Une rencontre bien trop troublante.

166 6 2
                                    

Partie I : Intrusion.

Il était tôt.
Beaucoup trop tôt.
Bien trop tôt pour se faire réveiller par un bruit étrange qui semble émaner de l'extérieur. Agacée par ce bruit étrange de frottement métallique Avril se traîne hors de son lit pour aller voir ce qu'il passe à travers la fenêtre. Elle jette un coup d'oeil à son réveil, les lettres rouges affichent 03:37, qui peut bien avoir l'idée de faire un tel boucan à cette heure là ?!

L'obscurité ambiante ne lui permet pas de distinguer grand-chose. Elle cherche, plisse les yeux et parvient enfin à distinguer une forme au bout de la rue. Cela pourrait être un homme, plutôt grand. On dirait qu'il tire quelque chose derrière lui. Une espèce de grande boite rectangulaire. Elle a l'air de peser une tonne et pourtant il semble ne la tenir que d'une main.

"Mais qu'est-ce que c'est .. ? " se demande Avril.

A peine eût-elle prononcé ces quelque mot que l'ombre sembla se retourner et en l'espace d'une seconde disparue. Ne sachant pas vraiment ce qu'elle venait de voir Avril haussa les épaules et repartie se coucher. Ce fût non sans mal qu'elle parvint à trouver le sommeil, hantée par l'ombre étrange de la rue.

Les premiers rayons du jour commencent à percer les rideaux. Doucement, ils viennent chatouiller les paupières encore closes d'Avril. D'abord elle fronce les sourcils, gênée par l'impact de ce faisceau lumineux puis elle se décide à ouvrir les yeux, dévoilant au grand jour les savoureuses nuances de bleus qui constituent ses iris. Entre le fond de l'océan et la fluidité d'un petit ruisseaux son regard était indescriptiblement beau et puissant.

Émergent de son sommeil qui avait été agité après l'intrusion nocturne de la forme ténébreuse au milieu de la rue. N'y pensant déjà plus elle se dirigea vers la cuisine, encore ensommeillée elle espérait qu'un petit déjeuner puisse chasser les derniers nuages de sommeil de son esprit.

Une bonne odeur s'échappait de la cuisine, légèrement sucrée avec des arômes subtils de vanille. Une fois le pas de la porte passée Avril vit sa mère s'activer derrière la gazinière préparant ce qui semblait être des pan-cakes.

" Ah Avril, enfin tu émerges ! Tiens je t'ai préparé ton petit déjeuner préféré ", tout en disant cela elle lui apporta une assiette dans laquelle s'élevait une petite tour de pan-cakes, généreusement arrosée de sirop d'érable. Elle enchaîna "Bon tu te rappelle bien les numéros d'urgence ? Les voisins sont au courant et tu es libre d'aller chez Madame Anderson quand tu le veux, elle m'a dit de te dire de ne pas hésiter à aller la voir. Désolée de te laisser seule le lendemain de ton anniversaire. Mais bon tu sais ce que c'est, ton père et moi n'avons pas le choix. Refuser une mission du boulot c'est refuser une augmentation " dit-elle en levant sa spatule en l'air.

"Oui je sais maman, ne t'inquiètes pas, de toute façon je ne risque rien à rester seule à la maison pendant deux semaines, il ne se passe jamais rien à Tordedit City".

"Bon très bien, j'ai déjà envoyé ton père mettre les bagages dans la voiture. Tu veux bien terminer plus tard ? Ce serait bien qu'on parte tôt, on ne sait jamais s'il y a des embouteillages pour aller à la gare.. ".

"Oui c'est bon maman" répondit Avril en souriant. Elle était soulagée à vrai dire que les aux revoirs ne s'éternisent pas. Tout en mettant un gilet pour se protéger de la brise matinale elle accompagna sa mère à voiture garé devant la maison. Celle-ci ne manqua pas de lui donner les mêmes dernières recommandations faites la veille et l'avant veille.

"Allez chérie c'est le moment de couper le cordon, monte on va être en retard ! " coupa le père.

La mère d'Avril embrassa une dernière fois sa fille, mit son sac sur la banquette arrière et s'installa coté conducteur.

"Bon ma puce pas de bêtises hein " dit son père avec un clin d'oeil " tu nous téléphones s'il y a un problème, on t'appellera une fois à l'hôtel". Sur ce il enlaça sa fille avant de monter dans la voiture.

Ses parents lui firent quelques signes d'au revoir à travers les vitres puis son père démarra le moteur et doucement la voiture blanche commença à s'éloigner jusqu'à totalement disparaître au coin de la rue. Avril resta quelque instant à contempler la route maintenant vie, savourant ses premiers instants de liberté. Son regard s'arrêta sur l'asphalte qui semblait endommagé à quelque dizaine de mètres d'elle. Étant sûre que cette trace n'était pas là la veille elle décida de s'approcher pour regarder. Enfin arrivée à proximité elle pu constater qu'en effet le goudron semblait éventré et ce, sur plusieurs mètres. Elle regarda autour de l'endroit d'où semblait émaner la blessure et vit des traces de pneus. On avait dû apporter quelque chose de très lourd ici.

Suivant la petite tranchée du regard elle remarquât qu'elle continuait assez loin mais s'arrêtait en plein milieu de la route.

Soudain, sa vision nocturne lui revint en mémoire.

"Ce n'était donc pas un rêve. " restant encore quelques instants plongé dans ses pensées à chercher où pouvait bien être passé l'objet qui était de toute évidence non dissimulable et pourtant qui ne semblait pas avoir continué son chemin plus loin, elle fût soudain interrompue par la désagréable sensation d'être observée.

Elle fit rapidement volte face, observant les alentours en tournant sur elle même. Quelque chose a semblé bouger derrière elle. Elle se retourna. Rien. Un bruissement se fit entendre sur sa gauche. Sa tête se tourne. Toujours rien. Rien si ce n'est la sensation d'être épiée. Ne sachant plus ce qui résultait du réel ou de l'imaginaire Avril décida de rentrer chez elle, non sans inspecter les alentours une dernière fois.

Spring Boy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant