Sogrol El Noterb, fils de Kaipit El Noterb, arrière-petit-fils de la grande Erem Ellehcim du clan des éplucheurs noirs.
Ton clan par-delà les temps était reconnu comme les maîtres incontestés de l'art de la coercition. Mais il fut déchu de ses droits et de son honneur à cause du pacte fait avec un roi nain il y a plus de 3000 ans pendant les insurrections naines.
Depuis ce jour, banni de vos forêts sombres et de votre terre aride, paria de toutes sociétés, vouées à l'extinction, vous avez trouvé refuge tels des gobelins dans les grottes des terres féeriques de l'ouest d'Enarium,
Dès ta naissance, ta vocation était toute trouvée, voleur, roublard, malhonnête, de quoi faire la fierté de tes parents en quelque sorte...
À l'aube de tes 22 ans, le grand conseil des éplucheurs, te donna ta première mission, teste final pouvant prouver ta valeur au clan et ton passage dans l'âge des adultes mâle reproducteur, t'aidant enfin a trouvé une femelle féconde.
Ta mission était de dérober, à une fée de la forêt qui t'entoure, une bourse contenant sa poussière de lune, tu n'étais pas sans savoir que toute fée perdant sa poussière se verrait couper les ailes par ses pères pour n'avoir pu protéger le cadeau de leur divinité qu'est ladite poussière aux propriétés magiques.
La nuit suivante la prochaine pleine lune tu agiras, tel fut ton plan.
Tu t'étais préparé pour ta mission des jours à l'avance, et le soir venu, tu partis du clan, dans le noir d'une nuit sans lune.
Ton repérage précédent t'avait permis de repérer une clairière, près d'une petite chute, ou chaque nuit, une jeune fée venait se baigner dans les eaux cristallines de la rivière.
Comme tu l'avais prévu, elle arriva virevoltante lentement, se posa et abandonna vêtement et bourse de poussière avant de plonger dans la rivière. De loin comme chaque soir depuis plusieurs jours, tu la regardas faire, mais sans distinguer plus qu'une forme générale.
Mais ce soir est différent, bien plus que tu ne le pensais toi-même, discrètement avec tes dons de voleurs, tu t'approchais des vêtements et de la bourse de la fée, et dans l'ombre tu rampas vers eux.
Ça y est, tu es à côté à portée de main, et là d'un geste sur et rapide, tu volas le précieux butin sans un bruit. Doucement tu te tournas pour repartir aussi invisible que tu n'étais venu et c'est là que pour la première fois tu entendis sa voix.
« Ne me faites pas de mal messire elfe, je vous en conjure, mais ayez pitié de moi, ne me condamner pas à une mort lente et certaine, je préfère mourir de votre main rapide que d'une lente agonie si tel est votre désir »
Tu fus intrigué par cette douce voix, tant par sa douceur que la chaleur quelle dégagea en toi, et ne pouvant résister sans comprendre pourquoi, tu te retournas pour voire ton interlocutrice.
Se tenant debout à quelques centimètres au-dessus du sol, tu vis pour la première fois de ta vie une jeune fille nue, son corps ruisselant de l'eau claire de la rivière, sa chevelure tombante, de reflet d'or et d'argent, trempée certes, mais longeant ses longues jambes effilées, sa peau blanche rayonnante telle la lune absente t'envouta. Les mains jointes, comme pour implorer, devant ses seins fermes et pointus, ne pouvaient captiver ton regard plus que son vissage doux, ciseler ou les plus beaux yeux bleus que tu n'as jamais vus te submergèrent dans leur profondeur abyssale.
Elle se jeta à tes pieds, serrant tes jambes de son corps mouillé, et la seule chose que tu vis à cet instant intemporel, ne fut que les larmes qui coulèrent sur son visage.
« Ayez pitié maître elfe, tuer moi de vos mains, je le préfère mille fois au sort qui m'attend, ma bourse est votre, car je n'ai pu la protéger, mais offrez-moi une mort rapide », implora-t-elle, te serrant de plus en plus contre son corps se blottissant à tes pieds.