépose un baiser sur son front. Je me sens coupable d'aller aussi mal parce que c'est elle qui a le plus souffert dans cette histoire. C'est elle qu'il a cognée, pas moi.

Ma sœur me sourit tristement et ma mère essuie rapidement une larme qui menaçait de couler.

Moi: Je vais y aller.

Je salue ma mère et ma sœur avant de me rhabiller et quitter l'appartement de ma mère.

À ce moment, l'air frais parisien me fait un grand bien et je ferme les yeux 30 secondes pour en profiter. J'ai l'impression d'avoir retenu mon souffle depuis que j'ai décroché au téléphone l'autre soir et que je peux enfin respirer à nouveau.

23:45

La rousse allongée à côté de moi dépose un baiser humide sur mon torse nu et sourit avant de m'embrasser rapidement. C'est à ce moment que je décide de me lever de mon lit et me rhabiller, laissant l'italienne assez perplexe.

Moi: J'te laisse te rhabiller, je retourne là-bas.

Francesca: Déjà? T'es pressé pour aller où?

Je ne réponds pas et je me dirige vers la porte. Je ne me rappelle plus de la quantité d'alcool que j'ai avalée mais elle était suffisante pour que je ne marche plus droit et que j'aie un mal de crâne. Ou peut-être que mon mal de crâne vient de la musique trop forte provenant du salon.

En sortant de ma chambre, je tombe nez à nez avec Ken et sa blondasse préférée: Amel. Cette dernière me sourit et vient me taper la bise. Je lance un regard à Nek qui l'attrape par la hanche pour la tirer contre lui.

Ken: Viens on va dans le salon.

Alors que la marocaine s'apprêtait à répliquer, la porte de ma chambre s'ouvre derrière moi sur Francesca à moitié habillée me demandant où est passé son t-shirt. Je soupire et me pince les lèvres. Merde...

Mon meilleur pote me lance un regard désapprobateur pendant que sa petasse sourit de toutes ses dents.

Je retourne dans ma chambre avec la mannequin alors que Nek part dans le salon avec Amel.

J'aide Francesca à retrouver son t-shirt qui avait glissé sous mon lit d'une quelconque manière puis on rejoint les autres dans le salon. Il y a tellement de monde que personne ne semble avoir remarqué notre absence. L'idéal aurait été que Ken et surtout Amel ne nous voient pas...

Je m'assois sur le canapé et je me sers un autre verre. Je sais que je fais n'importe quoi et que je réagis de manière immature mais je ne sais pas comment gérer ces émotions qui me submergent. Je m'étais habitué à l'absence de mon père pendant presque la totalité de ma vie et maintenant il revient foutre le bordel alors que j'essayais de me poser?

Forcément, c'est le chaos total.

ALLÔ BABE / SNEAZZYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant