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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI VIVENT, JE LAVE LE SANG DES ▬▬MARTYRS ▬▬
Le silence était léger, apaisant.
Quelques heures auparavant, sur le sol du palais de justice, le corps de Levi lui avait été balancé. Electrifié, amputé, mutilé et torturé, presque méconnaissable. Jamais elle n’oublierait sa paupière tombant sur son œil arraché ni même ses doigts coupés ou son torse se soulevant difficilement.
Il avait eu mal. Mal au point de ne même pas réaliser sa présence.
Là, allongé sur le sol, le meilleur soldat de l’Humanité avait été vaincu. Jamais elle n’aurait cru une telle chose possible. Mais l’ennemi n’était pas aussi bourrin qu’à l’ordinaire et ils n’avaient tout simplement pas prévu d’être attaqués sur un terrain qu’ils ne connaissaient pas du fait de leurs retards technologiques.
Le verre d’eau donné au caporal durant le procès avait été drogué. Rien. Ni sa vitesse, ni sa force n’aurait pu l’empêcher de s’effondrer au milieu d’un couloir. Son agresseur la suivant alors de près et connaissant profondément les lieux, il n’avait eu qu’à se pencher, le ramasser, puis se glisser dans une salle adjacente.
En un battement de cil, le noiraud avait alors disparu.
Et, à présent, sa fiancée s’en mordait les doigts. Assise à côté du lit où il gisait, ses genoux plantés dans le sol frétillant dans un geste anxieux, elle n’osait regarder le garçon. Elle ne pouvait pas. La honte la rongeait déjà trop profondément.
Elle, soi-disant héroïne, celle à qui Eren avait souri dans un geste si apaisé quand elle avait imposé aux mahrs de lui laisser la vie sauve, la femme que la population de ce pays considérait en figure de légende pour avoir aider à endiguer le Grand Terrassement dans leur autre vie, le visage d’une soldate et caporale connue dans les bataillons. La guerrière.
Elle n’avait pas réussi à le sauver.
Même si Levi, grâce au Chemin, était encore en vie. Malgré la disparition totale des titans, la malédiction ayant été rompue par le décès d’Ymir Fritz. En dépit des blessures disparues de son fiancé. Bien qu’Eren, Ymir, Edward n’aient plus à s’inquiéter d’être des morts en sursis. En dépit du fait que des personnes comme Sieg, Grisha étaient de nouveau en vie. Qu’importe qu’en ce moment-même, les mahrs et eldiens négociaient enfin une paix durable et stable.
