Parce que c'est ainsi

Epilogue

Je me retrouvais là, face à lui, 12 ans après. Qui l'aurait cru ? Lui face à moi là où il avait toujours souhaité vivre tenant la main d'une petite fille qui devait avoir tout juste 3 ans. Il a réussi. Il est allé jusqu'au bout. Il n'a pas baissé les bras. Quelle fierté de le voir ainsi, on dirait qu'il n'a pas vieillit. Toujours cette tête d'enfant malicieux avec ce regard brun dans lequel je me perdais autre fois, dans lequel je pouvais voir ce que d'autre ignorait.. Je trouve avec toute sincérité qu'il est encore plus beau qu'avant, plus musclé, plus heureux, dans la force de l'âge. On se regarde. On se rappelle. On lâche un petit sourire timide, gêné de cette situation mais également heureux de se recroiser. C'est la petite fille qui brisa ce silence, interpellant son papa pour qu'il lui achète une barbe à papa. Elle était toute jolie avec les mêmes cheveux bruns, le même teint bronzé mais des yeux virant couleur or tenant sans doute de sa mère. On ne savait pas quoi se dire . Par où commencer ? Il parla le premier. Sa voix n'avait pas changé, cette voix qui me disait des promesses qu'il ne serait tenir mais qui me faisait sourire:
- J'y crois pas. C'est toi..
- Et oui c'est moi. Comment tu vas ? Répondis je du tac au tac
- Punaise ben écoute ça va très bien regardes je vis ici, en Corse. J'ai deux enfants, l'un de 5 ans et cette petite tête de 3 ans et je suis mariée depuis déjà 7 ans, et toi qu'est ce que t'es devenu ? Il repondit tout ça en se grattant derrière le crâne comme il faisait quand il était gêné, cela devait lui paraître étrange de me parler de sa vie. Cette vie qu'il avait prévu de faire avec moi.
- Très heureuse pour toi ! Tu le mérites ! Moi je vis toujours à Carcassonne hein je l'ai pas quitté cette petite ville qu'on a tant détesté. Je suis en couple depuis plus de 4 ans déjà et euh j'ai réussi mon diplôme de psychologie!
Je vis dans son regard une furtive jalousie mais je ne relevais pas.
- Félicitations ! Tu vas être fière j'ai continué dans l'architecture, je me suis finalement pas engagé au désespoir de mon grand père
Il me sourit de toutes ses dents, cela faisait tellement étrange de le re regarder comme ça. Ce sourire qui me faisait tant tomber amoureuse à l'époque. Ne ressentais-je rien en le voyant comme ça ? Non, ça serait mentir, il restera toujours quelque chose entre lui et moi même si je ne sais pas si il pense comme moi..
- Fière de toi. Comment vas ta mère ?
-Nickel, elle est venue aussi en Corse pour pouvoir profiter de ses petits enfants et toi, tes parents ?
- Ça va, ils voyagent beaucoup pour visiter le monde, ils profitent.
- Donc à ce que j'ai compris, tu n'as pas d'enfant ?
Un sujet qui faisait énormément débat dans notre couple, opposant nos pensées et idéaux.
- Et non comme tu peux t'en douter!
Il acquiesça de la tête. On ne savait plus quoi se dire, tout avait tellement changé.
La petite qui avait assisté à ce spectacle si étrange recommença a réclamer une barbe à papa.
- Je pense qu'il faut que j'y aille avant qu'elle me mange le bras! dit-il en rigolant
- Je pense aussi oui, en tout cas ça m'a fait plaisir de t'avoir revu.
Il me regarda si intensément que j'eu un frisson que j'eu peur qu'il le perçoive.
- À moi aussi June, vraiment. À un de ses jours peut-être ciao.
Et il s'éloigna sans que j'ai eu le temps de répondre quoi que ce soit me tournant le dos pour une enieme fois mais cette fois ci, j'eu un simple pincement au cœur tout en gardant le sourire aux lèvres, un sourire véritable, espérant secrètement recroiser cette personne qui me connaissait mieux que personne...