C'était durant un beau jour d'été, que moi, Louis, un homme un peu frêle et pas sûr de lui, rencontra une beauté sans nom.
J'étais simplement en train de me promener dans une rue baignée de soleil, quand cette fille, de l'autre côté de la rue m'a regardé.
Son regard qui me sembla azur, croisa le mien. Et là, ce fut le coup de foudre.
Elle était tout bonnement magnifique, avec ses cheveux soyeux, d'un blond majestueux, et ce petit sourire qui me provoqua des papillons dans le ventre fut le plus beau que j'ai vu.
Je lui ai souri, puis ai continué ma route.
Evidemment, je l'ai longuement regretté. J'aurais dû l'abordé, lui dire à quel point elle me plaisait, mais je n'avais jamais vu de femme aussi belle auparavant, je ne savais pas comment m'y prendre. Puis surtout que dans notre pays, nous ne sommes pas libres de parler à n'importe qui.
Cette histoire m'a rongé encore et encore jusqu'à ce jour où, lorsque j'entra dans une supérette, je croisai à nouveau ce regard d'un bleu harmonieux, et ce sourire malicieux.
Je m'approchai lentement d'elle, et prononçai ces mots :
- Savez-vous à quel point vous faite chavirez mon cœur ?
Je savais que lui adresser la parole allait me coûter cher, mais c'était plus fort que moi, j'aimais cette femme dont je ne connaissais rien.
J'eus à peine le temps de terminer ma phrase qu'un éclair frappa la route juste à côté du magasin, éteignant automatiquement toutes les lumières de celui-ci.
Il ne fallut que quelques secondes avant qu'elles se rallument, et surtout que je me rende compte qu'elle avait disparu.
Ni nuage, ni gouttes de pluie n'étaient présents au moment de l'éclair, ce qui étonna les clients de cette boutique. Sauf que moi, je voulais retrouver cette blonde.
Mais c'est comme si le ciel m'avait puni de lui avoir adressé la parole.
Une semaine de plus passa après cet incident jusqu'à ce que je la revoi à nouveau. Elle était posée à un arrêt de bus, pendant que j'étais installé dans ma voiture, en route pour rejoindre mon ami Marc.
J'ai freiné d'un coup sec, et ai ouvert la fenêtre du côté passager pour lui adresser une seconde fois la parole.
Sauf qu'en quelques secondes elle était déjà devant la portière. Gentleman comme je suis, je me suis levé et lui ai ouvert pour la laissé s'asseoir.
- Jeune demoiselle, je ne connais rien de vous, et pourtant vous occupez chacune de mes pensées. Pouvez-vous au moins m'indiquez votre nom ?
Un sentiment de terreur parcourra mon corps lorsque je me suis rendu compte que ma voiture avançait désormais toute seule, de plus en plus vite.
Mon reflex était de vouloir freiner, sauf que la pédale sur laquelle j'avais appuyé quelques minutes plus tôt avait disparu.
Je me retournai vers la dame, pour qu'elle comprenne qu'il y avait un problème, sauf qu'elle n'avait pas l'air stressé. Enfin, pas aussi effrayée que moi.
J'ai à nouveau regardé devant moi, et cette fois je pouvais réellement dire que j'avais peur. Un arbre, droit devant nous, se rapprochait petit à petit alors que la voiture ne s'arrêtait plus.
- Quand je vous le dirais, vous sauterez de la voiture... Maintenant !
Voilà la voix de cette déesse qui étais assise à ma droite. Alors, malgré le fait que je ne connaissais toujours pas son nom, je lui faisais aveuglément confiance, j'ai donc sauté à son signal.
Comme par magie, j'ai tranquillement atterri dans des herbes, m'évitant coups et blessures.
Ce qui n'était pas le cas de ma voiture qui, quelques mètres plus loin, avait atterri dans un arbre.
Je me suis approché de celle-ci, mais aucune trace de cette mystérieuse femme.
Alors j'ai marché, jusqu'à arriver chez Marc.
Je lui ai tout raconté, en commençant par ma rencontre avec cette femme, jusqu'à l'accident. Après m'avoir répété que je devenais fou, il décida de prendre sa voiture et de nous emmener au lieu de ce fameux accident, remarquant que je tremblais réellement suite à la panique qu'avait engendré ce moment sur mon corps.
Sauf que, arrivé là-bas, plus rien, nada. Aucun signe d'un accident, plus de voiture, le vide.
C'est en me regardant comme si j'étais devenu fou qu'il s'est empressé d'entrer dans sa voiture et de partir à toute vitesse, me laissant seul, là où ma voiture était censée être.
Sur le côté, il y avait une forêt, remplie d'arbres similaires à celui sur lequel était, quelques minutes plus tôt, ma voiture, totalement écrasée. Et dans cette forêt, j'entendis comme des reniflements assez bruyants.
Je m'y approchai, et découvrit la blondinette, de grosses gouttes perlant sur ses joues.
- Vous n'avez rien ?
Elle fit "non" de la tête.
- Alors pourquoi pleurez-vous ?
Elle ne répondit pas.
Alors je m'approchai doucement d'elle, et voulu poser une main réconfortante sur son épaule. Sauf qu'à ce moment, elle s'est subitement reculée.
- Pourquoi m'évitez-vous ? Je prends des risques, je vous parle, alors que je ne sais même pas qui vous êtes, tout ça pour ça ? Ne voyez-vous donc pas que je vous aime ! Vous me plaisez.
Tout à coup, un arbre s'abattit juste devant moi, me séparant d'autant plus d'elle. Je lâchai un petit cri d'effroi.
- Vous ne comprenez donc pas ? Vous me plaisez à moi aussi.
- Alors où est le problème ?
- Je ne suis pas celle que vous croyez.
- Expliquez-moi.
Une énorme averse coula à flot nous trempant de la tête au pied, et je croisai une dernière fois son regard, avant qu'elle ne fasse demi tour pour s'enfoncer dans la forêt.
Je n'étais pas de cet avis. Alors je pris mon courage à deux mains, et je traversai le tronc d'arbre qui me séparait de celle que j'aimais.
Je couru jusqu'à elle et voulu attraper son poignet pour l'arrêter dans son élan.
Sauf que rien, ma main passa à travers la sienne.
Elle se retourna, et la dernière chose que j'ai pu voir était ses yeux, rempli à nouveau de larmes chaudes, et ses mots :
- Je suis désolée.
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