37 | Jouer la carte mauvaise foi

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J'ai fait un rêve abominable. Non. Un cauchemar plutôt. Il faisait froid. Glacial, même. Je patinais sous un ciel flamboyant et Mia était brutalement happée par les profondeurs d'un étang. Je plongeais en dépit des risques pour aller la chercher, incapable de la remonter.

Charlie ?

Quoi ?

Ce n'était pas tout à fait un rêve.

Nom d'une...

Ouvrant brutalement les paupières, je me redresse dans un sursaut teinté d'angoisse, submergée par les souvenirs de la veille ayant peuplé mon sommeil.

Non !

— MIA ?! m'affolé-je dans un sanglot, constatant que je suis dans mon lit sans savoir de quelle façon j'y suis arrivée.

Comment va...

— Elle va bien, m'annonce la voix posée du bras droit de mon oncle. Elle a passé la nuit à l'hôpital mais est déjà en chemin pour rentrer.

Mais ?!

Poussant un cri tant je suis stupéfaite, je réalise que j'étais – encore une fois – blottie contre Luke, aussi me recule vivement afin de m'éloigner. Le drap glisse sur ma peau et...

OH MON DIEU !

— Je suis... ?! m'étranglé-je, ramenant un maximum de couverture sur moi. Pourquoi suis-je... ?!

Puis-je me réveiller pour de bon ?!

— Tu savais très bien ce que tu faisais sur la glace, énonce nonchalamment bébé Satan en se penchant – occultant mon état émotionnel – pour attraper mon menton. Donc tu connais aussi quel était le meilleur moyen de te réchauffer après cette petite baignade.

Pragmatique.

Une chose est certaine pendant que je me défais de son contact : Je n'ai plus froid du tout, mon cœur étant désormais loin de tourner au ralenti. Le seul bémol persistant étant que mon souffle demeure sporadique, toutefois je suppose qu'il n'y a guère de lien avec l'accident, à présent. Non. C'est plutôt parce que lorsqu'il s'est assis, mon regard a dévié vers ses abdominaux et...

Cela veut-il dire... Oh... non...

— Bon sang, gémis-je, plaquant mes paumes sur mes paupières closes. Dis-moi que tu n'es pas nu aussi !

Par pitié !

Comme il rit, je relève une main, lui lançant une œillade atterrée.

Puis-je savoir ce que tu trouves drôle ?!

Je ne le suis pas, m'annonce-t-il, continuant à s'esclaffer allègrement face à ma mine désespérée. Mais même si je l'avais été, tous les hommes sont globalement faits de la même manière, tu es au courant.

— Et ?

Merci pour ce cours d'anatomie fort instructif !

— Et ce n'est rien que tu n'aies déjà vu, conclut-il,  haussant les épaules en sortant du lit, m'apportant la preuve qu'il porte effectivement un boxer.

Que tu crois !

M'obligeant à diriger – difficilement – mon attention ailleurs que sur son corps beaucoup trop attirant, je fixe brièvement le plafond, néanmoins perturbée.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant