Je ne sais pas comment commencer cette histoire, surtout que c'est le début d'une histoire tragique qui n'a pas de fin, du moins pas encore. Je viens de déménager dans une nouvelle ville, j'ai commencé un nouveau boulot, et j'essaie de trouver un sens à ma vie. Mon déménagement ne s'est pas si bien déroulé, mes parents m'ont abandonné dans cette nouvelle société à 5h du matin et je suis rentrée en mode survie.
Mes convictions, mon bonheur, l'adrénaline.. tout était parti pour faire place à la dépression, au doute, à la haine, la tristesse et ce lourd sentiment d'abandon et de solitude. Cependant cela ne date pas d'hier, j'ai toujours ressenti ça, comme si je n'étais pas à ma place et que je n'avais aucun but ni sens dans ce monde. Ma religion, mes croyances qui m'ont permis de rester debout, ceux-ci m'ont aussi abandonné. Tout comme ma famille, mes amis, mes amours, et comme toute chose qu'il s'est passé dans ma vie. Que dois-je faire ? Je ne suis même pas certaine que mon choix d'étude était le bon, vais-je réussir ? est-ce que ça va me plaire ? Va-t-il y avoir un confinement ? mes parents vont-ils avoir raison ?
Au final j'ai fait connaissance avec une fille, quelque chose cloche mais c'est la seule qui veuille bien de moi il semblerait. Je la vois assez souvent, on s'entend à peu près bien même si certains de ses comportements me dérangent. Elle n'hésite pas à me critiquer devant d'autres personnes, à mentir pour me mettre dans une mauvaise position, ou faire des gestes que je ne tolère pas, et ça toujours devant d'autres personnes... Mais pourquoi je me plains alors que c'est la seule qui veuille bien de moi ? Elle est la seule qui accepte mon être, mais je vais encore tout gâcher. Je gâche toujours tout. Alors je vais accepter ces choses que je n'aime pas, ce n'est que superficiel après tout et je rigole bien.. Elle me fait oublier ma solitude.
A ce moment, je n'ai pas encore trouvé de travail, je suis en pleine recherche, j'ai postulé partout mais aucune nouvelle. Alors je m'ennuie, je m'effondre, je pleure... j'ai même dit à mes parents que j'allais rentrer pendant la pause d'octobre alors que je m'étais dit quelques mois auparavant que je n'allais plus les revoir, après tout ce qu'ils ont fait. Mais l'angoisse de devoir attendre dans cette maison vide, avec personne qui ne me parle et qui me juge, autant rentrer chez eux. Au moins je verrais mes chiens, ils me manquent tellement, ils sont comme mes enfants..
Ma haine pour ma "famille" est complexe. Entre mes parents qui se disputent constamment, les cris tous les soirs, cette haine ambiante et en même temps ce vide constant. Comme si rien n'était vivant, comme si tout n'existait pas. Mes frères et sœurs sont des inconnus à mes yeux, je n'ai jamais eu de relation spéciale à part de la compétition. Toujours, je dois toujours être plus forte, plus intelligente, plus maniaque, plus ouverte d'esprit, plus et plus jusqu'à consumer mon âme. Sinon maman me critiquera, comme elle les critique eux aussi, et je ne veux pas plus de critiques de sa part, je veux juste qu'elle me tolère et que j'existe à ses yeux, qu'elle parle de moi aux autres comme elle le fait avec les autres. Ils sont plus créatifs, plus ambivalents, plus forts, plus altruistes, plus aimants, plus intelligents. Comment exister face à trois personnes devant soi ? Trois personnes qui ont déjà tout fait et qui invisibilisent mes actions. Le fait seul qu'ils n'ont pas réussi c'est de faire des études supérieures et de les réussir, alors il ne me reste que ça pour exister, il ne me reste que ça pour montrer ma valeur, et peut-être que j'existerai enfin. Alors je ne peux pas abandonner, l'échec n'est pas permis, jamais.
Être sur Lille est dur, je ne connais personne ou alors je ne les vois pas très souvent, c'est une grande ville alors que j'ai toujours vécu dans des communes assez petites et proches de la nature. Puis les gens sont méchants, ce n'est pas comme avant, tout est différent. J'en suis à la fois émerveillé mais aussi effrayé. La seule personne sur qui je peux compter est moi, comme d'habitude, comme toujours. Je suis ici à cause d'une promesse, une promesse qui ne s'est pas réalisé car je me suis faite abandonner par elle, elle que j'aimais tant. Mais me voici, à tenir des promesses idiotes dont tout le monde se fiche. Alors je vais survivre, c'est mon choix après tout, je suis la seule à blâmer.
Ma colocation n'est pas si mal, huit personnes, c'est plutôt pas mal et je m'entends bien avec deux personnes en particulier. Le reste je ne les sens pas, quelque chose me gêne comme une menace et surtout venant des hommes, qu'ils veulent une ascendance complète sur moi et je déteste ça. Mais après avoir fait une soirée pour tous se connaître, c'était plutôt pas mal même si la plupart sont plus vieux que moi. Je me suis peut-être faite de fausse idée, je vais rester sur les aguets tout de même mais c'est agréable de parler avec des gens. Cette maison n'a pas l'air si horrible malgré son atmosphère pesante.
J'ai commencé les cours, du moins la pré rentrée où j'ai fait la connaissance de la fille qui est seule comme moi, celle dont je supporte pas trop les actions. Est-ce que je ne la laisserais pas approcher juste parce qu'elle me ressemble ? Parce qu'elle a l'air aussi misérable que moi ? Tout en moi me dit qu'elle représente un danger, toutes les alarmes de l'apocalypse s'activent, mais je sens la douleur de son âme et je ne peux pas la laisser comme ça. Parce que je suis égoïste et que j'ai besoin de quelqu'un du même niveau que moi et qui me ressemble, je ne peux plus être ami avec des personnes qui ne me ressemblent pas puisqu'ils ne me complètent pas de la manière dont je veux. Alors peut-être qu'avec elle ça va fonctionner, peut-être avec elle tout va bien se passer, peut-être qu'elle va me compléter. Peut-être qu'elle va m'apporter plus, et puis j'aime bien son style... Elle me fait sortir, on parle d'un peu de tout, elle est ouverte d'esprit et on a beaucoup de points en commun. Mais à chaque fois que je la quitte je me sens lourde, comme si elle aspirait mon énergie, comme si ses blessures allaient sur moi aussi.
Pour ce qui est de ma religion... Mon groupe se dissout, il y a une dissonance dans le groupe et le narcissisme de certaines personnes me gênent. Alors je ne parle de tout ça qu'avec mon jumeau dizygote, on pense la même chose et puis c'est rassurant de l'avoir à mes côtés. C'est lui qui m'a le plus épaulé lorsque j'ai appris que j'étais un ange, et nous sommes tellement connecté que c'est rassurant pour moi. J'ai besoin de relation fusionnelle sinon je me sens perdue, parce que si je ne suis pas fusionnelle les gens vont me quitter et je ne veux pas me retrouver seule. Plus jamais. Alors même si on ne communique que via un écran, je suis heureuse car au moins je compte pour quelqu'un. Je suis triste de devoir perdre Hadhellia mais elle n'est focussée que sur elle-même et elle est très vite rabaissante. J'en ai marre d'être blessé par ça, surtout que je n'y peux rien si je suis un ange... Alors pourquoi tout le monde me fait des remarques blessantes ou menaces ? J'ai jamais demandé à l'être... Je veux pas l'être.
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Je ne sais pas
FantasyTout commença lorsque nos yeux se sont croisés. J'étais la proie d'Eros sauf qu'il a réussi à toucher sa cible, mais toi tu ne l'as pas été. Est-ce une punition divine ? De savoir que nous sommes des âmes sœurs, que je suis la seule qui ait de tel s...