005 | coup de feu|

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Tu tournes les talons pour leur faire face, tes talons résonnent dans la salle en un écho, tant la pièce est plongée dans un silence de plomb. Tes yeux lancent des éclairs, et ceux de Mikey semblent vouloir tuer quelqu'un. À cet instant, tout le monde partage la même réflexion : « Sont-ils vraiment les parents d'un enfant ? » Les bras croisés, tu te postes devant ton mari, fixant enfin son regard. Il ne semble pas du tout déstabilisé, au contraire, cela l'amuse.

- Je suis la coordinatrice du Bonten. Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas. Tu n'as pas ton mot à dire. Sanzu, Ran, Rindou, préparez-vous, vous venez avec moi. Kokonoi, cherche-moi les fiches analytiques du fils du parrain. La réunion est terminée, dis-tu en t'apprêtant à quitter la salle, mais la voix glaciale de Mikey cloue tout le monde sur place.

- Personne ne bouge, dit-il d'un ton calme, presque assassin.

- Dispersez-vous, ordonnes-tu en posant tes mains sur tes hanches, les fixant du regard.

Vos subordonnés se trouvent pris entre vous deux, indécis quant à s'asseoir ou se lever. Ils vous regardent, alternativement confus.

- T/p, ici c'est moi qui-

- Nous allons divorcer, annonces-tu à voix haute, coupant l'herbe sous le pied de Mikey.

Tout le monde écarquille les sourcils, y compris Mikey. Les rumeurs circulaient depuis plusieurs jours, tu les avais confirmées toi-même, mais jamais devant Mikey. L'ambiance était déjà électrique.

- Je fais ce que je veux, tu n'as plus aucune emprise sur moi. Je vais accomplir cette dernière mission et ensuite, je démissionnerai, déclares-tu en quittant la pièce dans un fracas tonitruant.

Le regard déterminé, tu te diriges vers la salle d'armement pour t'équiper, déjà prête pour la mission. La salle d'armement est vaste, éclairée par une lumière blafarde qui accentue son aspect lugubre. Les murs sont recouverts de rangées d'armes étincelantes, des étagères métalliques chargées de couteaux, de pistolets et d'autres instruments de mort. L'odeur âcre de la poudre à canon flotte dans l'air. Pendant que tu ranges tes couteaux sur ta cuisse, la porte de la salle d'armement s'ouvre brusquement, laissant apparaître le Bonten au complet, sauf Mikey.

- T/p !? Tu es folle ?! s'exclame Sanzu en entrant en premier, le regard sérieux.

Les autres le suivent et se placent l'un à côté de l'autre, bloquant la porte.

Merde,
ne me dis pas que Mikey leur a ordonné de me séquestrer ?
Merde,
j'ai merdé.

- Quoi ? Je suis la coordinatrice. J'ai toujours géré ce genre de situation par le passé, dis-tu en essayant de dissimuler tes couteaux.

- Je ne parle pas de ça, t/p !, rétorque-t-il en te prenant brusquement par le poignet

Les regards fixés sur toi sont intenses, chacun d'eux semblant peser tes paroles. Sanzu tient fermement ton poignet, son visage impénétrable. Tu écarquilles les yeux, cherchant un soutien parmi les autres, mais ils semblent tous éviter de croiser ton regard, même Kakucho. Une sensation d'isolement t'envahit alors que tu te demandes si tu as franchi une limite.

Tu finis par pousser un soupir exaspéré et retires ta main de l'emprise de Sanzu d'un geste rapide. Le silence pèse lourd dans la salle, ne laissant entendre que le léger bruit de la ventilation.

- Mikey est une tête de mule, si je n'avais pas agi ainsi, il ne m'aurait jamais écoutée, expliques-tu finalement, ton regard scrutant les coins de la pièce, et tu en profites pour verrouiller les vitres qui protéger les armes discrètement, par précaution, au cas où la conversation tournerait mal.

Sanzu rompt enfin le silence, sa voix empreinte de frustration

- T/p !! Je te croyais intelligente, vraiment, mais là, tu sembles tout faire de travers. Pourquoi ? Es-tu pressée ?"

Ton irritation grandit. Pourquoi ces hommes, y compris ton mari, semblent-ils se liguer contre toi ? Tu cherches une échappatoire, espérant pouvoir te frayer un chemin vers la sortie, mais Kakucho t'en empêche en plaçant son bras devant toi.

- C'est bon, ils vont vraiment me séquestrer, penses-tu avec appréhension. L'atmosphère devient encore plus tendue, et tu arques un sourcil, reculant de quelques pas.

- Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dites pas que Mikey vous a vraiment ordonné de me tuer ? murmures-tu, tes yeux cherchant des réponses parmi les expressions graves qui te fixent.

Un silence oppressant s'installe, la tension dans la pièce palpable, alors que tu dégaines rapidement ton pistolet. Les autres, pris au dépourvu, réagissent instinctivement en faisant de même, déclenchant un chorus de cliquetis métalliques. Les armes surgissent de leurs étuis avec une précision impressionnante, chaque arme pointée dans ta direction.

- Bougez, et je lui explose la cervelle. Dis-tu, le regard froid, la pointe du révolver fixé sur Inupi.

La surprise et la perplexité se lisent sur les visages de tes collègues. Leurs yeux, auparavant fixés sur toi avec une certaine méfiance, sont maintenant grands ouverts, reflétant un mélange de stupeur et d'incrédulité. Personne n'avait anticipé une réaction aussi radicale de ta part.

Ton geste impromptu a réussi à paralyser la pièce entière. Même Kakucho, d'ordinaire stoïque, semble momentanément déconcerté. La tension monte d'un cran alors que chacun se trouve figé dans cette impasse, les armes à feu pointées les unes sur les autres.

Les secondes s'étirent dans un silence pesant, le temps semblant suspendu. Tous se scrutent mutuellement, cherchant à comprendre ce qui se passe, mais aucun n'ose faire le premier geste Jusqu'à ce que tu te décide à te prononcer.

- Bon. Vous voulez quoi ? Vous savez très bien que vous ne pouvez pas me tuer. Inui me servira de bouclier s'il le faut, déclares-tu en posant ta main sur le bas de son dos pour lui extirper son revolver et menacer les autres avec.

- On ne nous a pas ordonné de te tuer, Sano, dit Kakucho d'un ton sérieux.
- Je ne suis plus une Sano, ne m'appelle pas ainsi, ordonnes-tu d'une voix ferme, le revolver d'Inupi pointé vers lui.

- Kakucho, Mikey cherche juste à éviter que tu commettes des bétises. Il nous a ordonné de te confiner dans tes appartements.

Un soupir d'agacement s'échappe de tes lèvres, tu avais deviné leurs intentions dès le début.

-Franchement, tu t'es ramolli, t/p.
Avant, tu pouvais anticiper et contrecarrer les plans de Mikey.
Maintenant, même en anticipant,
tu te fais toujours avoir, n'est-ce pas ?

- Me confiner ? Séquestrer tu veux dire. Et que ferez-vous du fils du parrain ? Ils veulent la mort du Bonten. Vous ne remarquez pas qu'on s'affaiblit ? On ne rend même plus les coups quand on nous attaque ! Vous savez très bien que je suis la seule capable de mener à bien cette mission !

- C'est un ordre de Mikey, et il est ton supérieur. Je suis désolé, t/p, explique Kakucho d'un ton contrit.

Soudain, un bruit sourd retentit, le son d'un coup de feu.

Traîtresse [Mikey bonten x reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant