[ Washington D.C, U.S.A,
04 Juin 20**,
03H48 ][ Trixie ]
Théâtralement, je lève les mains au niveau de mes épaules, paumes vers le ciel. Le sergent doit croire que j'effectue un geste de reddition puisqu'il grogne, je cite, « c'est bien », puis s'avance avec mille précautions, arme toujours tendue vers nous. Je lâche un gloussement, lève la pointe de mes index vers le ciel en le regardant avec un sourire effronté.
Tous les Glock des agents de police s'échappent de leur mains pour créer une couronne de métal autour de Dragonfly et moi, canons dirigés vers leurs propriétaires initiaux. Sous les exclamations désemparées — oui, oui, désemparées — et ahuries des agents, je croise les bras sans lâcher du regard le sergent qui a battu en retraite en quatrième vitesse, derrière sa voiture.
— Allez-vous en... Oh ! J'allais oublier quelque chose !
Je fixe le magnifique chapeau de cowboy en tissu bleu marine du sergent, fait un petit signe de tête sur ma gauche. Les chapeaux de tous les agents de police se font la malle pour tomber au sol. Instinctivement, ils portent une main à leur crâne découvert, apparemment offusqués. Dragonfly place ses mains devant sa bouche pour ne pas exploser de rire. J'adore tourner en ridicule les forces de l'ordre. Je n'y peux rien, c'est une passion qui s'est emparée de moi lorsque j'avais à peine dix-huit ans.
— Pourquoi vous faites ça ? Vous aidiez la population, avant ! ne comprend pas le sergent en mimant mes couettes, certain de me reconnaître.
— Pourquoi ? Pour libérer les nôtres, ceux qui ont été enlevés par la nouvelle force que vous adulez dorénavant... Cassez-vous, vous n'avez rien à voir dans cette histoire. Nos comptes sont à régler entre Semi'Sangs et Indominus Lex, dis-je en éructant la toute fin de ma phrase.Les agents de police échangent des regards peu rassurés, le doute et l'incompréhension s'infiltrant en eux. Ils hésitent à rebrousser chemin. Je perds patience.
— Cassez-vous ! hurlé-je en soulevant leurs voitures pour les laisser retomber aussi sec.
La fureur sur mon regard et les volutes écarlates tempétueuses autour de moi ont raison de leur courage. Précipitamment, dans des exclamations paniquées, les policiers du District de Colombia montent en voiture et s'en vont à toute vitesse. Pour seule trace de leur passage bref et chaotique, il ne reste que quelques Stetson oubliés sur la chaussée. Quelques secondes passent, pendant lesquelles ma coéquipière et moi écoutons les véhicules de service se taire au loin.
Ça y est. L'armée de Nikita Dmitriev sort de terre. Comme une horde noire, parfaitement ordonnée en pelotons, armes d'épaule au point. Leur marche cadencée sonne le tonnerre, annonçant l'orage à venir.
— Il était temps, remarque Dragonfly.
— Ils devaient attendre de voir si la police suffirait pour nous arrêter. Breaking news : c'est pas le cas...Je redresse les Glock qui nous encerclent toujours pour viser les paramilitaires.
— On va s'amuser...
Suivis par quelques dizaines de Semi'Sangs de l'Arche restés pour grossir nos rangs, cinq-cent guerriers Ases sautent à nos côtés, aussi bien des Bas'Sangs que des Serra'Sangs. Ils portent ces combinaisons plus efficaces que des armures, assorties à des casques à visière profilés. Les lasers blancs de leurs blasters dansent dans l'obscurité de la rue. Les Ases ailés sont, eux, armés de longues lances en métal blanc. Cette arme m'étonne d'eux, mais soit.
Je commence à tirer sur nos ennemis. La cacophonie d'un champ de guerre débute la partition. Le sous-sol se cachant sous ce laboratoire, somme toute très respectable, doit être immense pour être capable de déverser autant de soldats sur nous. Leurs rangs sont plus denses que les nôtres.
VOUS LISEZ
TRINITY - Tome 3 : Rencontre du troisième type
Ciencia FicciónL'institut Electre Even a été détruit, beaucoup de marqués ont été emportés. Ceux qui restent doivent trouver une nouvelle cachette. Les Indominus Lex on prouvé à quel point ils sont redoutables. Taima a été enlevées par une créature recouverte d'é...