L'Intrigant Étudiant ( Saga Des Pelizarri 2)

Chapitre 25

Lucas avança en même temps que les autres. Il avait toujours appréhendé ce jour et il était enfin temps que tout soit clair.

- Comment se fait-il que tu sois encore vivant ? Lâcha Lorenzo en colère.

Lucas regarda son père et celui-ci s'assit. Lucas connaissait déjà l'histoire et il fallait aussi que Lorenzo et les autres la connaisse. Il voulut intervenir mais Roberto Pellizarri l'en empêcha. Il le compris car ce n'était pas à lui de le faire.

Veronica suivait ce qu'il se passait sans comprendre réellement pourquoi ils étaient là. Aux dernières nouvelles, le père de Lorenzo et Lucas était encore en vie, elle ne voyait pas ce qui pouvait arriver de plus effrayant.

- Avant de répondre à ta question, je crois que mon ami doit être là, répondit Roberto.

Il se leva et alla dans le pièce voisine. Il revint en compagnie d'un homme. Veronica avait l'impression de l'avoir déjà vue mais elle ne da Savait pas où. Elle interrogea Lucas du regard mais apparemment il était aussi surpris qu'elle.

- Je vous présente mon ami, un ami de très longue date, poursuivit Roberto.

L'homme en question s'assit. Veronica se sentait mal à l'aise car il la regardait avec une lueur bizarre au fond des yeux. On aurait dit qu'il était ému de la voir.

- Je suis Juan Antonio Moretti, lâcha celui-ci.

Cette fois ci c'est Véronica qui tomba dans les pommes. Lucas se précipita vers elle et la souleva. On la fit coucher sur l'un des canapés. Il s'attela à la réveiller et elle revint à elle au bout de plusieurs minutes. Elle ouvrit délicatement les paupières et passa en revu toute la pièce.

- Vous n'allez pas croire à ce que je vais vous dire. J'ai fait un rêve où mon père disait être en vie.

Elle se mit à rire mais s'interrompit lorsqu'elle vit la mine grave de tous ceux qui étaient là. Elle se redressa alors et quelques larmes se mirent à couler le long de ses joues.

- Vous avez intérêt à nous fournir une très bonne explication sinon c'est en enfer que vous dormirez et ça pour de bon, les menaça Lorenzo.

Tous s'assirent. Lucas en fit autant en tenant fermement Véronica dans ses bras.

- Tout a commencé à la mort de mon père, je venais d'avoir vingt ans et mon frère en avait vingt cinq. Il devait être le successeur mais mon père le jugeait trop négatif pour les affaires, commença Roberto Pellizarri.

Lorenzo semblait s'impatienter et quand à Veronica, elle était encore sous le choc de la révélation.

- Étant le plus jeune, j'étais beaucoup sous l'influence de mon frère aîné qui n'a jamais supporté le fait que mon père ait voulut que ce soit moi qui dirige la mafia Sicilienne. Il a tout fait alors pour m'évincer, j'ai eu écho de ses magouilles mais j'ai préféré jouer les ignares pour ne pas qu'il me soupçonne.

Il soupira un instant et regarda Lucas. Celui-ci lui fit signe silencieusement de continuer.

- Lorsque j'ai rencontré votre mère, ce fut le coup de foudre mais mon frère également la voulait alors nous avons passé un marché elle et moi. On devait faire croire aux autres que je l'avais kidnappé et que je lui faisait atrocement mal mais dans le secret de nos cœurs, nous nous aimions à la folie. Cela me déchirait toujours le cœur de devoir jouer la comédie tout juste pour la protéger, elle me comprenait certes mais mon cœur amoureux m'empêchait de continuer.

- Si ton père avait voulu vivre au grand jour l'amour qu'il ressentait pour ta mère, ton oncle l'aurait tué. Ta mère était la faiblesse de ton oncle mais il était un véritable pervers qui croyait que le seul plaisir qu'on pouvait donner à une femme était de lui faire du mal. Le fait que ton père frappe ta mère était pour lui une jouissance absolue et c'est ainsi que tes parents ont procédé durant toutes ces années, ajouta Juan Antonio.

Lorenzo émit un rire amer avant de les fusiller du regard. Il n'était apparemment pas convaincu de cette histoire.

- Vous ne pensez tout de même pas que je vais croire à toutes ces stupidités ? J'ai vue cet homme battre ma mère chaque jour et vous me dites que c'était une mise en scène ?

Son père acquiesça, il savait que c'était une histoire un peu tirée par les cheveux mais c'était la vérité.

- Ne t'ai tu jamais demandé pourquoi ton père battait ta mère rien qu'en présence de ton oncle ? Demanda Juan Antonio Moretti.

Lorenzo sembla réfléchir un instant et se rendit compte que ça avait un sens.

- Cela n'explique pas le fait qu'il l'ai tué.

Roberto sourit et alla se chercher un verre.

- J'ai tué ton oncle le jour où il a essayé d'utiliser la femme que j'aime pour assouvir ses fantasmes de pervers. Bien sûr je devais me faire passer pour le méchant juste pour protéger ma famille. Mon frère a toujours eu des troubles mentaux et dans sa tête il était l'homme gentil, il avait besoin de le démontrer. Je le laissais faire parce que je ne voulais en aucun cas prendre le risque qu'il vous tue juste parce que je vous ai demandé de vous éloigner de lui, je voulais avoir l'occasion de l'envoyer loin de vous mais il s'est révélé être très malin. Ça m'a toujours brisé le coeur parce que vous étiez plus proche de ce psychopathe que de moi mais c'était la seule solution pour arriver à le mettre hors d'état de nuire.

Encore une fois de plus Lorenzo observa son père sûrement à la recherche d'un indice qui indiquerait sa culpabilité mais apparemment il semblait sincère.

- Si toi tu n'as pas tuer ma mère, alors qui l'a fait . Demanda Lorenzo.

- Alexis Alcantara, lâcha le père de Veronica.

Veronica ouvrit grand les yeux. Comment cela était-il possible ? Alexis était un ami de longue date de son père et il avait été un véritable soutien pour elle et sa mère depuis longtemps, alors comment pouvait-il être mêler à une histoire aussi sordide ?

- Le soir où votre mère est morte, nous étions enlacés dans le canapé. On n'était enfin heureux car mon frère n'était plus une menace mais je devais être toujours sur mes gardes car il laissait derrière lui une grande organisation criminelle. Alexis Alcantara en est l'un des investigateurs, il n'a pas digéré le fait que j'ai éliminé leur patron alors il est passé par derrière et m'a assommé, il a ensuite tué ma petite Abigaïl et moi j'étais censé être celui qui porte le chapeau.

- Seulement que ce jour là je suis rentré et je n'ai pas pu supporter la vue et je t'ai tiré une balle dans la tête, termina Lorenzo.

Son père hocha la tête.

- Je suis même allé en prison pour cela, ajouta-t-il amèrement. Je dois aussi dire que cette expérience m'a apporté beaucoup car elle m'a beaucoup endurci et fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui.

Lucas sourit. Son père pouvait à présent faire partir de l'équipe, rien n'était encore joué car plusieurs facettes de l'histoire restaient encore à être élucider.