Clans

Chapitre 17

Le lendemain, je me lève très tard. Ela n'est pas rentré. Je m'habille d'un short en tissu et d'un top court et pars en forêt. Je retrouve le bunker de mon grand-père et m'enferme à l'intérieur. Je passe la journée à étudier ses plans, lire les livres qu'il a écrit ou rapporté de l'ancien monde.  

On frappe à la porte du bunker. Je ne réponds pas. Je n'ai pas vu la lumière du jour depuis plusieurs heures. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que je suis ici.

- Talia, c'est moi ! J'entends crier Ela.

Je ne réponds pas.

- Allez ouvre, ne me force pas à la briser

Je lève les yeux au ciel et lui ouvre la porte. Elle descend à l'intérieur avec moi. Je la regarde, les yeux brillants d'émotion. Elle me sert dans ses bras.

- Chérie, je suis désolé, dit-elle

- Je le hais.

- Je sais.

- Il m'a trahi.

- Il a été immonde de faire ça.

Je me détache de ses bras. 

- C'était tellement frustrant. J'avais tellement envie de le frapper.

Je la vois essayer de se retenir de sourire.

- Tu lui feras payer, je suis sûre que tu as une ou deux vengeances en réserve.

Je souris.

- C'était dégueulasse de faire ça, dit-elle en s'asseyant à côté de moi.

- Il savait très bien que je n'en avais pas envie, on était en train de se disputer.

- Il mériterait qu'on lui coupe les parties intimes.

- Maintenant ce n'est qu'une question d'heures avant que mon père ne signe le contrat.

- ça va aller, je serai toujours là.

- Je lui en veux tellement. Il m'a piégé.

Je laisse tomber ma tête sur son épaule. Elle passe sa main dans mes cheveux. Nous restons toutes les deux cachés ici un long moment. Ela est obligé de rentrer chez elle le lendemain matin. Je reste ici cachée, ne souhaitant voir personne.

Lorsque je me décide à sortir, il fait nuit noire. Je rejoins le lac et me baigne. L'eau est un peu fraiche mais j'apprécie. Je vois une silhouette au loin. Je détache mon poignard de ma cheville tout en fixant l'homme s'approcher.

- Talia ?

Je reconnais la voix de Simon. Je soupire soulagée et range mon arme. Il retire son tee-shirt et me rejoint dans l'eau. Je souris en le voyant.

- Je m'inquiétais pour toi, dit-il.

- Tu vas bien ?

- Je suis soulagée de te voir.

- Viens, on ne devrait pas rester là.

Je l'attire derrière la cascade. L'air y est plus chaud en plus.

- J'ai vu ce qu'il s'est passé à la soirée, dit-il doucement.

Je souris.

- Tu es jaloux à nouveau ? Je le taquine

- Non, je n'aurai jamais osé faire ça.

Je baisse les yeux.

- J'ai vu que tu n'en avais pas envie. J'ai trouvé ça indigne.

Je peux sentir un soupçon de colère dans sa voix.  

- Il me met la pression, il ne supporte pas d'attendre pour le mariage. Et maintenant... ça va s'accélérer.

Je pose ma tête repose contre son épaule.

- Je le déteste tellement.

- Je sais, dit-il en passant sa main sur ma joue.

- Et j'ai tellement peur.

- Ça ira, tu es forte Talia, tu peux tout affronter.

- Je suis dégoutée qu'il m'ait piégé comme ça. J'ai envie de le tuer.

Il sourit.

- Je ne veux même plus rentrer chez moi, de peur que mon père me mette le contrat sous le nez.

Il caresse mon bras.

- Tu viendras me voir quand même ? Je demande

- Evidemment, répond-il.

Nous restons un moment tous les deux puis je décide de rentrer. Simon me raccompagne jusqu'à l'entrée du clan. Je le sers dans mes bras.

- Merci, je dis.

Ses bras se resserrent autours de ma taille.

- A bientôt Talia.

Je souris et me détache de lui et rentre chez moi.

Le lendemain matin, mon père frappe à ma porte.

- Bonjour chérie, dit-il visiblement mal à l'aise.

Il me sert brièvement dans ses bras. Je le laisse entrer.

- J'aimerai qu'on discute tous les deux, dit-il.

Mon cœur se sert, je le sens gêné, je devine ce dont il vient me parler, le contrat de mariage. Nous nous asseyons à la table.

- Talia tu sais que je t'aime et que je déteste t'imposer un mariage dans lequel tu ne seras pas amoureuse. Malheureusement aujourd'hui notre monde fonctionne ainsi et je me trouve contraint de prendre cette décision.

- Papa je le sais. Dis-moi.

- J'ai décidé que tu épouserais Malik.

J'hoche la tête m'y attendant

- Ils ont revu leur offre à la hausse, ils proposent notamment...

- Je ne veux pas savoir, je le coupe.

- Tu acceptes ? Demande-t-il timidement.

- Après avoir lu le contrat et sous une condition oui

- Laquelle ?

- Me donner un délai de deux mois. Deux mois ici chez moi, deux mois de liberté totale.

- J'accepte. On signe le contrat maintenant mais il prendra effet dans deux mois

- Merci papa

Il ajoute une clause au contrat pour spécifier ces deux mois de liberté et me donne le contrat que je lis. Je le signe le cœur lourd. Nous nous levons. Il me sert dans ses bras.

- Merci chérie, je suis fier de toi. Je suis honoré de ta confiance

Je souris et le raccompagne à la porte.

- A plus tard

- A plus tard.

Il quitte la maison. Je me laisse glisser au sol contre la porte et fonds en larme. Je viens de sceller mon destin.