Bienvenue à la maison

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Je suis entrée, lentement et silencieusement. Alex et moi avions allumé nos lampe-torche avant de constater que de nombreux éléments de la maison étaient plutôt bien conservés comme le papier peint du salon et les meubles ou encore le canapé et les fauteuils. Cette maison était abandonnée depuis bien longtemps mais elle semblait si vivante, j'en avais des frissons

J'ai continué de m'enfoncer aveuglément dans ce puit de souvenirs, terrifiée et excitée par ce qui pouvait m'y attendre

« Attends » m'arrêta Alex

En me tournant vers lui, je l'ai vu, accroupi, les mains sur ses genoux

« Je me sens pas bien » me dit-il

J'ai soupiré, il me faisais le coup à chaque fois

« Arrête tes conneries j'te crois pas » lui ai-je dis en éclairant son visage avant de remarquer la pâleur extrême de celui-ci

« Nan j'te jure c'est vrai » me dit-il d'un ton presque essoufflé

Etant persuadée qu'il disait vrai, je me suis approchée de lui avant de lui prendre sa lampe des mains

« Allonge-toi »

« Hein ? » me dit-il en regardant la vielle moquette beige avec dégout

« Fais ce que je te dis ! » ai-je chuchoté à voix haute

J'ai attrapé ses jambes et les ai légèrement surélevés

Après plusieurs secondes, Alex avait finalement repris des couleurs

Quelques instants plus tard, nous avons repris notre petite visite, moi devant et lui derrière

Je regardais chaque élément, chaque détail avec une nostalgie à peine supportable mais je ne voulais pas me mettre à pleurer devant Alex, il aime les gens forts...

« Eh » me lança-t-il

J'ai tourné la tête vers lui, une deuxième fois

« Quoi ? » ai-je soupiré

Il pointa le sol derrière moi avec son menton

J'ai regardé parterre à mon tour avant de constater quelques gouttes de sang

« Oh.. C'est moi ? » me suis-je demandé à voix basse

J'ai passé ma main entre mes jambes, étonnée

Oui, il s'agissait bien de moi mais cela ne devait pas arriver avant au moins deux bonnes semaines

Heureusement, j'avais prévu de quoi me changer

« Je reviens » lui ai-je dis en me précipitant vers l'escalier dans le fond du salon

Je montais les marches en essayant de ne pas craquer...

A chaque fois que j'avais emprunté cet escalier c'était en courant, sois pour échapper à ma mère, sois pour échapper à mon père...

Une fois en haut, j'ai eu le réflexe idiot d'appuyer sur l'interrupteur, le couloir en haut de l'escalier était d'une immensité vertigineuse, toujours plongé dans le noir, j'en avais une peur bleue lorsque j'étais petite

Mais ma peur s'est décuplée lorsque la lumière s'était effectivement allumée, éclairant alors cet immense couloir

J'ai essayé de trouver une explication rationnelle à cela mais la seule que j'ai trouvé était : les ampoules de l'époque tenaient bien plus longtemps que celles d'aujourd'hui

L'ami imaginaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant