Epilogue

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Michael

J'observais le paisible sommeil de mon compagnon, dont les yeux papillonnèrent soudainement de nombreuses fois. Il se bougea, me forçant à me décaler. Mon mari ouvrit finalement ses paupières, particulièrement fatigué. Il me salua en bafouillant, frottant ses prunelles d'une main. Du haut de ses vingt-neuf ans, Joshua n'avait plus rien de l'homme que j'avais jadis côtoyer. Nous n'avions pas passé onze années ensemble, bien au contraire. Nous nous étions séparés une année après le début de notre relation. Je n'avais pas supporté son manque de maturité, lié à sa jeunesse et sa vie étudiante. Nous nous étions revus par hasard, dans un bar, six ans après. Les choses avaient collées et nous étions désormais mariés, parents d'une fille que nous avions adoptée. Joshua se redressa, venant déposer un chaste baiser sur mes lèvres. Je glissais une main sur sa nuque, ayant envie d'approfondir ce contact. Il capitula dès lors qu'il sentit ma langue caresser ses lèvres. Ma main libre glissa d'elle-même sous le draps, attrapant sa cuisse et le renversant sur moi. Nos corps nus entrèrent en contact et je ne retins pas le gémissement de plaisir qui naquit en moi. Joshua se réinstalla, m'invitant à écarter mes cuisses pour l'accueillir. Je n'avais jamais autant pris du plaisir à être sous quelqu'un avant Joshua. Pourtant, alors que sa bouche quitta la mienne pour découvrir ma gorge, un bruit nous apprit que notre plan tombait déjà à l'eau. Joshua gronda, posant son front contre mon épaule.

« Où est mon caleçon ? Marmonna-t-il, sans cacher sa déception.

-Là où tu l'as abandonné hier soir. Sur le sol, fis-je en me redressant légèrement à la recherche des restes de notre ébat de la veille. »

Il gémit, se forçant à se relever pour nous ramener nos vêtements. Nous fûmes rapides à se vêtir, se réinstaller dans le lit pour ne rien laisser entendre à notre petite qui devait glisser dans le couloir pour rejoindre notre chambre. Ses pas se firent plus ferme, signe qu'elle était en approche. Joshua roula sur son dos, scrutant la porte les yeux plissés. Le battant s'ouvrit alors, timidement dans un temps avant que ce ne soit à la volée. Un hurlement joyeux suivit :

« Joyeux anniversaire Papa ! »

Alice se jeta sur le lit sans plus de cérémonie, atterrissant sur Joshua qui étouffa un juron. Elle releva son visage, me permettant de croiser ses yeux bleus foncés et de noter son sourire éblouissant. Je la remerciais, l'accueillant dans mes bras tout en repensant à son arrivée dans notre vie, deux ans auparavant. C'était Chloé, devenue avocate dans la protection familiale et des enfants, qui avait géré l'affaire concernant cette petite. Elle était alors âgée de trois ans et était orpheline. Sa mère était morte d'overdose, alors que le père avait eut un accident sous l'effet de l'alcool, lui ayant coûté la vie. L'enfant allait donc finir en orphelinat ou en famille d'accueil. Or, il y avait eu des problèmes concernant ses papiers, et la cadette de mon mari avait été quémandée pour réglé ces points-là. Une amie de Chloé travaillait pour les services sociaux, et avait amené la petite au commissariat, car elle n'arrivait pas à joindre l'avocate et savait qu'elle pouvait passer par moi pour la trouver. Tout le monde était au courant que j'étais marié à son frère. C'était ainsi que j'avais vu pour la première fois Alice, ses cheveux blonds qui me rappelaient ceux de mon mari et ses yeux bleus. J'étais tombé sous le charme de l'enfant. Quand Chloé avait débarqué, nous avions eu une longue discussion à son sujet, et aux questions d'adoptions. Elle avait de bonne connaissance dans son réseau pour nous faciliter la tâche. J'avais dû, ensuite, convaincre Joshua qui ne se projetait pas en tant que parent. J'entendis un jappement, me tirant de mes pensées, et me rendis compte que Dora, notre épagneul breton, était sur le pas de la porte. La chienne grimpa sur le lit, en plein milieu.

« Même Dora te fait la fête ! Assura notre fille. »

Dora vint jusqu'à mon visage et me lécha, provoquant une mine de dégoût chez mon compagnon.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant