douze.

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« J'ai eu longtemps un visage inutile, mais maintenant j'ai un visage pour être aimé, j'ai un visage pour être heureux. » - P. Eluard.

Tout était différent depuis ce soir. Je n'ai ressenti aucune culpabilité en me réveillant. Au contraire, je me sentais plutôt heureux, chose qui ne m'était pas arrivée depuis longtemps.

Je crois que la dernière fois que je m'étais senti comme ça, c'était quand elle était encore là. Depuis, tout était parsemé d'ombre.

Aujourd'hui, on s'est donné rendez-vous en journée. J'avoue que briser notre rituel nocturne ne m'enchantait pas réellement au début, mais l'idée de la revoir si rapidement remet ce ressenti en question. Alors je me retrouve là, adossé contre la façade d'un immeuble, à attendre.

Je me redresse bien rapidement quand je l'aperçois sur le trottoir d'en face. Je dois dire qu'elle est encore plus belle à la lumière du jour. Elle me sourit et je la rejoins.

On marche quelques minutes dans le silence, rien de gênant, c'est même assez usuel entre nous. On s'installe sur la terrasse d'un café face aux quais de Seine.

- Tu sais, elle commence, malgré qu'on ait passé plusieurs nuits ensemble, je ne connais rien de toi.

Je la regarde quelques secondes, c'est vrai, ni elle ni moi ne nous connaissons réellement. Le plus souvent, on marche en silence, avec simplement nos âmes qui s'entrechoquent. Et ce n'est pas une mauvaise chose, au contraire.

- C'est vrai, je m'accoude légèrement sur la table, tu veux savoir quoi ?
- Tout.

*

On dit qu'il ne faut pas se livrer lors d'un premier rendez-vous, mais avec elle, j'avais l'impression d'être compris. Je lui ai tout raconté ce jour là, enfin, presque tout. Et elle n'a pas fui.

l'amour des morts - nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant