Chapitre 10

7 4 0
                                    

J'étais restée dans ce couloir toute l'après-midi. Je pleurais. Je ne pleurais pas souvent par peur de faiblir mais là je n'ai pas pu m'en empêcher. Je me sens si misérable. Je dis toujours vouloir me faire des amis mais mon caractère et mon passé finissent toujours par tout gâché.

J'ai toujours dit que les autres ne m'acceptaient pas et que malgré mes efforts ils ne voulaient pas de moi. Mais en réalité, je jette la faute sur les autres alors que le problème c'est moi. Je suis juste une fille qui abandonne trop vite, une fille qui a peur.

Je ne sais plus combien d'heures s'étaient écoulées 2 ou peut-être même 3. Je ne savais pas.

Une 3ème sonnerie retenti ce qui confirme que 3 heures s'étaient écoulées. Des gens ne tarderont pas à sortir des salles de classes et d'envahir les couloirs.

Je me lève tant bien que mal en essuyant mes yeux qui étaient devenus rouges. J'avais la tête baissée me dirigeant dans les toilettes pour me laver le visage.

Je me regardais dans le miroir en me reposant cette question que je n'avais pas évoqué depuis longtemps déjà : pourquoi je vis ?

Je prends une grande inspiration, sors des toilettes et regarde si les couloirs étaient moins bondés.

Une fois que le nombre de personnes s'atténuent, je me dirige à ma salle de classe et range mes affaires.

On était que mardi, les heures s'ecoulaient trop lentement à mon goût. La seule personne que je rêvais de voir là maintenant c'était Laure.

Je ne voulais aucunement rentrer car je sais que personne ne m'attendais à la maison  m'acceuillant les bras ouverts avec une tasse de thé.

Je ne voulais vraiment pas rentrer. Alors je me suis dirigée derrière le lycée et m'adosse au mur pour me réfugier dans mes genoux.

- ça va ?
C'est la voix du garçon populaire.
-t'es venue te moquer de moi Justin ? Demandais je, le front collé aux genoux.
-non j'ai l'impression que tu n'aimes pas trop quand on se moque de toi, j'ai pas raison ? Dit-il en s'adossant au mur les mains dans les poches.
Je ne lui avais pas répondu.
-ton silence en dit long. Dit il en soupirant. Moi je te traite bien de zarbi tu n'as pas réagi et ne m'as pas dit que tu n'aimais pas ça avant aujourd'hui, alors que quand lui il a ri, tu as pété les plombs et pourtant il ne se moquais pas de toi mais de nos têtes. Explique-t-il
-tu ne pourrais pas me comprendre. Dis-je la voix étouffée par l'espace qu'offre mes genoux une fois repliés sur ma poitrine.
-oui, je ne te comprendrais jamais mais je ne demande pas non plus à te comprendre, t'es si compliquée comme fille, tu ne montres que de la froideur que j'ai l'impression d'être face à un mur.

Un silence s'installe, plus personne ne parle.
- est... Est-ce que... Est-ce qu'il me déteste maintenant ? Demandais-je la gorge nouée
-qui ça ? L'autre nigaud là ? Non pas le moins du monde. Dit-il. Pourquoi ? Tu n'aimerais pas si c'était le cas ?

Je ne répondais pas non plus à ces questions là.
- dès que tu es partie en courant il t'a couru après comme un petit chien c'était pathétique. Dit-il en riant un peu à la fin de  sa phrase.
-je ne veux pas qu'il me déteste... Dis-je

Je sens à cet instant une main se poser sur ma tête et caresser mes cheveux. Bizarrement j'aime bien. C'est la première fois que ça m'arrive.

- je sais pas pourquoi tu tiens tant à ce qu'il ne te déteste pas. Dit-il en continuant à caresser mes cheveux
- je ne veux plus me faire d'ennemi c'est tout
-je vois.
Je relève soudainement la tête et regarde Justin.
-tu cherches quoi au juste ? Tu me pose des questions depuis tout à l'heure, tu me veux quoi ?
-rien je voulais juste te parler parce que t'avais l'air pas bien rien de ouf calme toi. Dit il les mains en l'air en haussant les épaules. 

Vraiment ? Il s'est inquièté pour moi ? C'est gentil de sa part.
-et puis je voulais te connaître un peu plus.

Ah ça c'est différent.

- continue de vouloir me connaître et tu finiras par souffrir, plus tu creuses plus tu t'enterres vivant. Dis-je en regardant droit devant moi.

Je me lève et m'adresse à Justin.
- oublie ce que je viens de dire, ça te gonflerait la tête de trop y penser.

-d'accord je vais essayer. Dit-il en ricanant
-je vais rentrer. Dis-je
-je te raccompagne ?
-non c'est pas la peine.

Je marche alors tranquille sur les trottoirs mais arrivant presque chez moi, je sens une présence derrière moi. J'ai comme l'impression qu'à tout moment quelqu'un pouvait m'attraper par derrière et me kidnapper. Je savais pourtant que les tordus de ce genre n'étaient pas courant dans mon quartier. Mais pour être sûre je me retourne et là je vois une chevelure familière.

Une chevelure brune lisse et des yeux de très beaux yeux verts herbes fraîches.
><><><><><><><><><><>><><><><><><>
Je voulais préciser que comprendre et connaître sont deux choses différentes. Comprendre une personne c'est savoir comment elle pense. Mais connaître une personne c'est savoir son histoire en quelques sortes.

Suite chapitre 11

Milles et une questions [ TERMINÉE ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant