Questions de vie ou de mort

Question de vie ou de mort

J’ai un pistolet. Je dois tirer sur cet homme. Je n’ai pas le choix. Cet homme est un assassin, il a violé, tué, torturé, et même attaqué ma famille. Je dois m’en débarrasser. Il ne mérite pas de vivre. Mais le tuer signifierait que je suis comme lui. Que moi aussi j’en suis capable. Faire disparaître une vie est un acte irréparable, inconcevable, immonde. Je ne veux pas engendrer de la douleur chez un autre homme. Qu’il soit bon ou mauvais, a quoi bon défendre la bien par le mal. Peut-être qu’il a une famille, peut-être qu’elle l’attend, peut-être que quelqu’un l’attend, peut-être que quelqu’un l’aime, peut-être que quelqu’un pleurera à son enterrement, peut-être qu’il ne voulait pas tuer. Et puis même s’il avait voulu, peut-être que personne ne l’aimait, peut-être qu’il s’est laissé embarquer, peut-être qu’il n’a personne pour lui dire d'arrêter ses conneries, peut-être que moi je pourrais lui dire, peut-être que moi je pourrais l’aimer, peut-être que je pourrais lui donner ce qu’il n’a jamais eu, une seconde chance. Peut-être qu’il est possible de défendre le bien par le bien. Et de faire disparaître le mal. Peut-être que je pourrais y arriver, moi. Mais peut-être qu’il ne changera pas. Si je ne le tue pas, et qu’il finit par faire du mal à ma famille je l’aurais choisi. Mais si je le tue, ma famille me verra comme lui, comme un assassin. Et elle ne sera pas la seule. Je ne pourrais pas me supporter moi même. Le sang de cet homme ne disparaîtra jamais de mes mains. Je ne pourrais plus vivre avec cette horreur en tête. Mais que dois-je faire ? Sincèrement je n’en ai aucune idée. Stop. Des bruits de pas. J’entends des bruits de pas. Mes mains tremblent. Quelque chose me touche. Réflexe. J'appuie sur le déclencheur. La balle le transperce.